1839 en France
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Cette page concerne l'année 1839 du calendrier grégorien.
Sommaire |
[modifier] Événements
[modifier] Janvier
- Vendredi 4 janvier : Le projet d'adresse au roi est communiqué à la Chambre.
- 6 janvier : Mort de la princesse Marie d’Orléans, duchesse de Würtemberg.
- 7 janvier : A la Chambre : discussion de l'adresse. Le gouvernement la fera repousser par 221 voix contre 208.
- 9 janvier : Date officielle de l'invention de la photographie, avec la présentation publique des premiers daguerréotypes à l'Académie des sciences.
- 10 janvier : Lamartine répond à l'adresse au roi: « La France est une nation qui s'ennuie. Vous avez laissé le pays manquer d'action. »
- 31 janvier : Ordonnance de dissolution de la Chambre.
- Gobineau resserre ses relations avec les légitimistes, Genoude, Lourdoueix, Ancelot.
[modifier] Février
- Samedi 2 février : Démission de Molé. Dissolution de la Chambre des députés. Les élections sont fixées au 2 mars et la rentrée parlementaire au 26 mars. Echec du roi.
- 10 février : Dépôt par Hippolyte Passy d'une proposition qui dispose "qu'à l'avenir tout enfant nègre naîtrait libre dans les colonies françaises, que tout esclave aurait droit de se racheter à un prix fixé par des arbitres, que les époux esclaves ne pourraient être séparés en cas de vente. Il développe sa proposition le 16.
[modifier] Mars
- 2 mars :
- Élections législatives qui marquent un progrès des oppositions.
- Alexis de Tocqueville est élu député à Valognes au premier tour par 318 voix contre 240 à son adversaire Le Marois. Dans l'hémicycle, il s'installe au centre-gauche. Son ami Corcelle est élu à Sées dans l'Orne. Beaumont est à nouveau battu à Saint-Calais. Dans Rémusat T 3 pp. 262-263 NdE : "Alexis de Tocqueville (1805-1859) qui avait donné sa démission de juge en mai 1832, s'était fait inscrire au barreau, mais en fait s'était a absorbé dans la composition de sa Démocratie en Amérique « (1835) dont le succès retentissant l'avait fait entrer à l'Académie des sciences morales et politiques en janvier 1838, puis dans des voyages aux Îles britanniques, s'était présenté une première fois à la députation à Valognes en novembre 1837, sans succès ; il fut élu le 2 mars 1839 par 317 voix sur 560 votants. battant son rival heureux de l'élection précédente, M. Le Marois."
- 8 mars : Le ministère dirigé par Louis-Mathieu Molé, cousin de Tocqueville, démissionne après sa défaite aux élections législatives du 2 mars. S'ensuit une longue crise ministérielle jusqu'à la nomination, le 12 mai, du ministère Soult.
- Jeudi 21 mars : Gobineau confie à son père des vues pessimistes sur l'état politique et social de la France, les divisions entre royalistes. « " L'or a tout tué ", comme dit Barbier. » « J'ai vu des partisans du Dauphin, d'autres de Henri V; il y en a qui veulent la réforme, d'autres qui la honnissent et l'abominent, elle et ses sectateurs; les uns sont pour Berryer contre la Gazette, d'autres pour la Gazette contre Berryer [...] » Pas de chef possible : « Serait-ce Berryer? Certes on ne lui refuse pas une immense éloquence, mais l'esprit des affaires, il ne l'a aucunement; homme d'État, il ne l'est point et, plus artiste que politique, il parle avec aussi peu de principes d'intérêt qu'il en a peu de conscience. Est-ce M. de Genoude ? Personne n'en voudrait, le faubourg Saint-Germain en masse a en horreur la réforme. D'ailleurs faire un journal n'est pas diriger un mouvement, et c'est un fait bien reconnu que les royalistes n'ont pas un homme, que j'ai entendu des Zelanti me déclarer, sur ma question où ils en prendraient un en cas d'événement, qu'il en surgirait [...] La révolution arriverait demain, dans deux jours, dans un mots, que feraient-ils ? »
- 24 mars : Report de l’ouverture de la session parlementaire au 4 avril.
- 31 mars : Nomination d’un gouvernement de transition composé de personnalités de second plan, sans président du Conseil en titre.
- Gobineau est en relation avec Lacordaire et fréquente le salon de Mme Swetchine.
[modifier] Avril
- 4 avril : Ouverture de la session parlementaire, dans une atmosphère houleuse.
- Samedi 6 avril : Parution de La Chartreuse de Parme.
- 9 avril : Henri de Castellane épouse Pauline de Talleyrand-Périgord, fille de la duchesse de Dino. La fâcheuse affaire « qui s'est révélée depuis » est relatée dans une lettre de Prosper Mérimée à la comtesse de Montijo, du 25 décembre 1847 (Correspondance de Prosper Mérimée, édition Parturier, t. V, p. 217). Henri de Castellane était mort le 16 octobre 1847. Elle a alors épousé le comte de Hatzfeld, Prussien, puis le duc de Valençay. Le fils a mal tourné. (Note de Rémusat) - Pauline de Castellane est morte en 1890.
- 27 avril : Mgr Affre évêque de Strasbourg in partibus. Il est coadjuteur depuis le 9 décembre 1839 de Mgr Lepape de Trévern.
[modifier] Mai
- 12 mai :
- Opération insurrectionnelle déclenchée par la société secrète républicaine Les Saisons, dont les meneurs sont Martin Bernard, Armand Barbès et Auguste Blanqui. Il entraînent quelques centaines de leurs partisans à l'assaut de l'Hôtel de ville de Paris. L’opération échoue, écrasée par l'armée et la garde nationale, et les conjurés sont arrêtés (fin le 13 mai).
