Zelda Fitzgerald

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Zelda Sayre en 1919.
Zelda Sayre en 1919.

Zelda Sayre Fitzgerald (24 juillet 1900 - 10 mars 1948) née Zelda Sayre à Montgomery en Alabama et épouse l’écrivain F. Scott Fitzgerald en 1920.

Elle publie un roman autobiographique Save Me the Waltz (Accordez moi cette valse) en 1932. Considérée par beaucoup comme l’incarnation parfaite de la jeune femme des années 20, Zelda Fitzgerald est célèbre tant pour ce qu’elle a fait et ce qu’elle a légué que par la source d’inspiration qu’elle a été pour son mari dans la construction de ses personnages les plus connus, en particulier Nicole Diver dans Tender is the Night.

En 1930, elle fait une première dépression nerveuse et est placée en hôpital psychiatrique. Elle meurt à l’âge de 47 ans dans l’incendie de l’hôpital psychiatrique de Ashville en Caroline du Nord. Huit autres patients sont tués dans le même incendie.

[modifier] Biographie

Née en 1900, Zelda est une enfant peu farouche. Elle est très gâtée par sa mère mais son père, membre de la Cour Suprême de justice d’Alabama et avocat reconnu, est un homme froid et peu accessible.

De son parcours scolaire on ne retient que ses mauvaises notes et son attitude extrêmement désinvolte concernant ses actions souvent outrageantes. Elle a peu d’amies mais elle a beaucoup de jeunes admirateurs. Ses cheveux blonds, sa jolie peau et ses brillants yeux noirs font d’elle l’une des plus jolies filles de l’Etat. Un jour, à l’occasion d’un bal dans une ville voisine, alors qu’elle fréquente Fitzgerald, quatre garçons viennent la chercher à la gare car elle avait promis à chacun d’entre eux qu’il serait son cavalier.

Zelda rencontre Francis Scott Fitzgerald à la sortie de la Première Guerre mondiale alors qu’il est en garnison près de Montgomery. La période pendant laquelle ils se fréquentent est assez mouvementée. Il se doute qu’elle voit d’autres hommes alors qu’elle lui soutient qu’elle l’aime. Elle lui envie ses qualités d’écrivain et le considère faible et indécis.

Ils se marient en 1920, et ces rivalités s’enveniment durant leur mariage qui est marqué par l’alcoolisme croissant de Scott (sa femme et lui-même s’abandonnent à la boisson durant les années 20) et la dégradation de la santé mentale de Zelda. Les médecins diagnostiqueront finalement une schizophrénie.

Le couple s’installe d’abord à New York où il rencontre les plus grands hommes de lettres américains. Par la suite, Scott ayant acquis une renommée considérable en tant qu’écrivain, le couple effectue de nombreux voyages notamment en Europe. Durant cette période, Zelda et Scott incarnent l’esprit des années 1920. Ils apparaissent régulièrement dans la presse et sont célébrés au même titre que les têtes d’affiche des plus grands films de l’époque.

Mais les fêtes sans fin et les quantités incroyables d’alcool qu’ils consomment commencent à dégrader la santé du couple et leur relation. Ils dépensent presque tout l’argent que Scott gagne soit $ 30 000 par an, ce qui représente une somme considérable pour l’époque. Vers 1925, l’alcoolisme de Scott est connu de tous (il a même son contrebandier attitré). Quand il n'écrit pas, il passe son temps à boire jusqu’à l’évanouissement et rentre chez lui en taxi.

A Paris, Scott Fitzgerald, maintenant écrivain entièrement reconnu, rencontre Ernest Hemingway qui est au début de sa carrière. Scott aide Ernest à promouvoir ses écrits. Ils deviennent très bons amis (bien que cela ne dure pas). Dans sa biographie, Nancy Mitford explique que Zelda n’aime pas Ernest Hemingway dès le début. Zelda le décrit ouvertement comme « un faux jeton » et « faux comme Judas » et considère son caractère macho et dominateur comme une simple façade.

En grande partie, le ressentiment de Zelda pour Hemingway est peut-être dû à la jalousie (lors d’une soirée, elle feint de se jeter d’une falaise de 30 mètres parce-que Scott était occupé à discuter avec Isadora Duncan et de ce fait l’ignorait). Rétrospectivement, l’estime de Zelda pour Hemingway a été reconnue d’une certaine manière, étant donné ce qui a été écrit ces dernières années concernant l’aspect fétichiste de l’écriture d’Hemingway et son obsession pour le rôle des genres. Une des ruptures les plus sérieuses entre Scott et Zelda a lieu quand cette dernière se convainc (sans aucune preuve tangible) qu’Hemingway est « une folle » et que Scott et lui ont une relation homosexuelle.

