Utilisateur:Aliesin/Entreprise

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Une entreprise est une organisation humaine durable dont le but est de produire des biens ou des services qu’un individu ne pourrait pas produire seul, ou qu’il produirait moins efficacement.

Une entreprise particulière se définit par ses activités, qui constituent son « objet social », et par les arrangements contractuels qui définissent la contribution de chaque individu à ces activités, aux décisions et aux bénéfices. Dans la plupart des pays, la loi impose à ces arrangements contractuels de respecter des formes juridiques déterminées, par exemple en France la société anonyme, la société anonyme à responsabilité limitée, la coopérative, la mutuelle, etc.

On considère généralement qu'une entreprise se distingue d’une simple association en ce qu’elle propose ses produits et services sur le marché, tire la totalité de ses moyens de subsistance des tiers qui achètent ces biens ou services (ses clients) et cherche à en tirer un bénéfice, tandis qu’une association rend des services principalement à ses membres ou à des tiers choisis par eux, et reçoit pour cela des cotisations de ses membres qui s’interdisent d’en tirer un bénéfice. Une entreprise publique peut de plus recevoir des subventions de l’État ou d’autres organismes financés par des prélèvements obligatoires.

La personne qui choisit les activités de l’entreprise, crée, maintient et fait évoluer cet assemblage contractuel est appelé entrepreneur. C’est l’architecte des arrangements contractuels et le maître d’œuvre de l’activité de l’entreprise.

La théorie économique rencontre des difficultés pour introduire l’entreprise dans le schéma néoclassique. Elle doit d’abord expliquer son existence : pourquoi les agents économiques choisissent-ils de s'associer au sein d'une organisation stable plutôt que de recourir à des accords ponctuels ? Elle doit ensuite trouver un moyen de la représenter par une fonction mathématique qui soit l’équivalent de la fonction de satisfaction du consommateur, et un objectif unique de maximisation de cette fonction. Les économistes néoclassiques utilisent le terme de « firme » pour désigner le modèle abstrait par lequel ils représentent l’entreprise.


Sommaire

[modifier] Histoire de l'entreprise

[modifier] Vers l'entreprise moderne

Les entreprises se sont développées, sous diverses formes, au moins depuis la Rome Antique. Bien qu’elles leur manquaient certaines caractéristique de la firme moderne, elles constituait toutefois des entreprises, étaient ainsi perçue par l’État, et étaient contrôlées par des associés qui investissant de l’argent avec un objectif spécifique. Après la chute de l’empire romain, la montée du christianisme et les grandes invasions, la perception latine de l’entreprise s’enrichie de conceptions différentes. Les tribus germaniques par exemple, conservèrent l’idée que l’entité économique qu’est l’entreprise a une identité propre et différente de celle des ses membres.

On retrouve ces conceptions dans la loi canonique du Moyen Âge qui organise l’Eglise selon une structure de corporation. Différentes théories théologiques soulignaient que l’Eglise était davantage que la somme de ses membres et se perpétuait, sans se soucier de la mort des individus la composant. Cette vue, associée aux débats sur les relations entre les dirigeants (le haut clergé), et le reste de ses membres, contribua au développement des corporations modernes ainsi qu’à la théorie de l’entreprise, mais permit aussi de mettre en place les bases d’idées qui arriveront à maturité avec les Lumières. L’historien de l’économie Kenneth Pomeranz, estime que le besoin de performance dans des opérations de gouvernance (comme les soldes en temps de guerres) expliquent le développement de l’Europe, précoce par rapport à la Chine ou le Moyen-Orient.

Ainsi, les premières entreprises d’Europe furent des institutions, telles que des hôpitaux ou des universités disposant d’une constitution propre précisant leur fonctionnement, leur structure et leurs objectifs et imposée légalement par l’État. Parmis celles-ci on peut citer la Banque d'Angleterre, l'Université de Cambridge...

C’est au XVIIe siècle que le profit monétaire devient l’objectif premier des entreprises. Dans une visée mercantiliste, le commerce des entreprises doit permettre de financer l’expansion coloniale de l’Europe. Les compagnies permettent aux gouvernements de maintenir un contrôle stricte du commerce international et de promouvoir la domination de nouveaux territoires à travers le monde.

