Aubepierre-sur-Aube

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Aubepierre-sur-Aube
Carte de localisation de Aubepierre-sur-Aube
Pays France France
Région Champagne-Ardenne
Département Haute-Marne
Arrondissement Arrondissement de Chaumont
Canton Canton d'Arc-en-Barrois
Code Insee 52022

=Hist|cp=52210

Code postal {{{cp}}}
Maire
Mandat en cours
Michel Defraire
2001-2008
Intercommunalité Communauté de communes des Trois Forêts
Latitude
Longitude
47° 54′ 56″ Nord
         4° 56′ 09″ Est
/ 47.9155555556, 4.93583333333
Altitude (mini) – (maxi)
Superficie 43,1 km²
Population sans
doubles comptes
215 hab.
(1999)
Densité 4 hab./km²

Aubepierre-sur-Aube est une commune française, située dans le département de la Haute-Marne et la région Champagne-Ardenne.

Sommaire

[modifier] Géographie

Le village d'Aubepierre-sur-Aube est situé dans un vallon assez resserré où coule la rivière l'Aube. Il est situé à 32 kilomètres, au sud-ouest de Chaumont et à 8 kilomètres à l’Ouest d'Arc-en-Barrois, son chef lieu de canton. Le nom provient très certainement de carrières de pierre blanche (alba petra) situées sur la rive droite de la rivière.

Les constructions, bien ordonnées, présentent un aspect assez régulier. A la fin du XIXe, de nombreuses fontaines distribuaient l'eau aux habitants. Le vallon fertile occupé par le village est entouré de collines boisées.

[modifier] Histoire

Les habitants d'Aubepierre furent affranchis à la fin du XVe siècle. Pendant longtemps domina sur le village une famille aux origines bretonnes dont un représentant fut : Le comte de Vertu et de Chellane, baron d'Angour, seigneur de Clisson, de Champton, d'Ingrande et de Hudde.

Grâce aux revenus venant de ses forêts, la commune fit construire une église dont la flèche fut détruite par le fameux ouragan du 28 décembre 1688, relaté par le curé Lecharny dans un registre paroissial. L'église actuelle contient douze tableaux restaurés et un maître-autel en marbre, sauvés de l'abbaye de Longuay pendant la tourmente révolutionnaire de 1793.

L'abondance de bois favorisa la création de forges et de hauts-fourneaux en amont de la commune, sur un canal creusé par les moines, dérivé de l'Aube, traversant la zone habitée, pour rejoindre la rivière en aval de Longuay. Jadis, ce canal permettait d'assurer le fonctionnement de deux moulins et l'alimentation en eau des lavoirs et abreuvoirs communaux. Les établissements métallurgiques furent abandonnés depuis les années 1850, et avec eux, disparut une importante population "flottante".

Dans les débuts du XIXe siècle, Aubepierre-sur-Aube comptait 1000 habitants. Avec le départ des ouvriers travaillant à la forge, avec l'épidémie de choléra de 1854 qui fut responsable de 130 décès, avec le départ des jeunes vers les villes, le nombre d'habitant chuta à 580 vers 1895 (voir statistiques plus récentes ci-dessous).

Les principales ressources de la commune sont la forêt et l'agriculture. Les quatre foires annuelles de jadis se tenaient sous les halles, détruites par l'ouragan du 30 avril 1866.

Les écarts d'Aubepierre-sur-Aube, répertoriés vers 1895, sont :

  • Longuay (voir ci-dessous), sur l'ancienne route de Langres à Châtillon-sur-Seine, près de la voie romaine allant de Langres à Sens.
  • La Roche, maison isolée au pied des carrières.
  • La Forge, restes de forges et hauts-fourneaux à 1 kilomètre en direction de Rouvres.
  • Chemin Boeuf , ferme située à 3 kilomètres en amont du village, ancienne "grange" de Longuay.
  • Champlain, maison forestière à 6 kilomètres au Sud-Est du village, appartenant à Monsieur le Prince de Joinville (chasse).
  • La Champagne, ferme à 3 kilomètres au Nord du village, à proximité de deux voies romaines.

