Violette Leduc

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Violette Leduc, née à Arras le 7 avril 1907 et morte à Faucon le 28 mai 1972, est une romancière française.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Naissance et formation

De son vrai nom Thérèse, Andrée, Violette Leduc est la fille illégitime de Berthe Leduc et d'André Debaralle, père qu'elle ne connaîtra pas. Dès son enfance, elle est marquée par la honte de sa naissance. Violette fait ses études au collège de Valenciennes où elle est interne et y fait la connaissance d'Isabelle avec qui elle a une relation d'amour passionnée. Quelque temps après, c'est Denise Hertgès (Hermine dans La Bâtarde) qui devient son amante. En dépit de sa précocité, Violette Leduc est en proie à de terribles troubles. Sa naissance, son physique ingrat et sa bisexualité lui font violence et se traduisent par des troubles dépressifs.

En 1926, Violette accompagne sa mère et son beau-père à Paris et poursuit ses études secondaires au lycée Racine. Elle rate son baccalauréat et décide d'abandonner ses études pour gagner sa vie. Elle devient échotière chez Plon, où elle rencontre de nombreux écrivains. Elle décide d'écrire et, rapidement, elle étonne par son style violent et impudique. Mais elle ne parvient pas à être publiée et devient en 1938 scénariste chez Synops, où elle rencontre Maurice Sachs (une amitié qui comptera beaucoup dans sa vie), et critique littéraire pour la Nouvelle Revue Critique.

[modifier] La rencontre

Après avoir rompu avec Denise, elle épouse en 1939 Jacques Mercier mais, rapidement, le couple se sépare. En 1940, elle devient journaliste dans Elle et, parallèlement, se rend en Normandie pour faire du marché noir. Elle fait connaissance de l'œuvre de Simone de Beauvoir et se prend de passion pour l'écrivaine féministe. Elle parvient à la rencontrer (au Flore selon Violette, dans la queue d'un cinéma selon Simone de Beauvoir) et persuade la philosophe de lire ses « cahiers ». Simone de Beauvoir est frappée par le « corps élégant » et le « visage d'une brutale laideur » de Violette. Très vite, elle est convaincue de son talent littéraire et la prend en main en lui accordant deux rendez-vous par mois pour corriger ses écrits, et lui verse une aide matérielle sous forme de pension. Cette aide durera jusqu'en 1964. Simone de Beauvoir est très vite consciente de l'état mental défaillant de sa protégée et ressort régulièrement perturbée de ses rendez-vous avec « la femme laide, plus laide que jamais » ; elle n'en sera pas moins fidèle et convaincue puisque ces rendez-vous vont durer jusqu'à la mort de Violette en 1972. La passion qu'éprouve Violette pour Simone est différente puisqu'elle est viscéralement amoureuse et subjuguée par « sa beauté ».

[modifier] L'écrivaine

Les premiers romans de Violette Leduc sont publiés à partir de 1945 mais, en dépit d'un bon accueil des intellectuels, elle ne trouve pas de lecteurs et devient entièrement tributaire de Simone de Beauvoir.

En 1946, elle rencontre Jean Genet avec qui elle a une amitié aussi profonde qu'orageuse, faite de fascination réciproque.

En 1956, elle séjourne six mois dans une clinique pour soigner ses tendances maniaco-dépressives.

En 1961, elle découvre Faucon en Vaucluse et s'y réfugie pour écrire La Bâtarde qui paraît en 1964, préfacée par Simone de Beauvoir. Ce livre autobiographique, violent et cru parle de ses traumatismes et de sa sexualité. Le succès est immédiat et elle frôle l'attribution du prix Goncourt. Elle a 57 ans au moment de son triomphe et c'est déjà une femme abîmée par la vie et mentalement perturbée. Pour lui donner une totale indépendance, Simone de Beauvoir, qui gagne déjà beaucoup d'argent par ses livres et qui a toujours donné sans attendre aucun retour, surprend tout le monde en exigeant le remboursement des sommes versées depuis des années. Cette manœuvre a pour but de mettre Violette sur un pied d'égalité avec son amie et de lui permettre de s'acquitter ainsi de ses complexes d'infériorité.

Elle continue à publier et rencontre à chaque fois le succès, et s'étourdit dans le luxe et les mondanités. De nombreux journaux lui demandent des articles. Mais elle se réfugie aussi de longues semaines puis de longs mois dans la maison qu'elle a achetée et restaurée à Faucon pour écrire.

[modifier] Mort d'une femme

En 1968, elle publie La Folie en tête que Simone de Beauvoir a auparavant fortement censuré, tant des passages lui semblaient emphatiques et impudiques. Violette a un cancer du sein et décide de s'installer définitivement à Faucon dans sa maison rénovée. Elle continue à écrire malgré l'aggravation de la maladie et meurt chez elle le 28 mai 1972 en présence d'un ami.

Simone de Beauvoir est nommée héritière de ses droits littéraires et publie son œuvre posthume, La Chasse à l'amour, en 1973.

Violette Leduc a fait de sa vie son œuvre et nous offre et nous laisse une littérature qui a marqué son époque. Sa vie et sa fin sont racontées avec beaucoup d'émotion par Simone de Beauvoir dans son livre Tout compte fait.

[modifier] Œuvres

[modifier] Liens externes

  • Site de Violette Leduc par Mireille Brioude, biographie, bibliographie et nombreuses références
  • "Trésors à prendre" Revue en ligne consacrée à Violette Leduc, créée et pilotée par Elisabeth Seys
  • Biographie par Carlo Jansiti, Violette Leduc, Grasset, 1999, 494p.
  • Violette Leduc, correspondance 1945-1972, textes choisis, établis, annotés et préfacés par Carlo Jansiti, Gallimard, 2007, 512p.
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