Achondroplasie

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Achondroplasie
Autre nom Aucun
Référence MIM 100800
Transmission Dominante
Chromosome 4 p16.3
Gène FGFR3
Empreinte parentale Non
Mutation Ponctuel d'un seul nucléotide
Mutation de novo Très fréquente 80% d'origine paternel
Nombre d'allèles pathologiques 2
Anticipation Non
Porteur sain Sans objet
Incidence 1 pour 15000 à 30000 naissances
Prévalence
Pénétrance 100 %
Nombre de cas  ?
Maladie génétiquement liée Hypochondroplasie
Nanisme thanatophore
Craniosynostose
Diagnostic prénatal Possible
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Liste des maladies génétiques à gène identifié

L'achondroplasie est une maladie congénitale de l'os donnant un nanisme avec raccourcissement des membres et un visage caractéristique à cette maladie mais n'affectant pas l'intelligence de l'humain.
C'est le cas le plus fréquent des nanismes d'origine génétique, par exemple, l'actrice française Mimie Mathy en est atteinte.

Sommaire

[modifier] Étiologie

La maladie est due à une mutation du gène FGFR3 situé au niveau du locus du chromosome 4. Ce gène est responsable de la synthèse du récepteur du facteur de croissance des fibroblastes ("fibroblast growth factor receptor").

La transmission est de type autosomique dominante : si un parent est atteint, les enfants ont une chance sur deux d'être atteints . La forme homozygote (mutation chez les deux chromosomes 4) est gravissime, en général létale.

Il existe deux types de mutations responsables de l’achondroplasie, toutes deux avec une pénétrance proche de 100% (tout porteur de la mutation a le morphotype de la maladie). Les parents de la plupart des enfants achondroplasiques étant indemnes, cette mutation a lieu lors de la spermatogénèse. Un âge paternel supérieur à 35 ans pourrait provoquer un risque plus important d'apparition de cette mutation. Une autre explication serait la présence d'un avantage sélectif pour les spermatozoïtes porteurs de la mutation[1].

La mutation augmenterait l'activité du récepteur du facteur de croissance des fibroblastes dans un certain nombre de tissus. Dans le cartilage, ce récepteur a un rôle inhibiteur sur la croissance et la différenciation des chondrocytes, cellules cartilagineuses ayant un rôle important dans la croissance osseuse.

[modifier] Incidence

Elle est comprise entre 1 sur 10 000 et 1 sur 30 000 naissances[2].

[modifier] Description

L'échographie du fœtus permet d'en faire le diagnostic lors du troisième trimestre de la grossesse.

Chez le nouveau-né, le diagnostic est souvent porté, même si près d'un cinquième des personnes atteintes ne sont reconnues que plus tardivement[3].

Les personnes atteintes, à l'âge adulte, mesurent entre 120 et 130 centimètres pour les femmes et 125 à 135 centimètres pour les hommes. Le raccourcissement des membres est surtout marqué au niveau des humérus et des fémurs. La main est normale mais en extension, elle prend un aspect en trident. Il existe souvent une limitation de l’extension de l’avant-bras sur le bras.

L'examen radiologique des os montrent des anomalies caractéristiques.

[modifier] Évolution

Elle est prévisible et la plupart des complications peuvent être anticipées et traitées avant leur survenue.

Il existe un risque d'hydrocéphalie par inadaptation de la taille du rachis. Elle est alors traitée par la mise en place d'une dérivation du liquide céphalo-rachidien dans près de 10 % des enfants achondroplasiques[2]. De même il peut exister une compression de la moelle épinière cervicale pouvant nécessiter une intervention de décompression.

Du fait des déformations crâniennes, les otites sont fréquentes, souvent chroniques, ainsi que des problèmes d'élocution[4]. De même, les problèmes d'orthodontie ne sont pas rares du fait de la taille réduite de la machoire.

L'apnée du sommeil atteint un individu sur 6[2].

Une courbure exagérée du tibia se voit dans près de la moitié des cas chez l'adulte[4].

Le risque principal chez l’adulte est la compression de la moelle épinière au niveau lombaire de la colonne vertébrale, nécessitant une intervention chirurgicale de décompression.

[modifier] Diagnostic

Il est fait le plus souvent sur des caractéristiques morphologiques du patient. Rarement, l'identification de la mutation est nécessaire (en particulier lors d'une suspicion d'atteinte fœtale).

[modifier] Anténatal

[modifier] Personnes à risque

Les fœtus à risque sont ceux dont l'échographie au troisième trimestre font évoquer une atteinte, sans certitude. La détermination du type de mutation est indispensable pour faire le diagnostic anténatal par prélèvement de trophoblaste.

[modifier] Personne à bas risque

Suite à l’échographie vers les semaines 21-23, la mesure des longs os du fœtus permet d'établir que les risques de développement de cette maladie seront faibles.

[modifier] Post natal

A la naissance, le diagnostic est facile sur l’aspect clinique. Il existe quand même un risque chez un petit nombre de ces enfants, soit de troubles respiratoires par compression de la trachée ou d’origine centrale.

[modifier] Diagnostic différentiel

[modifier] Conseil génétique

Les patients porteurs de cette maladie sont toujours des hétérozygotes pour cette maladie c’est-à-dire qu’il n’ont qu’un seul gène de cette maladie. En effet les fœtus des deux gènes de cette maladie ne sont pas viables et la grossesse s’interrompt spontanément. Ainsi, si une personne atteinte a un enfant avec une personne non atteinte il y a 50% de chance que cet enfant soit porteur du gène (et par conséquent atteint par la maladie). Les enfants non porteurs de la maladie ne peuvent pas la transmettre.

[modifier] Traitement

L'hormone de croissance humaine est peu efficace[2].

Les voies de recherche concernent essentiellement l'inhibition du récepteur FGFR3, soit de manière directe, soit en jouant sur les systèmes activateurs ou inhibiteurs en aval de ce récepteur.

[modifier] Divers

Plusieurs sculptures de la terrasse des éléphants à Angkor Thom représenteraient des nains achondroplasiques[5].

[modifier] Notes et références

  1. Goriely A, McVean GA, Rojmyr M et Als. Evidence for selective advantage of pathogenic FGFR2 mutations in the male germ line, Science magazine, 2003;301:643–646
  2. abcd Horton WA, Hall JG, Hecht JT, Achondroplasia, Lancet, 2007; 370:162-172
  3. Trotter TL, Hall JG, Health supervision for children with achondroplasia, Pediatrics, 2005;116:771–783
  4. ab Hunter AG, Bankier A, Rogers JG, Sillence D, Scott Jr CI, Medical complications of achondroplasia: a multicentre patient review, J Med Genet, 1998;35:705–712
  5. Barbet P, Fisher JL, Jacques C, Les nains d'Angkor, Pour la Science, août 2007, p96-97

[modifier] Sources

  • (fr) Orphanet
  • (en) Online Mendelian Inheritance in Man, OMIM (TM). Johns Hopkins University, Baltimore, MD. MIM Number:100800 [1]
  • (en) Clair A Francomano, Achondroplasia In : GeneReviews at GeneTests: Medical Genetics Information Resource (database online). Copyright, University of Washington, Seattle. 1997-2005. [2].

[modifier] Associations