Deltaplane

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Les frères Bob et Chris Wills volant avec deux Bamboo Butterfly dessinés par Richard Miller (1963, Californie, USA)
Les frères Bob et Chris Wills volant avec deux Bamboo Butterfly dessinés par Richard Miller (1963, Californie, USA)
Avant l'envol
Avant l'envol
Deltaplane
Deltaplane

Le deltaplane ou aile delta est un aéronef de vol libre, à armature rigide. Sa pratique est un sport aérien encadrée, en France, par la Fédération Française de Vol Libre principalement.

Sommaire

[modifier] Histoire

Le deltaplane est un appareil volant, adaptant l'aile Rogallo au concept inventé dans les années 1890 par Otto Lilienthal.

À la fin des années 1950, l'ingénieur Francis Rogallo travaille sur une aile destinée à équiper les capsules spatiales pour la rentrée dans l'atmosphère. Cette aile doit être légère, pliante, facile à mettre en œuvre, etc. Ses travaux débouchent sur une aile en toile souple triangulaire. La forme volumique de la toile est donnée par la pression du vent. Les premiers tests sur cerf-volant sont concluants, mais le projet n'est pas retenu pour les capsules spatiales (on préférera le classique parachute fessier).

Par la suite, on pensera à utiliser cette aile pour s'élancer d'une hauteur.

L'aile Rogallo de base a de gros défauts, particulièrement celui de perdre sa forme dans certaines circonstances (la toile se met à plat). Dans ce cas, elle ne porte plus du tout, et c'est le crash assuré. La première évolution a consisté à mettre un mât au-dessus de l'aile, afin de garder la toile toujours en état de vol grâce à des haubans.

Afin de gagner en performance, les deltaplanes modernes sont équipés d'une aile à double surface, c'est-à-dire ayant, comme les ailes d'avions, un extrados et un intrados: des lattes, ou longerons, servent à conserver le profil de l'aile. Dans les années 1990, les progrès des matériaux (alliages de métaux, composites, plastiques et fibre de verre ou de carbone) ont permis la fabrication de deltaplanes d'abord sans mât ni haubans, puis à ailes rigides.

Le manque de fiabilité des appareils et la formation un peu sauvage des premières années ont contribué aux nombreux accidents et à la mauvaise réputation initiale du deltaplane. Aujourd'hui, l'appareil est plus sûr et la formation plus professionnelle.

Ces améliorations de la fiabilité et des cursus de formation, combinées à une médiatisation croissante, ainsi qu'à l'organisation d'évènements tels que la Coupe Icare en France, ont permis dans un premier temps un certain essor du deltaplane. Cet essor fut ensuite compromis par le développement d'un nouveau type d'aéronef : le parapente. Ce dernier, ressenti comme plus facile à utiliser que le deltaplane (stockage, transport, ... ) marginalisa progressivement le deltaplane dans la pratique du vol libre. Pourtant, le deltaplane conserve ses qualités propres (meilleure finesse, vitesse de vol supérieure, position du pilote horizontale à la manière d'un oiseau, plus grande durée de vie...) qui lui permet de continuer à compter dans le monde entier de très nombreux pratiquants.

[modifier] Principe de vol

Le principe est relativement simple : une aile en forme de delta, est autostable quand elle vole. Le pilotage « pendulaire » se fait avec peu d'effort. Le pilote est allongé la tête au vent dans un harnais intégral profilé, fixé sur le squelette solide de l'aile, au point d'accrochage au milieu de la voile. Le « trapèze » avec ses deux montants et sa barre de contrôle permet au pilote par l'effort de ses bras de se décaler sur les côtés et d'avant en arrière pour déplacer le centre de gravité par rapport au centre de portance de l'aile delta ce qui engendre un léger vrillage des ailes, suffisant pour induire un virage ou une accélération.

Sur l'évolution « rigide », le pilotage est tout différent et se fait sans effort à l'aide d'ailerons intégrés à l'aile.

Quel que soit le type d'aile utilisé, conformément aux principes du vol libre, le décollage et l'atterrissage se font à pied, en portant cet aéronef léger.