La première d’entre elle est la Compagnie des Indes orientales, crée en 1602. Contrôlées par le pouvoir politique, elle regroupe les capitaux de nombreux associées qui fondent la première société par action du monde. Les grandes puissances coloniales mettront en place d’autres entreprises de ce genre (compagnies des Indes anglaises et française) puis des entreprises industrielles (comme les manufactures de Colbert) afin de garantir les finances de l’État.

La guerre d’indépendance des treize colonies d’Amérique ne fut pas seulement dirigée contre la couronne britannique, mais aussi contre le statut de compagnie de certaines colonies (Compagnie de Virginie, de Caroline …) disposant, sur leur territoire, d’un monopole sur de nombreuses activités économiques. Suite à l’indépendance, les États-Unis mettent en place des entreprises destinées à la construction d’infrastructures (canaux, pont …). Leurs concessions sont généralement accordées pour des périodes allant de 10 à 40 ans. Leurs activités restent très contrôlées, notamment le volume de leurs bénéfices et leur interdisant d’influer sur la vie politique. Leurs activités restent très contrôlées, notamment le volume de leurs bénéfices et leur interdisant d’influer sur la vie politique. Dans la plupart des grands pays d’Europe, la création d’une entreprise reste étroitement encadrée au début du XIXe, nécessitant le plus souvent l’intervention du législateur pour chaque création et les entreprises devraient restreindre leurs activités aux objectifs attribués par le gouvernement.

Cette optique de protection de l’intérêt public au détriment des actionnaires commence à disparaître vers le milieu du XIXe. Les gouvernements réalisent que la mise en place d’une législation moins contraignante permettront d’accélérer le développement économique. Un des premiers états a libéraliser la création des entreprises fut le New Jersey. La législation évolue dans de nombreux pays dans le sens de la libéralisation pour aboutir à la libre création de sociétés anonymes (1857 au Royaume-Uni, 1867 en France).

[modifier] Histoire de l'entreprise moderne


[modifier] Typologie de l’entreprise

[modifier] Diversité juridique

L’entreprise se définit d’abord par sa réalité juridique sur laquelle se fonde son existence en tant qu’institution distincte de ses membres, ainsi que sa structure économique et ses objectifs. Selon les législations nationales, on trouve de nombreuses formes juridiques d’entreprises. On peut donc d’abord distinguer l’entreprise individuelle (qui n’a d’entreprise que le statut juridique) et la société qui regroupe plusieurs individus aux rôles différents. Parmi les sociétés on trouve :

  • Les entreprises publiques dont le capital est majoritairement détenu par l’État. On ajoute parfois à cette catégorie certaines administrations publiques qui vendent une partie de leur production (la Poste par exemple), certaines d’entre elles connaissant une évolution historique d’un statut vers l’autre (voir l’histoire de France Telecom).
  • Les coopératives, des entreprises privées qui appartiennent à l’ensemble de ses membres et dont l’objectif est une satisfaction égalitaire de ces deniers.
  • Les entreprises d’insertion, aidées par l’État et dont l’objectif est l’insertion de citoyens en difficultés.
  • Les sociétés privées contrôlées par leurs actionnaires fonction de la participation monétaire de chacun d’entre eux. Dans les économies capitalistes, ses formes d’entreprises sont majoritaires. On distingue parmi elle :
    • Les sociétés à responsabilité limitée (SARL) créées par un groupe d’associés ( de 2 à 50 environ) qui contrôle l’entreprise selon leur apport personnel en capital. Ils ne sont responsables que de leur apport en capital, c’est à dire qu’en cas de faillite, ils ne peuvent perdre davantage qu’ils n’ont investi. Cette forme juridique est par exemple souvent adoptée par les entreprises familiales (afin de protéger leur patrimoine par exemple).
    • La société anonyme (SA) sont généralement les plus grosses entreprises disposant d’un important capital social et d’un grand nombre d’actionnaires. Ces derniers touchent des dividendes et élisent, selon leur apport dans le capital, le conseil d’administration de l’entreprise.

[modifier] Diversité économique

Indépendamment de leur statut juridique, les entreprises ont diverses fonctions les unes vis à vis des autres.

