Animal de trait

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Un animal de trait est un animal domestique que l'Homme utilise pour :

Sommaire

[modifier] Histoire

L'utilisation de l'énergie animale ne s'est pas faite en même temps que sa domestication. Il a fallu attendre plusieurs siècles avant que l'être humain soit, du moins en Occident, progressivement remplacé par l'animal dans le transport ou la mise en branle de moulins et autres installations.

Si, dans les pays industrialisés, l'utilisation des animaux de trait a fortement régressé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale avec le développement de la mécanisation (moteur à explosion et électricité), elle reste toutefois importante dans les pays du tiers monde et garde une place marginale dans le tourisme. Sur le plan international, si l'on se place du point de vue de l'agriculteur et de son outil de travail, l'usage des animaux de trait reste majoritaire : d'après la FAO, sur environ 1,3 milliards d’agriculteurs au monde, 430 millions utilisent la traction animale et la fertilisation animale (et près de 30 millions cultivent dans le cadre du trio mécanisation / intrants synthétiques / irrigation ; le reste, soit près de 1 milliard, cultive à la main).

Dans les pays industrialisés, cela dit, la journaliste Corinne Smith[1] relève un certain retour du cheval de trait pour de multiple usages : « Plusieurs villes et villages se sont lancés dans l'expérience concluante du remplacement des polluants et bruyants engins municipaux par le paisible cheval de trait. » La journaliste cite la ville de Trouville pour la collecte du verre, la ville de Saint-Pierre-sur-Dives pour le ramassage scolaire, les villes de Poitiers, Nantes, Pfaffenhoffen, Paris (Bois de Vincennes) pour l'entretien des espaces verts. Ce léger retour s'observe aussi dans le monde agricole : selon l'Association France Trait, il y aurait en France environ 80 chevaux vignerons en France (chiffre de 1995). Un certain regain s'observe également pour les outils de labour à traction animale : les outils innovants et polyvalents conçus par Jean Nolle se diffusent aussi bien en France que dans les pays du Sud (en France, à raison d'une trentaine par an)[2].

Les usagers de ce type d'outils sont, en France, principalement des maraîchers et des petits agriculteurs qui veulent conserver leur autonomie et se réapproprier des savoir-faire non-industriels et non-marchands[3]. Cette évolution est à relier au développement d'un maraîchage polyvalent au sein des AMAP.

Au Madagascar (deuxième moitié du XXe siècle) on développa par croisement une nouvelle race de bovin devant être utilisée aussi comme animal de trait. On le nomma le renitelo. L'utilisation de charrette à bœuf au centre de ce pays était encore très populaire à la fin des années 1980.

[modifier] Attelages

Deux bœufs attelé avec un joug de cornes
Deux bœufs attelé avec un joug de cornes

L'utilisation d'animaux de trait nécessite généralement la création d'un équipement d'attache, l'attelage, permettant à l'animal de tracter une charge, sans se blesser. Le plus ancien système serait le joug à cornes, où dans l'Égypte antique, une barre en bois était placée entre les cornes d'un bovidé. Avec le temps, la barre en bois est sculptée pour mieux s'adapter à la morphologie de l'animal et des trous sont réalisés pour y faire passer les liens en cuir permettant la traction de la charge.

Labour à quatre avec un joug de garrot, de Rudolf Koller (1868)
Labour à quatre avec un joug de garrot, de Rudolf Koller (1868)

Le joug de garrot est une évolution du joug à cornes qui permet l'utilisation d'animaux sans cornes ou dont la forme des cornes ne se prête pas au joug de cornes. Il consiste en une barre en bois posée sur le garrot, avec une attache passant au-dessus des épaules et prenant appui sur la cage thoracique. Le problème du joug de garrot est qu'il écrase le cou de l'animal, l'empêchant d'utiliser toute sa force.

Les jougs s'utilisent exclusivement avec des animaux ayant le cou dans le même alignement que celui de la colonne vertébrale, ce qui n'est pas le cas du cheval. C'est ainsi qu'est créé ce que l'on nomme l'attelage antique, qui consiste en une large bande en cuir placé sur la cage thoracique. Cette bande est ensuite attachée à une barre en bois posé sur le garrot. Ainsi l'animal tracte la charge avec comprimant son torse. Le problème est que cet attelage n'est pas très efficace, car il écrase le torse de l'animal, ce qui l'empêche de respirer correctement et il réduit donc son allure.

Pour les chevaux, le collier d'épaules, connu dès le I er siècle, mais qui se répand seulement à partir du XIe siècle, permettait une meilleure transmission de la puissance du cheval et ne gênait pas sa respiration.

Cheyennes utilisant le travois sur un cheval
Cheyennes utilisant le travois sur un cheval

Le travois est un autre type d'attelage que l'on peut utiliser sur le cheval, mais également sur le chien. Utilisé par les Indiens d'Amérique, il consiste en deux barres de bois reposant sur les flancs de l'animal. Les deux extrémités supérieures sont réunies, tandis que celles inférieures reposent sur le sol. Son avantage est qu'il ne comprime pas le torse de l'animal.

[modifier] Animaux de trait communs

[modifier] Annexes

[modifier] Bibliographie

  • Histoire générale des techniques - Des origines au XVe siècle dans le chapitre 5 à la section Les attelages, Maurice Daumas, ISBN 2130478611

[modifier] Articles connexes

[modifier] Notes et références

  1. L'Ecologiste n° 25, printemps 2008, pp. 40-41
  2. Emission Terre à terre diffusée sur France-Culture le 27 avril 2007
  3. Emission Terre à terre diffusée sur France-Culture le 27 avril 2007