[modifier] Sources :

  • Registres paroissiaux d'Aubepierre -sur-Aube.
  • Document manuscrit, écrit par Monsieur Legros, instituteur, destiné à Monsieur Piètremont, Inspecteur d'Académie, en Janvier 1895.Histoire et archéologie de la commune d'Aubepierre .

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2001 Michel Defraire
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
1962 1968 1975 1982 1990 1999
246 296 225 198 195 215
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Lieux et monuments

Non loin de la route conduisant à Dancevoir, existent encore de nos jours quelques restes de l'abbaye cistercienne de Notre Dame de Longuay. De 1102 à 1126, Longuay fut une Maison Hospitalière, fondée par trois pieux personnages : Chrétien de Leuglay et ses deux neveux Guy et Hugues en un lieu nommé "Long-Vé", vaste marais entretenu par la rivière l'Aube. Robert de Bourgogne occupant le siège épiscopal de Langres accueillit avec une "paternelle tendresse" les pieux cénobites.

De 1126 à 1149, les Frères Hospitaliers devinrent des Chanoines Réguliers. Willenc, évêque, mit la vie des frères en conformité avec la régle de Saint-Augustin. De 1149 à 1532, se succèdèrent 24 abbés Réguliers.

Un ancien moine de Clairvaux, devenu pape sous le nom de Eugène III, constatant quelques abus et relâchements à Longuay, demanda à Saint-Bernard de "pourvoir au plus tôt aux nécessités de l'Eglise". Longuay devint alors une nouvelle fille de Clairvaux. L'agrégation des Chanoines Réguliers de Longuay à l'Ordre Cistercien se consomma le 4 mars 1149, quatrième année du pontificat d'Eugène III et dura jusqu'en 1532, date à laquelle apparurent les abbés commendataires.

En 1790, les religieux quittèrent Longuay suite à l'application du décret ordonnant la vente des biens nationaux. Cette dernière commença en 1791, et s'acheva en 1793.

L'abbaye, fondée sous le pontificat de Pascal II et sous le règne de Philippe 1er roi de France vit 107 papes s'asseoir sur la chaire de Saint-Pierre, et trente trois rois se succèder sur le trône de France. En deux ans, disparut une oeuvre qui en dura 689.

Le plan visible grâce au lien référencé ci-dessous, est extrait d'un travail réalisé par Joachim Meusy en 1753 (avec ajout d'une légende) géomètre et agent des affaires de Messire Geoffroy Dominique Charles de Bragelongne, prêtre licencié en théologie de la Faculté de Paris, doyen de la cathédrale de Beauvais, et avant-dernier abbé commendataire de l'abbaye Notre Dame de Longuay, nommé par le roi en 1749, et décédé à Paris en 1764, sa résidence habituelle.

Pour entrer dans les détails,voir des images, consulter le site [1]

Ce qu'il reste de l'abbaye aujourd'hui :

  • Le château construit vers 1830 par la famille Bouchu (Maîtres de Forges) incluant une petite partie du cloître.
  • Le bâtiment des frères convers édifié dans la partie Ouest du cloître .XIIème siècle.
  • Les arcades de la salle du deuxième niveau. Bâtiment des frères convers.

[modifier] Personnalités liées à la commune

Naturaliste français de la fin du XVIIIe siècle, né le 24 novembre 1752 à Aubepierre-sur-Aube, quinzième enfant de François, notaire au baillage de Chateauvillain (né le 6 février 1703 à Fayl Billot, décédé le 28 juin 1753 à Aubepierre-sur-Aube) et de Elizabeth Tripier (née le 9 septembre 1707 à Aubepierre-sur-Aube et décédée le 12 décembre 1754 à Aubepierre-sur-Aube.

