Wodaabe

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Les Wodaabe (ou Bororo) sont un sous-groupe du peuple Fulani (aussi appelé Fula, Fulbe, ou Peul). Les Bororo sont traditionnellement des éleveurs nomades et des marchands, dont les migrations les mènent du sud du Niger, au nord du Nigeria, dans le nord-est du Cameroun, au sud-ouest du Tchad et les régions occidentales de la République Centrafricaine. Depuis quelques années ils pénetrent également au Congo-Kinshasa dans les régions du Bas Uélé et du Haut Uélé, frontalières de la Centrafrique et du Soudan. [1][2]

Ils sont connus pour leur beauté (aussi bien les hommes que les femmes), leurs artisanat élaboré et leurs riches cérémonies.

Sommaire

[modifier] Religion

Les Bororo sont principalement musulmans. Bien que les pratiques revêtent divers degrés d'orthodoxie, la majorité adhère aux principes de base de cette religion.[3]Certains les ont appelés musulmans " de nom" en raison d'éléments culturels non-musulmans contraires à certains préceptes de l'Islam. L'Islam devint une religion importante parmi les Bororo au cours du XVIe siècle quand le prophète El Maghili précha parmi les élites du nord du Nigeria. Le prêche d'El Maghili amena la conversion des classes dirigeantes chez les peuples Hausa, Fulani, et Touareg.[1][2]

[modifier] Mariage

Les Bororo sont souvent polygames. Les mariages sont arrangés par les parents alors que les futurs époux sont encore enfants (appelés “koogal”). La mariée reste avec son mari jusqu'à ce qu'elle soit enceinte, retournant alors chez sa mère, où elle reste pendant 3 à 4 années. Elle donne naissance à l'enfant chez sa mère et devient alors une 'boofeydo' ce qui signifie littéralement, "quelqu'un qui a fait une erreur".[4]

[modifier] Fête de la Gereol

Une fois l'an, durant les six jours et les six nuits de la Gereol, les Bororos du Niger oublient dans l'ivresse de la fête qu'ils sont un peuple en sursis. Pendant toute l'année, les jeunes Bororos attendent la cérémonie de la Gereol. Cette grande fête de la pluie dure six jours et six nuits. Chaque clan familial, représenté par ses plus beaux danseurs, s'affronte dans un concours de beauté pour hommes dont le jury est constitué par les plus belles filles de la tribu. La danse se termine par la séduction et des échanges amoureux. Fardés, drogués au bendore (décoction faite d'écorce noire de banohe, de gypse pilé et de lait), les danseurs arborent leurs colliers de perles et de cauris, leurs amulettes et une plume d'autruche blanche au front.

Les danseurs confectionnent eux-mêmes leur tenue. Ils passent un pagne de femme sur leur vêtement de cuir. Dans le dos pend une chaîne de cauris, le barbol, terminée par une minuscule calebasse. Ainsi, ces rudes pasteurs sont poussés par le culte de leur beauté à féminiser leur aspect. Les femmes n'échappent pas à cet élan narcissique. Les jeunes filles, parées d'innombrables bracelets, se préparent aux rites de la séduction. Après la danse, elles choisiront celui qui, pour une nuit ou pour la vie, partagera sa couche.

En plus des parures élaborées dont elles sont revêtues, les jeunes femmes Bororo ornent leurs jambes d'anneaux de bronze superposés et astiqués avec de la boue et du sable. Ces atours étaient, jadis, portés jusqu'au deuxième enfant. Les femmes mariées qui assistent aux cérémonies de la Gereol font parfois preuve d'une grande liberté de choix et il leur arrive de disparaître avec un beau danseur.

Les canons de beauté sont stricts mais n'interdisent pas une certaine hardiesse dans le choix des parures, tel qu'une calebasse sur la tête ou des lunettes de soleil ultramodernes. Les Bororo admirent les visages ovales, les traits fins, les nez minces et longs et les dents blanches et régulières. Le danseur devra se farder longtemps. Il étale sur son visage du beurre mélangé à de l'ocre. Les yeux, les lèvres et les sourcils sont soulignés au charbon. Un trait jaune continu épouse la ligne dorsale du nez qu'il allonge.

[modifier] Mode de vie

La Gereol est finie. Les Bororo quittent les zones d'abondance en quête de nouveaux paturages. A dos d'âne, les femmes suivent les troupeaux avec un chargement complexe assurant la survie des pasteurs pendant la saison sèche. Seules les sécheresses comme dans les années mille neuf cent soixante-dix font vaciller l'équilibre écologique des Bororo, qui reconstituent, petit à petit, leur cheptel anéanti. La tradition et la sagesse sont l'ossature de ce peuple courageux. Pourtant, devant tant de misère, de nombreux jeunes Bororo quittent la vie nomade pour les bidonvilles.


[modifier] Liens externes

[modifier] Réferences

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Wodaabe ».
  • Beckwith, Carol. Nomads of Niger. Harry N. Abrams, Inc. 1993.
  1. ab "People of Africa", "African Holocaust Society"
  2. ab "Wodaabe People", "University of Iowa "
  3. Wodaabe religion "Wodaabe religion", "Africa.com"
  4. "African Marriage Ritual", "African Holocaust Society"