Les groupes rassemblent en leur sein des entreprises diverses dont les activités peuvent être complémentaires ou totalement indépendantes. On distingue alors la société-mère qui détient une part majoritaire des autres entreprises et les coordonne. Ces dernières sont appelées filiales.

Certaines entreprises se concentrent par ailleurs sur des activités financières sans avoir d’activité productive. Ces holdings possèdent des participations dans de nombreuses autres entreprises et tirent leurs bénéfices de plus-values boursières et des dividendes.


[modifier] L’existence de l’entreprise

Pour expliquer l'existence et les frontières de la firme, il faut comprendre pourquoi et dans quels cas les agents économiques choisissent de s'associer au sein d'une organisation stable plutôt que de recourir de façon systèmatique au marché.

Différents auteurs ont proposé des explications différentes, qui expliquent chacune une partie de la réalité observée et ont donc toutes leur part de vérité.

La division du travail peut reposer soit sur des relations ponctuelles entre individus, médiatisées par le marché, soit sur des accords contractuels définissant les conditions du travail en équipe (c’est à dire les prix et les contrats). Comme l’explique Ronald Coase dans La Nature de la firme (1937), puis par Oliver Williamson, ces relations contractuelles sont sous-efficientes [1] car elles induisent des coûts de transaction et de négociation liés à la définition des contrats et des prix. Elles sont donc remplacées au sein de l’entreprise par une relation d’autorité qui permet à la fois de contrôler l’efficacité des travailleurs et de réduire les coûts de transactions importants qu’induisait la coopération de travailleurs indépendants. Dans cette optique de réduction des coûts, chaque travailleur signe un unique contrat - flou, flexible et évolutif - avec l’entrepreneur, qui devient détenteur de l’autorité au sein de l’organisation ainsi crée l’entreprise.

Finalement la firme apparaît comme une alternative aux désagréments du marché, et sa taille est définie par l’intérêt qu’il y a à recourir, ou non, à ce dernier. Dans cette logique les entreprises peuvent choisir de réduire leur taille, en externalisant une partie de leur production par exemple, ou bien de grandir afin de réduire les coûts de transaction.

D’autres auteurs, comme Armen Alchian ou Harold Demsetz[2] ont proposé une explication alternative à l’existence de l’entreprise en la décrivant comme une équipe de production. Selon eux, l’entreprise est l’acteur économique qui se distingue par sa capacité à coordonner les différents facteurs de production afin de profiter au mieux des performances de chacun d’entre eux. De cette synergie dérivent deux effets contraires. La synergie accroît la productivité et rend donc l’entreprise supérieure au marché, mais d’un autre côté elle empêche de mesurer correctement la contribution de chacun, ce qui encourage les comportements de « passager clandestin ». Si le premier phénomène est source de profit, le second réduit l'efficience du groupe. C’est donc la différence entre ce gain et ce coût qui détermine l’existence et la taille de l’entreprise.

La firme est donc finalement une organisation hiérarchique qui devient supérieure au marché en accumulant l’information quant aux qualités de chacun afin d’organiser de façon optimale le processus de production. C’est par ailleurs elle qui met en place les méthodes de contrôle de la production (disciplinaire, incitative …) nécessaire à la bonne marche du travail commun. Les méthodes de contrôle sont liées aux méthodes de mesure des performances qui sont mises en place par le dirigeant au sein de son entreprise pour contrôler les salariés, et par les marchés financiers et les investisseurs pour contrôler les dirigeants.

La théorie comportementale de la firme, développée par des auteurs comme Herbert Simon ou James March, insiste sur l'importance de mécanismes éthiques et cognitifs pour expliquer son efficience. L'entreprise n'est alors plus décrite comme une organisation hiérarchique régie par la seule autorité, mais par des phénomènes comme la loyauté, les normes. L'entreprise est le lieu privilégié où se développent des repères cognitifs qui permettent à ses membres une meilleure anticipation des différents problèmes. Grâce au système de normes et de conventions collectives progressivement créées, l'entreprise permet la coordination rapide de ses différents membres, grâce à l'adhésion de chacun à un référentiel commun.

