Youenn Souffes-Després

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Youenn Souffes-Deprés, frère d'Alan Souffes-Després ; autre militant breton (Strollad Ar Vro), a été résistant pendant la Seconde Guerre mondiale. Il fait carrière dans l'armée puis donne sa démission, désabusé par les excès de la guerre d'Algérie, avec le grade de commandant.

Catholique pieux il élève sept enfants en breton et prend une part active à Emglev An Tiegezhioù à Rennes puis Saint-Brieuc puis Brest surtout où, en 1969 il fonde avec son frère Oaled Sant Erwan dans le quartier de St Martin (foyer chrétien bretonnant qui sera animé ensuite par Ivona Martin et Tepod Gwilhmod jusqu'en 1998).

Il s'est présenté une fois à la mairie de Brest dans la liste soutenue par le Front National, car, disait-il, c'était "la seule liste qui défendait la vie". Logique avec la foi qui l'animait, il n'hésitait pas à lutter par tous les moyens légaux contre l'avortement, pour des écoles "vraiment" catholiques, et pour une liturgie en breton dans les paroisses : c'est lui qui a réussi par exemple à ce que le Folgoët propose une messe en breton pour les "Pemp sul" et la veille du Pardon.

Il avait fait imprimer plusieurs milliers d'autocollants "Pellgomz"(= téléphone) pour faire rentrer ce mot nouveau (néologisme) dans la langue et y a réussi. Ainsi que Alan Al Louarn, il se dépensait sans compter pour la langue bretonne, distribuant régulièrement des tracts, confectionnant des panneaux routiers en breton, vite démontés par l'administration, parlant toujours en breton à tout le monde, allant même jusqu'à réciter l'Angelus dans le collège public où il enseignait. En 1982, il fit la une de Libération pour la grande manifestation pour l'enseignement libre à Rennes, où il arborait une grande croix de bois avec un écriteau "Meuleudi da Zoue, Frankiz d'ar skolioù Libr" (gloire à Dieu, liberté aux écoles libres).

Il est enterré à 10 mètres de Roparz Hemon, au cimetière de St Martin de Brest.