Le décollage le plus courant avec un deltaplane s'effectue depuis un point situé en hauteur, une simple colline pouvant suffire. Certains sites sont équipés d'une rampe facilitant cette manœuvre. Le deltaplane peut également se pratiquer en plaine, le décollage étant alors effectué grâce à un treuil spécialement conçu.

[modifier] Evolution des ailes

Depuis 1970, les ailes delta ont remarquablement évolué, passant de l'aile Rogallo à l'aile rigide. Malgré le petit nombre de deltistes, il se maintient quelques constructeurs qui proposent des machines de plus en plus séduisantes. Deux types de machines coexistent depuis la fin des années 1990 :

  • Les machines à structures aluminium, dit deltaplane « souple », elles sont issues de l’aile Rogallo mais avec un allongement nettement supérieur (env.8), le mât a disparu et les profils aérodynamiques sont nettement plus travaillés, donc performants. (finesse 15, taux de chute 0,9m/s, vitesse max 100 km/h).
  • Les machines à structures carbone, dit deltaplane « rigide », elles sont constituées de 2 poutres principales à profil en « D » pour le bord d’attaque, le bord de fuite étant construit par des lattes toujours en Carbone. Le tout est enveloppé d’une fine toile (finesse ~20, taux de chute 0,9m/s, vitesse max 120 km/h, allongement env. 11).

Les deltaplanes d’apprentissage sont de type « souple » avec une toile moins tendue, simple surface, et toujours avec un mât.

Alors que le marché d'occasion permet de s'équiper à peu de frais, la machine neuve de saison d'un compétiteur frôle les 7000 euros pour un souple, et 13000 Euros pour un rigide.

[modifier] Deltaplane : un sport à risque ?

En France, l'étude 2005 de la commission sécurité de la FFVL conclut : La statistique décès de 0,26 pour mille (0,00026) permet de confirmer que le vol libre reste bien un sport « à risques » et que le risque fatal est tout à fait comparable à celui d'autres sports « à risques » et/ou de pleine nature.[1].

Il faut toutefois prendre ces chiffres avec prudence pour plusieurs raisons. La principale est que les chiffres concernent toute l'activité vol libre (incluant donc le parapente), alors même que le deltaplane est minoritaire dans cette pratique. La FFVL recense moins de 1000 licenciés en France déclarant pratiquer le deltaplane, ce qui en fait un échantillon beaucoup trop petit pour fournir un taux au dix millième, alors même que le nombre d'accidents fatals annuels en deltaplane fluctue entre zéro et quelques unités. Se baser sur des chiffres d'une année uniquement n'est donc pas vraiment significatif dans ce contexte puisque une année sans décès en deltaplane ne permettrait pas de dire que « le deltaplane n'est pas un sport à risque ».

[modifier] Compétitions

Les compétitions au début étaient en rapport avec les piètres performances de l'appareil : meilleure finesse, ce qui permettait une émulation des divers constructeurs, ou de simple précision d'atterrissage.

Avec les ailes de plus en plus performantes, le principe repose sur la réalisation, à partir d'un décollage commun, d'un circuit défini par le survol imposé de balises. Celles-ci sont définies par des coordonnées ce qui implique une instrumentation de vol idoine ; autrefois des points repérables au sol devaient être photographiés sous un certain angle. Les parcours définis au jour le jour en fonction des conditions météorologiques par un directeur d'épreuve peuvent atteindre les 200 km. Chaque pays a son championnat national, un championnat européen est organisé tous les 2 ans et un championnat du monde tous les 4 ans, réunissant les équipes nationales des pays concurrents. Plus de 100 pilotes peuvent concourir.

Il existe un classement et parfois des compétitions séparés entre la catégorie des « souples » (le deltaplane classique) et son évolution « rigide » pour des raisons de performance différente.

[modifier] Records

Manfred Rühmer, pilote autrichien plusieurs fois champion du monde, est recordman de distance avec 700 km couverts en 10h.

De nombreux records ont été établis en France, au travers des Alpes, notamment des vols de plus de 300 km. ( Antoine Boisselier, dans un Digne-Grenoble-Annecy-Mont blanc-Suisse )

Les vitesses de vol lors de ces records avoisinent les 70km/h de moyenne.

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. Voir : Etudes 2005 FFVL
Sports aériens

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Aéronefs

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