La théorie évolutionniste souligne elle aussi l’importance de la connaissance dans l’analyse de l’entreprise. Celle-ci évolue en recherchant de nouvelles routines et en choisissant celles qu’elle estime être les meilleures, la pertinence de ces choix étant par la suite sanctionnée par le marché. Au long de ce processus d’innovation, l’entreprise acquiert une mémoire organisationnelle qui constitue à la fois son avantage et son identité historique. Suivant une logique darwiniste, les meilleures innovations et les meilleurs routines sont alors selectionnées par le marché.

[modifier] Objectifs et acteurs

A strictement parler, l’entreprise n’a pas d’objectifs propres. Affecter à l’entreprise des objectifs revient à l’assimiler à un être humain, ce qui n'a de sens que si on cherche par exemple à l’insérer dans un modèle économique tel que celui de l’équilibre général. L'entreprise est en réalité un moyen pour ses parties prenantes (ou stakeholders) de poursuivre leurs propres objectifs individuels, qui peuvent être très différents, voire opposés, d’une personne à une autre. Ces objectifs différents ont néanmoins en commun de supposer l'existence de l'entreprise, dont on peut donc considérer que le seul objectif propre est de survivre.

Ainsi, la théorie des organisations reconnaît que chaque acteur de l’entreprise (propriétaires, salariés, clients …) poursuit des objectifs différents, sans qu’il existe de finalité commune au sein de l’entreprise, cette dernière n’étant qu’un lieu de confrontation et de conciliation des objectifs particuliers. Un des objectifs des dirigeants de l’entreprise est d’arriver à un équilibre répartissant les avantages à ses membres afin de garantir leur participation. L’entreprise est alors un lieu de socialisation permettant l’intégration et la coordination des comportements au sein d’une organisation.

Ainsi, pour combiner différents facteurs de production, l'entreprise doit réunir divers acteurs qui apportent soit leur simple force de travail, soit les moyens de production (locaux, machines, capitaux ...), soit des compétences et du savoir-faire (talents de l'entrepreneur et du manager, technique de l'ouvrier, créativité de l'ingénieur ...). Ces apports peuvent être rémunérés soit par le partage des résultats de l’entreprise (intéressement), soit de façon convenue d’avance et indépendante des résultats (salariat).

Ces rôles peuvent se combiner dans une même personne. Certains dirigeants exercent une partie du rôle d’entrepreneur et reçoivent des droits à une part des résultats de l’entreprise, souvent sous la forme de stock-options. De plus, les employés peuvent également être actionnaires.

[modifier] L'entrepreneur

Icône de détail Article détaillé : Entrepreneur.

Le personnage le plus emblématique de l'entreprise et du capitalisme en général reste l'entrepreneur. Joseph Schumpeter l'a décrit comme l’acteur essentiel du progrès économique, comme celui capable d'innovations. L’entreprise qu’il fonde a pour objectif de concrétiser son idée et ses motivations sont aussi diverses que le désir de puissance ou la satisfaction de créer. John Maynard Keynes le rejoint sur ce point pour conclure que, davantage que la recherche du profit, la dynamique de l’entreprenariat repose sur une aspiration à l’activité et à la création.

Les sociologues ont eux aussi tenté de décrire ce personnage emblématique du capitalisme. Max Weber explique qu’il recherche le profit par l’exercice de sa profession. De ce point de vue, l’éthique et la psychologie de l’individu jouent un rôle primordial. Une perception positive du travail et du profit, un esprit austère et ascétique seraient selon Weber propices à l’émergence de l’ « esprit du capitalisme », telle qu’elle est historiquement favorisée par le protestantisme. Bien qu'il soit convoité, le profit vient en fait répondre à d'autres aspirations. Il est un signe d'élection divine, il est le fruit du travail des hommes qui concourt à la gloire de Dieu.

« Le système capitaliste a besoin du dévouement à la cause de gagner de l'argent... Il n'est nullement exceptionnel de trouver chez l'entrepreneur une sorte de modestie. Il ne tire rien de sa richesse pour lui-même, en dehors du sentiment irrationnel d'avoir bien fait sa besogne. »

A la recherche du profit monétaire s’ajoutent des objectifs différents tels que le prestige social, le pouvoir, la satisfaction morale… Ces objectifs différents induisent, pour l’entreprise, des comportements entrant parfois en contradiction avec la recherche du profit monétaire : des attitudes paternalistes vis à vis des salariés, le mécénat, l’agrandissement de l’entreprise…Le manager et la technostructure, analysée par des auteurs comme John Kenneth Galbraith ou Alfred Chandler, doivent rechercher un compromis entre différents objectifs : profit, développement, emploi, et pouvoir.