La naissance de leur enfant unique, Frances « Scottie » Fitzgerald en 1921 n’a pas de conséquence apaisante sur leur vie et bien que Zelda adore l’enfant et lui écrive fréquemment, Scottie est quasiment élevée par des nurses et reste souvent éloignée de ses parents.

En 1924, durant un de leurs premiers et nombreux voyages en France, Zelda a une courte aventure avec un jeune et beau pilote, Edouard Jozan. Cela incite son mari à enfermer Zelda dans la maison pour l’empêcher de le voir à nouveau; par la suite, ils embellissent l’histoire en déclarant que Jozan s’est suicidé. Il est possible que Zelda commence à sombrer dans la schizophrénie à ce moment-là. Elle écrit un certain nombre de nouvelles en 1925, mais beaucoup d’entre elles sont publiées sous le nom de Scott, ce qui est un autre facteur possible de mécontentement ; trois autres histoires, écrites juste avant sa première dépression, sont perdues. Scott s’inspira fortement de la personnalité intense de sa femme dans ses récits, citant fréquemment des passages de son journal. Elle ne fait aucune remarque à ce sujet mis à part une remarque lapidaire dans une revue : « Il semble que j’ai reconnu sur une page un extrait d’un vieux journal intime qui a mystérieusement disparu peu de temps après mon mariage, ainsi que des fragments de lettres qui bien que considérablement modifiées m’apparaissent vaguement familières. En fait, M. Fitzgerald (je crois que c’est ainsi qu’il écrit son nom) semble penser que le plagiat commence à la maison. »

Alors qu’elle se trouve à Paris, à 27 ans, Zelda développe un intérêt obsessionnel pour le ballet qu’elle a étudié durant sa jeunesse. Enfant, on lui reconnaît ses talents de danseuse et bien que les opinions de ses amis divergent à ce sujet, ses talents ne sont pas à remettre en doute. Scott s’oppose totalement au désir de sa femme de devenir danseuse professionnelle, considérant cela comme une perte de temps.

Ironiquement, les raisons de leur conflit s’enracinent dans l’ennui et le sentiment d’isolement qu’elle ressent quand Scott écrit (elle l’interrompt souvent pendant son travail). Réciproquement Scott est de plus en plus déterminé à garder Zelda à la maison, vraisemblablement parce qu’il craint qu’elle ait une autre aventure. De toute évidence, Zelda a le désir profond de développer un talent bien à elle, peut-être en réaction à la célébrité et au succès de Scott. Malheureusement, elle reprend ses études trop tard pour devenir une danseuse vraiment exceptionnelle bien qu’elle s’entraîne à l’excès tous les jours (jusqu’à huit heures par jour). Cela contribue à son épuisement physique et mental. Sa dépression s’accompagne de troubles obsessionnels compulsifs. En 1930, elle est admise dans un hôpital français où, après quelques mois d’observation, de traitement et de consultation avec un des meilleurs psychiatres d’Europe, elle est jugée schizophrène. Cependant, son dernier psychanalyste, le Docteur Irving Pine, a estimé (trop tard) qu'elle souffrait en fait d'un " bipolar mental disorder", qui ne fut jamais soigné convenablement. Il émit l'hypothèse après sa mort, que le harcellement moral que lui infligeait son mari ainsi que les traitements psychiatriques eux-mêmes seraient à l'origine de ses nombreuses dépressions et crises de nerf. Bref, qu'elle eût été une femme fragile, condamnée à la folie par des éléments exogènes.

Zelda Fitzgerald traverse différents stades de fragilité mentale au cours des dix-huit dernières années de sa vie. Malgré cela, durant les quelques périodes de lucidité de cette époque, elle produit certaines de ses meilleures œuvres, incluant son unique roman, « Save Me the Waltz » et de nombreux tableaux abstraits. Elle meurt en 1948, laissant derrière elle quelques morceaux d’œuvres non publiés, ses dernières lettres pour Scott avant qu’il meure, les derniers vestiges de sa vie.

[modifier] Voir aussi

  • Zelda et Scott Fitzerald : Les Années 20 jusqu'à la folie (Littératures, Autrement, 2002), biographie du couple Fitzgerald, par Kendall Taylor.
  • Alabama song, roman de Gilles Leroy dans lequel l'auteur romance la passion destructrice de ce couple.