Érysipèle

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L'érysipèle ou érésipèle du grec érusipelas, est une dermo-hypodermite aiguë non nécrosante (infection du derme et de l'hypoderme) survenant autour d'une affection cutanée mal ou non soignée (plaie, impétigo, lésion mycosique des plis (intertrigo), etc.) ou d'un orifice naturel (œil, nez, etc.).

Il atteint surtout les adultes après 60 ans. Plus de 85% des érysipéles surviennent aux membres inférieurs[1].

Sommaire

[modifier] Diagnostic

[modifier] Diagnostic clinique

La peau est rouge, luisante et douloureuse : c'est le placard cutanée inflammatoire. Un œdème apparaît très fréquemment. Les signes généraux sont marqués, avec une fièvre élevée (absente dans 30 % des cas), survenant de manière très brutale, et pouvant être compliquée par des troubles de la conscience.

Au niveau du visage, il existe un bourrelet périphérique délimitant l'érysipèle, alors qu'il est absent lorsque l'érysipèle atteint les membres inférieurs.

Une adénopathie satellite ou une lymphangite sont parfois présentes. La recherche d'une porte d'entrée infectieuse est indispensable, mais elle n'est pas toujours retrouvée (cas d'une simple lésion primaire par grattage par exemple).

[modifier] Diagnostic différentiel

  • fasciite nécrosante dont les signes de gravité sont l'hypoesthésie cutanée, l'aspect cyanosé de la peau, les formations bulleuses hémorragiques, l'odeur.
  • thrombose veineuse profonde
  • dermatite de stase
  • eczéma aiguë

[modifier] Facteurs favorisants

Antécédents d'érysipèle, plaies, ulcérations cutanées, traumatismes post-opératoires, intertrigo des orteils, psoriasis, eczéma, œdème chronique, surpoids, diabète, artériopathie des membres inférieurs.

[modifier] Bactériologie

Des streptocoques sont retouvés dans 80% des cas, notamment de type A et G. Dans 15% des cas il s'agit de staphylocoques dorés. Rarement on retrouve des bacilles gram négatifs[1].

Les examens bactériologiques dans les formes non compliquées ne sont pas nécessaires.

[modifier] Complications

  • aiguë: abcès cutanés, fasciite nécrosante, septicémie, décès (0.5% ; 15 à 40 % des cas sans antibiothérapie[1])
  • tardive : apparition ou aggravation d'un lymphœdème, récidive d'erysipèle,

[modifier] Traitement

L'antibiothérapie réduit la mortalité, les complications et la durée de l'infection. 90 % des érysipèles guérissent sous antibiothérapie.
Le traitement de référence est la pénicilline G en IV à la dose de 12 millions par jour pendant 5 à 10 jours, suivi par la pénicilline V orale jusqu'à l'amélioration des signes inflammatoires locaux[2].
En cas d'allergie à la pénicilline, les macrolides sont utilisés, voire la pristinamycine (2 à 3 g par jour).
Pour prévenir les récidives, il faut traiter les portes d'entrée (intertrigos , ulcérations cutanées), réduire le lymphœdème. Une antibiothérapie préventive peut réduire le nombre de récidives : 2,4 millions d'unités toutes les 3 semaines[3].


[modifier] Notes et références de l'article

  1. abc Revue Prescrire n°287, sept 2007
  2. conférence de consensus française de 2001, Erysipèle et fasciite nécrosante : prise en charge
  3. Revue Prescrire, n°288, octobre 2007, Reconnaître et prendre en charge l'érysipèle de jambe

[modifier] Liens et documents externes