Ces profils sociologiques permettent par ailleurs de distinguer, le cas échéant, les objectifs de l’entrepreneur de ceux du propriétaire.


[modifier] Les actionnaires

Les actionnaires sont les personnes qui détiennent le capital de l’entreprise et qui ont droit de ce fait à une part des bénéfices de l’entreprise (les dividendes), si elle en réalise. Le rôle particulier d’entrepreneur (définir, former et diriger l’entreprise et en assumer le risque) est le plus souvent joué par un ou plusieurs actionnaires, voire un actionnaire majoritaire dans des petites entreprises ou des entreprises familiales.

Les actionnaires s'intéressent essentiellement aux perspectives futures de l'entreprise, et à son incidence sur le revenu global qu'ils attendent pour eux-mêmes. Ce revenu cumule dividendes et plus value attendus.

  • La valeur théorique d'un actif est l'actualisation de ces revenus futurs. Ils ont ont bien entendu un lien avec les bénéfices futurs que l'entreprise pourrait réaliser.
  • Par ailleurs, le détenteur intégre à ce calcul un coefficient de risque (ou plutôt d'aversion au risque). Cet élément d'appréciation est lié généralement à la volatilité des prix des actifs. Cette volatilité est liée à son tour à celle des bénéficies publiés.

Les performances actuelles de l'entreprise ne sont ainsi que des bases d'estimation, notamment de la confiance qu'on peut accorder à ses dirigeants. Ceux-ci peuvent ainsi être poussés à privilégier dans l'immédiat le maintien de bénéfices importants et la progression régulière de ceux-ci, au détriment de la préparation de l'avenir (court termisme). Cela peut les conduire à

  • réduire des dépenses essentielles au dela de ce qu'il serait prudent de faire,
  • utiliser l'emploi des salariés comme variable d'ajustement, transférant une partie du risque inhérent au facteur de production capital sur le facteur travail.
  • faire une utilisation excessive et croissante de l'effet de levier financier mentionné plus bas.

Notons enfin que les actionnaires, comme l'ensemble des agents économiques, ne sont ni complètement informés ni totalement rationnels (voir finance comportementale), d'où des phénomènes d'engouement ou de réticence qui peuvent faire varier fortement leurs dispositions à prendre des risques et leurs préférences d'investissement, avec des conséquences sur l'alimentation des entreprises en capitaux.

[modifier] Les salariés

Les salariés fournissent un travail défini de façon contractuelle et perçoivent en échange un salaire également défini. Ils peuvent en outre recevoir un intéressement en fonction de certains résultats de l’entreprise ou de l'unité à laquelle ils appartiennent.

Une motivation essentielle de chaque salarié, quel que soit son niveau, est de maximiser sa rémunération, mais aussi d’obtenir d’autres formes de satisfaction personnelle : sentiment d’appartenance et d’utilité, accomplissement personnel, prestige, pouvoir, etc. Il recherche aussi des conditions de travail satisfaisantes et un bon équilibre entre sa vie professionnelle et sa vie personnelle.


[modifier] L'objectif de leur association

La définition la plus connue de l'objet de l'entreprise reste la réalisation du profit de ce terme. Dans cette optique, la théorie de l’offre avancée par la microéconomie définit la rationalité comme la maximisation de la satisfaction et de l’utilité du producteur, assimilé à l’entrepreneur, qui sont mesurées par le profit. Ce point de vue peut-être justifié pour différentes raisons.

Faire des bénéfices est la principale condition de survie de l'entreprise. Non seulement elle doit éviter de faire des partes, mais elle doit dégager des excédents monétaires suffisants, d'une part par rapport au risque pris, d'autre part par rapport aux objectifs des apporteurs de la ressource rare qu'est le capital (voir coût du capital), et aussi bien entendu dans une optique de développement (autofinancement des investissements, notamment pour garder une place viable par rapport aux concurrents). Dans certains types d'entreprises la maximisation du profit peut devenir une fin en soi. Dans d'autres, les entreprises cooperatives par exemple, ce n'est pas l'objectif premier au niveau interne (le profit doit se faire plutôt au niveau des membres que de l'entreprise). Mais même pour elles, faire des profits reste une contrainte pour la survie et le développement.