- Deuxième ministère Soult sous la présidence du maréchal Soult, après une interruption ministérielle de plus de trois mois.
- 13 mai : L'insurrection est vaincue.
- 26 mai : Au Théâtre de la Renaissance, dernière représentation de Ruy Blas.
- 29 mai : La loi sur la propriété littéraire est votée.
[modifier] Juin
- Jeudi 27 juin : Début du procès des insurgés de mai. Barbès est arrêté. Blanqui, en fuite.
- 29 juin : L'avocat républicain Étienne Cabet publie une Histoire populaire de la Révolution française, de 1789 à 1830.
- Gustave de Beaumont publie L'Irlande sociale, politique et religieuse chez Charles Gosselin.
- Incendie du théâtre du Vaudeville rue de Chartres (rue disparue entre la place du Carrousel et le Palais Royal), selon Hugo. Selon Hillairet, nuit du 16-17 juillet 1838.
[modifier] Juillet
- 2 juillet : Alexis de Tocqueville prononce son premier discours à la Chambre sur la Question d'Orient.
- Jeudi 4 juillet : La flotte turque sort des Dardanelles. On croit que c'est pour aller combattre les Egyptiens.
- 12 juillet :
- Armand Barbès est condamné à mort.
- Victor Hugo écrit « Au roi Louis-Philippe, après l'arrêt de mort prononcé le 12 juillet 1839 » (repris dans Les Rayons et les ombres).
- 13 juillet : Manifestations à Paris en faveur de Barbès.
- 14 juillet : La peine de mort des Barbès est commuée en travaux forcés à perpétuité.
- 15 juillet : On apprend à Paris la mort du Sultan Ottoman.
- 22 juillet : Victor Hugo rencontre Balzac aux Jardies.
- 23 juillet : Alexis de Tocqueville dépose son Rapport fait au nom de la commission chargée d'examiner la proposition de M. de Tracy, relative aux esclaves des colonies françaises. Le rapport concluait à l'émancipation immédiate de tous les esclaves, mais il ne vint jamais en discussion.
- Jeudi 25 juillet : La défaite turque de Nizib est connue à Paris et à Londres.
- 26 juillet :
- Loi d'établissement du chemin de fer de Lille à Dunkerque.
- On apprend à paris que la flotte turque s'est livrée à l'Agypet, juste après la défaite de Nizib et 11 jours plus tôt la mort du Sultan.
- Victor Hugo commence Les Jumeaux.
[modifier] Août
- Samedi 3 août : Loi qui fixe le cadre de l'état-major de l'armée de terre.
- 11 août :
- Loi d'établissement du chemin de fer de Paris à Versailles de Paris à Orléans.
- Loi d'établissement du chemin de fer de Paris au Havre et à Dieppe.
- 16 août : Honoré de Balzac est élu président de la Société des gens de lettres.
- 23 août : Victor Hugo arrête la rédaction des Jumeaux (au cours de l'acte III).
- 26 août : Adèle Hugo et ses enfants partent chez les Vacquerie, à Villequier.
- 31 août : Voyage de Hugo avec Juliette Drouet : Nancy, Strasbourg, Kehl, Fribourg-en-Brisgau, Bâle, Zurich, Lucerne, Berne, Vevey, Lausanne, Genève, Aix-les-Bains, Lyon, Avignon, Beaucaire, Arles, Marseille, Toulon, Draguignan, Nice, Cannes, Aix-en-Provence, Bourg-Saint-Andéol, Rochemaure, Valence, Tournon, Chalon-sur-Saône, Dijon, Châtillon-sur-Seine, Troyes, Sens, Fontainebleau.
[modifier] Septembre
- Lundi 2 septembre : Ouverture aux voyageurs de la ligne de chemin de fer de Paris à Versailles par la rive droite de la Seine.
- 6 septembre : Découverte de Ahe en Polynésie française par Charles Wilkes.
- 7 septembre : Expériences du daguerréotype faites par Jacques Daguerre au palais du quai d'Orsay, renouvelées les 11 et 14.
- 21 septembre : Adèle Hugo et ses enfants quittent Villequier pour Le Havre.
[modifier] Octobre
- 8 octobre : Adèle Hugo et les enfants rentrent à Paris.
- 13 octobre : Arrestation d'Auguste Blanqui.
- 16 octobre - 2 novembre : Chevauchée du duc d’Orléans et du maréchal Valée de Constantine à Alger via les Portes de Fer et Sétif. Abd El-Kader, y voyant une violation du traité de Tafna, déclare la guerre aux Français.
[modifier] Novembre
[modifier] Décembre
- Lundi 2 décembre : Honoré de Balzac retire sa candidature académique pour laisser la place à Victor Hugo
- 4 décembre : Louis-Jacques-Maurice de Bonald est nommé archevêque de Lyon et primat des Gaules.
- 15 décembre : Le décès du député de Mamers (Sarthe), Letronne, permet à Gustave de Beaumont d'être élu.
- 19 décembre : Élections à l'Académie française. Berryer : 10; 12, 11, 11, 11, 10, 10 voix. Victor Hugo : 9, 8, 10, 8, 9, 9, 6, 8. Sur propositions de Victor Cousin, l'Académie remet l'élection à trois mois.
- 23 décembre : Ouverture de la session parlementaire.
- 31 décembre : Défaite d'Abd-el-Kader.
- Gobineau met au point un article sur Capo d'Istria qu'il destiné à la Revue des Deux Mondes.