Elizabeth, baptisée le 10 septembre 1707 à Aubepierre-sur-Aube par le curé Lecharny, eut comme parrain Maître Nicolas Louis de la Ruelle, maitre de forges au fourneau de Chevrolley, et comme marraine Elisabeth Miet, veuve de Louis Rigollot de Laube, vivant capitaine d'artillerie.

Les enfants d'Elisabeth et François, tous nés à Aubepierre-sur-Aube sont, chronologiquement : Elisabeth (1728-), Alexandre (1729-), Thérèse (1731-), Anne (1732-1780), Elisabeth (1734-), Claude (1736-), Louis-Alexandre (1738-), Thomas (1740-), Blandine Placide Thérèse (1742-), Anne Elisabeth (1743-), Simone Marie-Madeleine (1744-), Gabriel (1746-), Marie-Anne (1748-), Thérèse-Elisabeth (1749-), Jean-Baptiste François dit Pierre (1752-1793) (à son baptème, il eut comme parrain Jean-Baptiste Mailfert, commis de la forge d'Aubepierre, et comme marraine, Anne Bertrand, fille de Claude Bertrand, laboureur)

Jean-Baptiste François se maria une première fois avec de Voulges Angélique Marie Gabrielle (sans postérité connue), puis une seconde fois, le 3 février 1787 à Paris, avec Marie-Adélaïde Le Mercier, fille d'un avocat au Parlement, qui lui donna au moins deux filles, Anne Adélaïde Joséphine et Marie Lucile, respectivement nées en 1788 et 1790.

Jean-Baptiste François avait moins d'un an lorsqu'il perdit son père, et à peine deux lorsque sa mère mourut. Il fut recueilli à Langres par des tantes qui assurèrent son éducation. Il fit ses études au collège de Langres, où se développa sa passion pour l'Histoire Naturelle (en particulier les oiseaux et les plantes). Vers 1771, après sa rhétorique, grâce à des personnes qui lui portaient de l'intérêt, il entra au service de l'abbé de Clairvaux, bénéficiant d'un logement à l'abbaye et d'un modeste salaire jugé suffisant. Une bonne partie de son temps y fut consacrée à l'étude de l'anatomie et de la botanique dans les meilleurs ouvrages, ainsi que la pratique du dessin. Une grande partie de la forêt de Clairvaux fut explorée à la recherche de l'oiseau,de la plante, du champignon. C'est très probablement à Clairvaux (vers 1773) que fut écrit et illustré le traité d'Aviceptologie (l'art de capturer des oiseaux) et que furent peintes les 300 aquarelles de plantes médicinales . Aprés Clairvaux, Bulliard monta à Paris (vers 1775), afin de poursuivre ses études médicales et chirurgicales auprès des plus grands maîtres.

Là, plusieurs ouvrages furent écrits et illustrés, dont l' Histoire des plantes vénéneuses et suspectes de la France, la Flore parisienne contenant des planches peintes révélant son talent. Vers 1780, commença la publication de planches de son Histoire des champignons. La mort surprit notre naturaliste le 29 septembre 1793 (8 vendémiaire an II)à cinq heures du soir. Les circonstances de cette mort restent encore aujourd'hui auréolées de mystère. La version rapportée par F-V Raspail en 1840 nous révèle que Bulliard fut assassiné "par un coup de poignard dirigé contre lui par la plus déplorable des méprises".

[modifier] Sources :

  • Registres paroissiaux d'Aubepierre-sur-Aube
  • Article de E-J Gilbert(docteur en pharmacie, ancien Président de la Société mycologique de France)Bulliard Jean-Baptiste-François, dit Pierre (1752-1793)publié dans le périodique "Les Cahiers Haut-Marnais" N°26, troisième trimestre 1951.Dépôt légal 4e trimestre 1951.
  • Bulliard Pierre.1780.Paris. Chez l'auteur, Didot le Jeune, Debure et Belin. Herbier de la France ou collection complète des plantes indigènes de ce royaume, avec leurs détails anatomiques, leurs propriétés et leurs usages en médecine.Volume 1.


[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références


[modifier] Liens externes