Au total la rentabilité économique est une condition sine qua non de la poursuite des autres objectifs éventuels. Elle facilite également la croissance de l’entreprise, source de satisfaction personnelle, de prestige social et de pouvoir. Cette première évidence permet de justifier l’hypothèse de la recherche du profit, mais ne suffit pas pour étayer celle de sa maximisation.

Un deuxième point qui peut faire de la maximisation du profit l’objectif essentiel de l’entreprise est le contrôle des dirigeants par les actionnaires. Ces derniers ne sont pas comme les premiers intéressés par la satisfaction d’un besoin social tel que le prestige : ils sont de fait bien souvent anonymes. Sur le marché boursier, les firmes qui réalisent le meilleur bénéfice par action ou qui ont de fortes perspectives de croissance de celui-ci sont les mieux valorisées par les investisseurs, tandis que les autres tendent à voir leurs cours diminuer. Ces cours élevés permettent notamment de racheter à bon compte celles qui sont moins bien ôtées. C'est l'un des éléments de survie et de développement qui fait la maximisation du profit peut devenir à terme le principal objectif. Le pouvoir des actionnaires et la capacité de la Bourse a reconnaître les entreprises florissantes sont toutefois en partie contestables (cf. plus haut).

Le troisième point, inspiré de la tradition autrichienne, part de l’idée que le revenu de l’entreprise est une approximation (par défaut) de la valeur que le monde extérieur accorde aux produits de l’entreprise, tandis que ses dépenses sont une approximation (par excès) de la valeur que le monde extérieur accorde à ce qu’elle consomme. La différence, qui est par définition son profit, est donc une approximation par défaut de la valeur que le monde extérieur accorde aux activités de l’entreprise, et le maximiser est synonyme de maximisation de son utilité.

[modifier] Structure et fonctions

Les fonctions principales qui découlent des objectifs de l'entreprise ont été analysés par l'école de relations humaines et des auteurs comme Henri Fayol.

L'entreprise assure la production des biens et des services économiques. Pour ce faire, elle joue un rôle de direction, ou d'administration, des activités de production qu'elle doit coordonner. Afin de mettre en place ses activités, sa fonction financière lui permet de trouver et de gérer des capitaux ; elle doit par ailleurs prendre en charge sa comptabilité.Enfin, si elle veut réaliser des profits, l'entreprise assure une fonction commerciale qui vise à trouver des débouchés pour les biens produits et des fournisseurs pour ses consommations intermédiaires.


Ses différentes fonctions sont :

  • exercées par des groupes de personnes (services, départements...) dans le cas d'entreprises suffisement grandes pour mettre en place une division du travail,
  • sous-traitées à des entreprises extérieures
  • ou, à l’extrême, exercées par une personne travaillant seule.

Il n’y a pas de relations directes et automatiques entre les fonctions et les structures d’une entreprises, de sorte que son organisation, peut différer grandement de l'une à l'autre. La structure est d'ailleurs souvent relativement souple et évolutive. Elle est très dépendante de la taille, de la localisation, du secteur d'activité, du modèle d'affaire (business model) et de la stratégie de l'entreprise.

Voir article dédié Fonctionnement et organisation de l'entreprise

[modifier] Gouvernance

A nuancer/compléter


Au XXe siècle, les évolutions des productions, la taille des entreprises et la complexité de leur gestion poussent de nombreux économistes à annoncer la fin du pouvoir des propriétaires du capital au profit des « gestionnaires » (managers). John Kenneth Galbraith prévoit que le pouvoir au sein de l'entreprise passe « de façon inévitable et irrévocable, de l'individu au groupe, car le groupe est seul à posséder les informations nécessaires à la décision. Bien que les statuts de la société anonyme placent le pouvoir entre les mains de ses propriétaires, les impératifs de la technologie et de la planification les en dépouillent pour les transmettre à la technostructure. » On assiste à une « révolution managériale » (corporate revolution), où le manager prend le relais de l'entrepreneur du XIXe.

