Vitalis Pacha

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Vitalis Pacha (né le 13 décembre 1825 à Istanbul et décédé en 1899), après s'être engagé à la Légion étrangère, fut nommé Général de division de l'armée de l'Empire ottoman Pacha de constantinople.

Portrait de Vitalis Pacha
Portrait de Vitalis Pacha

il sert comme légionnaire, puis comme lieutenant et capitaine au Régiment étranger

[modifier] Biographie

Après son enfance, passée à Constantinople, il s'engage à Alger, le 2 juin 1844 comme légionnaire. Il est affecté au 2e régiment de la Légion Etrangère. Le 14 août 1844, il participe au combat de l'oued Isly.

Il est nommé au grade de caporal le 5 octobre 1844. Cité à la suite du combat de Yaya ben Taled le 2 juin 1846, il est nommé caporal fourrier le 26 février et sergent fourrier le 16 avril de la même année. Sergent à l'issue du premier contrat, il retourne à Istanbul.

Rengagé comme 2e classe, le 29 octobre 1849 au 1er régiment étranger, il reprend rapidement ses galons, et est promu sergent-major le 1er septembre 1851 et accède à l'Épaulette (galon d'officier) à titre étranger le 11 juin 1854.

Il fait campagne en Algérie, puis en Crimée. Cité à Inkermann, il est blessé par balle à la cuisse à Sébastopol. Il est promu au grade de lieutenant le 15 mai 1855. De retour en Algérie le 21 juin 1956, il est affecté au 2e Régiment étranger et prend part, le 24 juin 1857 au combat d'Ischeriden pendant laquelle il est blessé d'une balle à la jambe droite.

Du 3 juin au 8 août 1859, il est en campagne en Italie au cours de laquelle il est promu capitaine. Au Mexique avec le Régiment étranger, il est en butte à la rancune du maréchal Bazaine dont il s'est fait un ennemi en Crimée. Toutefois, il demande et obtient la naturalisation française le 8 juin 1867.

De retour en métropole, il est affecté au 75e régiment d'infanterie de ligne puis il est muté le 24 juillet 1870 au 2e régiment de grenadiers de la Garde, prestigieux corps d'élite et enfin au 4e régiment de zouaves, unité qui le mène au siège de Paris en 1870 au commandement d'un bataillon avec le grade de chef de bataillon pour compter du 2 octobre 1870. Il est à Metz lors de la capitulation du maréchal Bazaine, mais parvient à s'évader et rejoindre les troupes défendant la capitale. Son unité s'illustre au combat de Villiers en s'emparant de deux canons prussiens, les deux seuls pris à l'ennemi pendant le siège de Paris.

La fougue du bataillon et de son chef est récompensée par la promotion du chef au grade d'officier de la Légion d'honneur. Après la défaite, il retourne en Afrique du Nord et sert successivement au 4e régiment de zouaves puis au 17e régiment provisoire d'infanterie et enfin au 117e régiment d'infanterie de ligne.

Assombri par la défaite, il décide de prendre sa retraite en 1875 et de retourner dans son pays natal, pour s'y occuper de la propriété familiale.

La première guerre des Balkans (1877-1878) entre la Turquie et la Russie provoque la réunion du congrès de Berlin. Les puissances participant au congrès ont à nommer un gouverneur civil et un gouverneur militaire, devant être de religion chrétienne.

Le prince Vogoridi descendant d'une lignée de potentats nommés d'un commun accord par le Sultan et le Patriarche de Constantinople est nommé gouverneur civil. Pour le poste de gouverneur militaire, le chargé d'affaires français propose le chef de bataillon Vitalis qui présente l'avantage, par rapport aux candidats soutenus par les autres puissances, de connaître les langues pratiquées en Roumélie orientale, actuellement la Roumanie, tout en étant de religion chrétienne orthodoxe.

Sa candidature est retenue et, compte tenu de l'importance du poste qui lui est attribué, le congrès l'élève au grade de général et le Sultan lui confère le titre de Pacha. Arrivé à Philippopoli capitale de la province, il organise une milice destinée à maintenir l'ordre après le départ des troupes russes. Il reste en Roumelie orientale pendant deux ans et lutte contre les intrigues russes et bulgares qui visent à faire absorber la province par la Bulgarie. Des émeutes fomentées par la population bulgare sont réprimées vigoureusement. Remplacé après deux années de proconsulat à Philippopoli, Vitalis Pachal revient à Istambul où le Sultan le prend comme aide de camp et le nomme commandant de l'armée turque et Pacha de Constantinople. Il le charge en outre de réorganiser la gendarmerie. Il est promu au grade de général de division. Dans ce nouveau poste, il se heurte encore une fois à l'inertie des personnels dont il doit changer radicalement la manière de servir.

Il reste au service de l'empire ottoman jusqu'à un âge avancé et meurt à Istambul en 1899, entouré de son épouse et de ses neuf enfants.

[modifier] Décorations

  • Officier de la Légion d'honneur,
  • officier de l'Instruction publique,
  • Médaille de Crimée avec quatre agrafes,
  • Médailles commémoratives de l'Algérie, d'Italie, de la campagne du Mexique, de Thessalie et le l'Imtiaz en or et argent,
  • Grand cordon de l'ordre impérial du Medjidié,
  • Commandeur de l'ordre impérial de l'Osmanié,
  • Officier de l'ordre du Saint Sauveur de Grèce,
  • Officier de l'ordre de Notre Dame de Guadalupe,
  • Officier de l'Aigle du Mexique,
  • Médaillé du Mérite mexicain.

Sources : Képi blanc et Division histoire et patrimoine de la Légion étrangère