Voltige en parapente

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Infinitys réalisés par Pàl Takats et Gabor Kesi en synchro, lors de l'Acrolac 2007.
Infinitys réalisés par Pàl Takats et Gabor Kesi en synchro, lors de l'Acrolac 2007.

La voltige en parapente, parfois désignée parmi les pilotes sous le terme d'“acro”, pour acrobatie, est une forme de vol en parapente, au cours de laquelle les pilotes sont amenés à effectuer des manœuvres inhabituelles aux limites du domaine de vol de leurs ailes. Bien que des exercices de voltige très simples sont enseignés en école de vol, le terme de voltige désigne plus communément un ensemble de manœuvres radicales effectuées uniquement par des pilotes très expérimentés.

Sommaire

[modifier] Une définition de la voltige

La voltige, toutes disciplines confondues, est un « ensemble de manœuvres inhabituelles au pilotage d'un [aéronef] qui fait l'objet d'un apprentissage particulier »[1]. En parapente, on parlera de voltige lorsque le pilote effectuera volontairement une série d'actions qui aura pour conséquence d'amener son aile aux limites de son domaine de vol ; lorsque le résultat implique une portance ou une vitesse air très réduite, une fermeture partielle de l'aile, un roulis ou un tangage hors du commun.

[modifier] Les exercices d'école

360 : virages maintenus d'un côté. Le pilote tourne de plus en plus vite en plongeant vers le bas jusqu'à avoir sa voile face au sol (c'est impressionnant, mais c'est la configuration la plus efficace). Cette figure est de loin la méthode de descente la plus rapide et permet donc, si on la maîtrise (et que l'on est en bonne forme physique), d'atteindre les -20 m/s, soit une vitesse de descente verticale de l'ordre de 70 km/h.

Cela peut servir, par exemple, lorsqu'un pilote s'est laissé piéger et n'arrive plus à descendre (gros nuage convectif type cumulus bourgeonnant ou cumulonimbus), ce qui ne devrait pas arriver si le pilote analyse correctement les conditions météorologiques (voir aussi faire les "B" - les oreilles sont de peu d'utilité dans ce cas de figure).

En raison de la grande force centrifuge exercée sur le pilote, ce dernier peut perdre connaissance en raison d'une trop faible irrigation du cerveau (voile noir).

Faire les « oreilles » : en tirant les 2 suspentes avant ("A") latérales reliées à chaque extrémité de l'aile, on diminue la surface portante. Les 2 bouts d'aile se dégonflent et pendent vers l'arrière comme 2 oreilles de cocker. La vitesse horizontale reste sensiblement la même mais le taux de chute augmente légèrement, en restant de l'ordre de quelques m/s. Les freins, durant cette manœuvre, ne sont plus d'aucune utilité, puisqu'ils agissent sur les suspentes arrières des bouts d'aile, qui flottent au vent : Pour effectuer des virages, on n'a alors plus que la possibilité de piloter via la sellette. Cette manœuvre a été considérée comme bénigne et enseignée dès les premiers vols en école, comme moyen de descente accélérée. Néanmoins, un certain nombre d'accidents graves ont mis en jeu des décrochages près du sol dans cette configuration : Du fait de l'augmentation de l'incidence, il convient d'être particulièrement prudent, notamment en turbulences et près du relief. L'utilisation de l'accélérateur peut reculer ce risque de décrochage, et accroit également le taux de chute.

Faire les « B » : en tirant les élévateurs B (ceux qui relient le milieu du profil à la sellette), on casse le profil du parapente en créant un décrochage stabilisé. La vitesse horizontale devient nulle et le taux de chute augmente fortement, de l'ordre de 8 à 10 m/s. La sortie reste apparentée à celle d'un décrochage, et peut demander une certaine maîtrise de l'abattée, selon les ailes.

[modifier] Les figures périlleuses

En hiver, skis chaussés pour décoller et atterrir sur neige : Wagas au dessus des Contamines-Montjoie
En hiver, skis chaussés pour décoller et atterrir sur neige : Wagas au dessus des Contamines-Montjoie

Les figures suivantes font partie de la voltige à proprement parler, et sont à réserver aux experts. Les wing over peuvent constituer le B.A-BA de la voltige, mais doivent être abordés avec un bagage technique très important. Une fois parfaitement maîtrisés, ils peuvent permettre d'aller plus loin...

Wing over ou virages cadencés : série de virages plus ou moins forts alternés de chaque côté, principalement en roulis. Cette série de virages peut permettre au pilote qui en gère bien le cadencement et l'amplitude de passer temporairement à la verticale au-dessus de son aile.

Décrochage : lorsque le pilote freine excessivement son aile (volontairement ou non), l'écoulement de l'air autour du profil du parapente n'est plus laminaire et l'aile ne vole plus (portance nulle). La sortie en est particulièrement délicate pour le profane. Le décrochage en voltige est souvent dit "dynamique", le pilote effectuant une prise de vitesse avant de décrocher son aile afin de rendre la manœuvre plus spectaculaire. Cela a pour effet de déconstruire la voile très rapidement et de manière très dynamique (!) tout en faisant effectuer une ressource au pilote.

360 asymétriques : série de spirales enchaînées du même coté. Durant chaque tour de spirale, le pilote module l'inclinaison de la spirale à l'aide de la commande interne au virage. Cela lui permet, grâce à l'énergie accumulée (et lorsque la manœuvre est bien effectuée !), de passer temporairement au-dessus de son aile.