Les évolutions les plus récentes de l'entreprise traduisent toutefois un retour en force des propriétaires. L'actionnaire redevient la finalité de l'entreprise. Il ne s'agit généralement plus d'un individu, mais souvent de fonds de placement ou de fond de pensions, ou de banques chargées de faire fructifier l'épargne des déposants, exigeants qu'ils soient petits ou grands.

Certains économistes contestent cette nouvelle puissance des actionnaires au sein de l'entreprise. Pour Joseph Stiglitz [3] les entreprises sont toujours aux mains des managers et des comptables qui ne fournissent pas aux actionnaires des données réelles sur la santé des entreprises et n'hésitent pas à voler ces derniers via des manœuvres financières incomprises, en particulier la distribution de stock-option.

[modifier] Organes et fonctions

[modifier] Direction

[modifier] Financement

Icône de détail Article détaillé : finance d'entreprise.

Créer, modifier ou augmenter la capacité de production d’une entreprise demande des investissements. La monnaie nécessaire peut provenir de trois sources :

  • Les bénéfices réalisés antérieurement par l’entreprise, éventuellement accumulés sous forme de réserves. On parle alors d’autofinancement.
  • Des prêts consentis par des tiers en échange d’un intérêt fixe versé périodiquement et d’un engagement de remboursement à terme. La reconnaissance de dette peut être matérialisée par des obligations négociables.
  • Des apports au capital de l’entreprise, contre la promesse d’une part des bénéfices futurs (dividendes), d’une part de la valeur future de l’entreprise et d’une participation aux décisions de l’entreprise (Assemblée générale). Ces promesses sont représentées par des actions.

Les prêteurs reçoivent une rémunération certaine indépendante des résultats de l’entreprise (sauf en cas de cessation de paiement). Réciproquement l’endettement engendre des charges pour l’entreprise. A l’inverse, la rémunération des actions est aléatoire et ne constitue par pour l’entreprise une charge imposée.

La valeur d’une action est le prix qu’une personne consent à payer pour obtenir les avantages attachés à l’action, c’est-à-dire une part des dividendes et/ou de la plus-value et une voix à l’Assemblée Générale. C’est une estimation subjective qui dépend de la situation, de l’opinion et des intentions de l’acheteur.

Quand une action est négociable en bourse, son cours se forme sur le marché boursier en fonction de l’offre et de la demande d’actions. La valeur de l’entreprise est alors estimée par le produit du cours de l’action par le nombre d’actions. C’est une estimation à la fois subjective et collective de la capacité de l’entreprise à satisfaire ses actionnaires à court et long terme.

[modifier] Production

[modifier] Logistique

[modifier] Distribution

[modifier] Structure

[modifier] La structure tayloriste

[modifier] La structure toyotiste

[modifier] Comparaison

Du point de vue de la circulation de l’information, on peut aussi distinguer deux approches différentes de la façon de structurer une entreprise, en reprenant la classification du japonais Aoki[4].

Selon une première approche, on peut répartir les taches et spécialiser les ouvriers pour un travail précis et répétitif dicté par les cadres de l’entreprise. Il existe alors une distinction nette entre le conception et l’exécution. Dans un tel système, l’information ne circule essentiellement que du haut vers le bas sous la formes de consignes aux exécutants. Il s’agit généralement de la firme organisée selon les principes tayloristes.

L’autre approche consiste à rendre le travail plus flexible et à promouvoir le changement de poste ainsi qu’à rendre moins nette la séparation entre exécutant et dirigeants. Développée au Japon par des entreprises comme Toyota, ce système invitent les ouvriers à communiquer avec leur hiérarchie, notamment via des cercles de qualités, et encourage les ingénieurs à être présents sur le lignes de production.

[modifier] Structure de la direction

On doit à l’économiste Alfred Chandler [5] une distinction entre deux grands types d’organisation de l’entreprise.

La première, dite forme U, consiste à structurer l’entreprise par fonctions (production, financement, commercialisation, recherche & développement) autour d’une unique direction générale. La seconde, dite forme M, consiste à créer des divisions autonomes, spécialisées pour un type particulier de produit ou pour une région donnée, ayant chacune une direction propre, et supervisée par une direction générale qui concorde le tout.

