Abbaye d'Ulmet

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Ancienne abbaye d'Ulmet
Ville Arles (à 25 km)
Pays France France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Bouches-du-Rhône
Culte Catholique romain
Type Ancienne abbaye
Rattaché à Ordre de Cîteaux
Aujourd'hui, propriété privée
Début de la
construction
XIIe siècle
Fin des travaux
Style(s)
dominant(s)

Abbaye cistercienne aujourd'hui disparue, fondée en 1173 en Camargue à environ 25km d'Arles à proximité d'un étang, l'étang de Fournelet, toujours existant et d'un bras du Rhône, le Rhône d'Ulmet aujourd'hui atterri.

L'abbaye d'Ulmet était l'une des huit filles de l'abbaye de Bonnevaux en Dauphiné, elle-même septième fille de Citeaux.


Sommaire

[modifier] Histoire

Camargue - L'abbaye d'Ulmet était à côté de l'étang de Fournelet dit aussi étang d'Ulmet, situé au-dessus et à droite de l'étang de la Dame. A l'époque le rivage, en retrait par rapport à l'actuel, se trouvait très proche de l'abbaye.
Camargue - L'abbaye d'Ulmet était à côté de l'étang de Fournelet dit aussi étang d'Ulmet, situé au-dessus et à droite de l'étang de la Dame. A l'époque le rivage, en retrait par rapport à l'actuel, se trouvait très proche de l'abbaye.

[modifier] La création

Le choix du site en Camargue, sur un tertre surélevé en bordure de l'étang d'Ulmet et du bras du Rhône de même nom, est arrété par Amédée d'Auterives. Sous la direction de ce dernier, les premiers moines construisent en 1173 leur abbaye sur l'emplacement d'une ancienne chapelle donnée en fief, contre redevance annuelle, par l'abbesse Jourdane de l'abbaye Saint-Césaire d'Arles.

[modifier] Un environnement difficile

L'abbaye est plus un lieu de présence chrétienne dans l'est de la camargue qu'un monastère au sens classique avec d'importants batiments conventuels. Une charte de novembre 1198[1] y fait référence sous la dénomination de ecclesia S. Marie de Ulmeto :

... in Rodanum de Capa qui intrat in mari subtus ecclesiam S. Marie de Ulmeto ...

En réalité, l'environnement y est très défavorable notamment à cause du manque d'eau douce à la suite de l'atterrissement progressif du Rhône d'Ulmet. La communauté est donc forcée, malgrè les nombreux dons, de déplacer l'abbaye. A la suite d'une donation du roi Alphonse d'Aragon, comte de Provence, les moines reçoivent des terres du côté de Sylvéréal le long du Petit-Rhône, où après une sentence arbitrale d'Imbert d'Eyguières, l'archevêque d'Arles, dans un procès qui les opposait en 1201 aux Templiers, ils disposent d'un terrain où batir une nouvelle abbaye.

[modifier] Le transfert à Sylvéréal, puis à Valmagne

C'est sous l'administration de l'abbé Pierre III que le monastère de Sylvéréal est construit. Les moines se partagent ensuite entre Ulmet et Sylvéréal. En 1243, le douxième abbé d'Ulmet Jean obtient de l'archevêque d'Arles Jean Baussan l'autorisation de quitter Ulmet pour Sylvéréal, mais le transfert ne se fait pas. Ce transfert est finalement réalisé dans la seconde moitié du XIIIe siècle, probalement entre 1251 et 1270. Quelques moines restent toutefois à Ulmet.

En 1299, l'abbaye de Sylvéréal où se trouvent désormais les moines d'Ulmet, est rattachée à Psalmody et à Valmagne. Après avoir quitter Ulmet à cause du manque d'eau douce, les moines de Sylvéréal demandent à être transférés au monastère de Valmagne car incapables de subvenir à leur entretien. Malgré de nombreuses protestations, en particulier celles de l'archevêque d'Arles Gaillard de Saumate, un accord est trouvé le 26 mars 1321, stipulant que :

l'abbé de Psalmody entretiendrait toujours quatre religieux-prêtres à Sylvéréal et deux à Ulmet pour satisfaire aux fondations et célébrer dignement les offices[2] .

A la même époque (1323) un poste de guet est mentionné à Ulmet dont les édifices servent de tour visible depuis le clocher des Saintes-Maries-de-la-Mer et qui joue un rôle dans la surveillance du delta.

[modifier] L'abandon définitif du site d'Ulmet

C'est en 1437 que l'abbaye semble définitivement abandonnée. Les pierres de l'église d'Ulmet servent au XVIIe siècle à construire le mas d'Amphise et à renforcer la digue de l'étang du Fournelet pour protéger le salin de Badon contre les assauts marins. En 1875, Émile Fassin écrivait à propos des ruines de l'abbaye :

A deux kilomètres au sud de Badon, dans le territoire d'Amphise sur les bords de l'étang d'Ulmet, on aperçoit un monticule formé d'un amoncellement de décombres et de quelques pierres, sans caractère[3].

Aujourd'hui, les pierres ont disparu et seuls le tertre et la végétation -des chardons-, rappellent qu'il y a plus de 800 ans se trouvait là une abbaye.

[modifier] Les abbés

[modifier] Notes

  1. Cartulaire de Trinquetaille, établi par P.-A. Amargier, pièce n° 71, page 63
  2. Emile Fassin
  3. Émile Fassin - Tablettes d'un curieux, l'abbaye d'Ulmet dans Le Musée 1875, 21e série, pages 153-157

[modifier] Sources

  • Pascal Tekeyan - La Camargue, des origines .... aux abbayes - Arles 2002

[modifier] Liens internes