Looping : (appelé aussi inversion ou tonneau barriqué) manœuvre découlant de l'inversion de virage durant une série de « 360° asymétrique ». Toute l'énergie accumulée par le pilote durant sa série de virages est restituée du côté opposé et envoie le pilote par dessus son aile.

SAT : manœuvre au cours de laquelle la voile et le pilote tournent en sens inverse. La voile tourne en marche avant tandis que le pilote tourne en marche arrière. Le centre de rotation est situé entre la voile et le pilote. Ce dernier peut la mettre en "coconut", ce qui consiste à freiner l'aile en fin de rotation pour sortir de la SAT en parachutale.

SAT asymétrique : SAT désaxée. La rotation s'effectue ici selon un axe plus ou moins incliné.

SAT rythmique : SAT to Tumbling. identique à une SAT, mis à part que le pilote cadence la rotation de son aile à la commande, ce qui a pour effet de désaxer l'aile, et de la faire plonger un peu plus à chaque tour. Il passe alors de la sat à l'infinity tumbling.

Vrille : manœuvre où la voile est en rotation autour d'un axe vertical (lacet). Cette configuration s'obtient en faisant décrocher un côté de l'aile (par un freinage important et maintenu d'une des commandes).

Hélicoptère : figure d'acrobatie (voltige) pendant laquelle le pilote maintient la rotation de son aile autour d'un axe vertical. Cette fois-ci, la partie décrochée est maintenue en parachutale stabilisée, avec son profil encore à peu près gonflé, alors que dans la vrille la partie interne décroche franchement avec un aspect caractéristique de serpillière et de forts mouvements en tangage de cette demi-aile. On l'aura compris, l'hélicoptère est une figure de voltige alors que la vrille est plus un incident de vol.

Twister : manœuvre consistant à enchaîner deux manœuvres hélicoptère de sens de rotation opposés sans passer par une phase de vol. Toute la difficulté réside dans le fait de stabiliser la voile en phase parachutale avant d'engager l'hélicoptère du côté opposé.

Mac twist : manœuvre consistant à faire effectuer à la voile une vrille dynamique autour d'un axe horizontal après un virage de prise d'élan.

Misty flip : manœuvre que l'on pourrait définir comme « un mac twist parfait ». Mac twist relativement lent dont la sortie s'effectue par une abattée de voile et non pas par une phase de décrochage. Il existe une variante à cette figure, toutefois peu exécutée, qui se nomme le "switch misty" ou "misty twist", qui consiste à effectuer un demi-tour sous l'aile avant d'effectuer le misty. Le pilote se retrouve alors en marche arrière sous sa voile, avec les suspentes torsadées. Ainsi,le premier demi-tour de l'aile durant le misty s'effectue "sans le pilote".

Spirale synchro durant l'Acrolac 2007.
Spirale synchro durant l'Acrolac 2007.

Tumbling : manœuvre déclinée de la manœuvre « SAT » pendant laquelle le pilote passe au-dessus de son aile. L'axe de rotation aile-pilote est alors horizontal. Visuellement c'est un looping par l'avant (souvent double, parfois plus).

Infinity : manœuvre déclinée du tumbling. Même chose que le tumbling sauf que le pilote passe plusieurs fois au-dessus de son aile. La difficulté est de relancer l'aile pour ne pas perdre d'énergie pendant la manœuvre. Le record du monde du nombre d'infinity tumbling est de 198. Il a été établi le 25 mai 2008 par Chrigel Maurer sous une voile acro Advance à Grindelwald (CH).

Wagas : évolutions près du sol, mettant généralement en jeu des wing over ou des variantes de l'hélicoptère (comme le posé mac twist où le tour d'hélicoptère intervient après une ressource très près du sol, la deuxième moitié de l'hélicoptère s'effectuant avec les pieds au sol) assorties de posés de main, et aussi des phases de tractions où le parapente est utilisé comme un cerf-volant avec les pieds au sol... La Dune du Pyla reste un lieu de choix pour cette pratique, le sable fin pardonnant nombre de petites erreurs.

Spirale synchro : manœuvre effectué par un duo de parapentiste, qui consiste à se tourner autour en effectuant des 360 plus ou moins engagés et asymétriques. Les deux ailes effectuent ainsi une trajectoire en hélice verticale, parfaitement visible lorsque les pilotes sont munis de fumigènes. Lors de cette manœuvre il peut arriver que les extrados des deux ailes entrent en contact, ce qui est souvent recherché par les pilotes.

Rodéo SAT : manœuvre similaire à la spirale synchro. Toutefois, l'un des deux pilotes effectue ici une SAT pendant que l'autre lui tourne autour à une distance souvent réduite. Cette figure peut aussi être effectuée en "rodéo hélico". Le pilote du centre effectuant alors un hélicoptère. Là aussi les deux ailes peuvent entrer en contact mais ce sera le bord d'attaque de l'aile extérieure qui viendra percuter le stabilo de l'aile effectuant l'hélicoptère. Une autre variante plus récente encore voit le pilote du centre effectuer un infinity (!).


(vidéo) Wing Over, SAT asymétrique, et Looping (info)
Commentaires des compétiteurs sur la définition et la réalisation de figures, images à l'appui.
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[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Larousse, 2002.

[modifier] Sources

  • Denis Verchere, La Voltige en Parapente & Son Enseignement, Mémoire. ([1])

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes


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