[modifier] L’économie de l’entreprise

A chaque instant, le personnel et les outils de l’entreprise définissent sa capacité de production, de façon à la fois qualitative (la nature des biens et services que l’entreprise peut produire) et quantitative (la quantité maximale de ces biens et services qu’elle peut produire pendant un temps donné.). La mise en place et l’entretien de ces ressources et de cette capacité de production nécessitent des investissements et donnent naissance à des coûts fixes indépendants de la production réelle.

Dans leur fonctionnement permanent, les entreprises industrielles acquièrent des facteurs de production et les transforment en produits, puis les commercialisent sur le marché. Dans les entreprises de services, la commercialisation vient d’abord et la production consiste à exécuter des contrats préalablement passés avec les clients.

L’activité de production entraîne des coûts variables qui dépendent des volumes réellement produits et ne sont récupérables que par la vente des produits et services. Pour pouvoir poursuivre ses activités, chaque entreprise doit tirer de la vente de ses produits et services un revenu suffisant pour acquérir de nouveaux facteurs de production et faire face à ses autres engagements. Toute entreprise est soumise au risque que les produits pour lesquels elle a dépensé des ressources, notamment monétaires, ne trouvent pas preneur sur le marché, ou à un prix insuffisant pour couvrir les coûts.

La quantité de monnaie dont dispose l'entreprise à un moment donné est appelée sa trésorerie. Elle doit à tout moment être suffisante pour faire face à tous les paiements courants. Le niveau de la trésorerie est crucial pour la survie à court terme de l'entreprise : même si elle est rentable sur le long terme, une entreprise momentanément à court de trésorerie et déjà surendettée peut ne plus trouver de crédits pour passer une échéance et risque de se trouver en état de cessation de paiement.

[modifier] L'entreprise dans la société

[modifier] Notes

  1. Dans le cas de deux agents, un contrat unique suffira à définir leur relation, mais si on combine 4 travailleurs ils en faudra alors 6, et plus de 1200 contrats seront nécessaires pour organiser le travail en équipe de 50 personnes. Il faudra de plus redéfinir ses contrats à chaque changement nécessaire du processus de production.
  2. « Production, information costs, and economic organization », American Economic Review, 1972
  3. Quand le capitalisme perd la tête, 2004
  4. « Horizontal versus vertical information structure of the firm », American Economic Review, 1986
  5. Strategy and structure, 1962

[modifier] Sources

  • Jacques Généreux, Économie politique, 2. Microéconomie, 4e édition, Hachette Supérieur
  • Encyclopédie Universalis version 11, « ENTREPRISE »
  • Claude Jessua, Christian Labrousse, Daniel Vitry (ss la direction de), Dictionnaire des sciences économiques, puf
  • Encyclopédie Encarta :
    • Firme, théorie de la
    • Entreprise
    • Organisations, théorie des

[modifier] Bibliographie

[modifier] Rubrique copier/coller

On met ici tout ce qui est mal placé, et qu'on replacera plus tard éventuelement ailleurs.

  1. Toutefois, certains sociologues constatent que toute organisation acquiert une vie et une conscience propre, cherche à se perpétuer et produit ses propres rites, routines et conformismes (pensée de groupe par exemple) très généralement partagés.
  2. Dans la pratique, une politique d'amélioration de la rentabilité s'appuie sur trois grands types d'actions : sur les coûts, les prix, les volumes vendus... Celles-ci peuvent se renforcer mutuellement mais par contre dans certains cas elles peuvent se télescoper et être difficiles à réaliser simultanément (arbitrages de gestion). Parfois également l'entreprise peut optimiser sa structure financière, en minimisant le capital propre à rémunerer (réduction du nombre d'actions) quitte à recourir davantage aux dettes. Cet effet de levier financier peut toutefois créer des risques de solvabilté dans les cas où l'entreprise subit une mévente qui restreint sa trésorerie et ampute encore davantage ses capitaux propres par des pertes.
  3. L’hypothèse microéconomique de la recherche du profit économique permet de définir certaines grandes lois de fonctionnement de l’entreprise dont l’ensemble forme la théorie du producteur.