Versailles (jeu vidéo)

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Versailles
Complot à la Cour du Roi Soleil

Éditeur Cryo Interactive, Canal Plus Multimedia
Développeur Cryo Interactive, Canal Plus Multimedia et la Réunion des musées nationaux
Distributeur {{{distributeur}}}
Concepteur

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Date de sortie 1996
Licence {{{licence}}}
Version {{{version}}}
Genre Aventure
Mode de jeu Un joueur
Plate-forme Windows, Mac OS, PlayStation
Média CD-ROM
Langue {{{langue}}}
Contrôle Souris, manette

Évaluation PEGI : 3+
ESRB : Everyone (6+)
Moteur {{{moteur de jeu}}}

Versailles : Complot à la Cour du Roi Soleil est un jeu vidéo d'aventure historique, présenté comme le premier jeu ludo-culturel, développé par Cryo Interactive, sorti en 1996 sous Windows, Mac OS et sur PlayStation.

Sommaire

[modifier] Développement

Au début de l'année 1994, Jean-François Chougnet, directeur commercial et éditorial de la Réunion des musées nationaux, et Alain Le Diberder, directeur des nouveaux programmes de Canal+, émettent l'idée de travailler ensemble sur un projet. Au fil de la discussion, ils décident de travailler sur un jeu vidéo ayant pour thème le château de Versailles, une idée déjà émise au sein de la Réunion des Musées Nationaux. Cryo Interactive est choisi pour participer au développement sur un appel d'offre.

En trois mois, 40 000 CD-ROM sont vendus et en deux ans, 200 000. En 1997, une version pour PlayStation est lancée et s'écoule à plus 60 000 exemplaires. Une version en anglais est également distribuée par Interplay aux États-Unis d'Amérique.

Ce jeu est le résultat de deux ans de travail de Cryo Interactive en collaboration avec le musée de Versailles. Les personnages ont été reproduits à partir de tableaux d'époque. Plus de deux cents peintures de la collection personnelle de Louis XIV ont été reproduites.

[modifier] Procès

Après la publication du jeu, Cryo Interactive est poursuivi par Mlle Revillard qui a participé à l'élaboration de l'intrigue du jeu pour ne pas avoir apposé son nom sur la jaquette, de ne pas l'avoir informée ni de la commercialisation à l'étranger du jeu, ni des décomptes de 1996, ni d'avoir créé une suite au jeu (Versailles II). Le tribunal de grande instance de Paris lui donne raison en juin 2002 en affirmant que Versailles est une œuvre de collaboration[1]. En 2004, la Cour d'appel de Paris confirme[2] cette décision mais baisse le montant des amendes car Cryo Interactive est alors en liquidation judiciaire (la société ayant été représentée lors du procès par la Selafa MJA, son liquidateur).

[modifier] Scénario

Le 21 juin 1685, jour du solstice d'été, Alexandre Bontemps, premier valet de chambre du roi, confie à Lalande, un garçon bleu, de mener une enquête sur des menaces émises contre le château. Un pamphlétaire a en effet envoyé une lettre au roi en vers où il "défie l'astre roi et toutes ses planètes d'agencer comme il doit, les titres et les têtes et d'Esope les mots, qui allument mon brûlot". La lettre se termine par le titre d'une fable d'Esope : Les grenouilles et Jupiter.

Le scénario du jeu est construit au tour des trois règles du théâtre classique : unité de temps (une journée), de lieu (le château de Versailles) et d'action (le complot contre le château).

[modifier] Progression

Le jeu se déroule en sept actes, chacun basé sur un moment de la journée du roi. Chaque acte commence par une scène cinématique.

[modifier] Le petit lever

Dès le début du jeu, le joueur est amené à cotoyer des personnages historiques. Ainsi, le jeu commence dans la chambre du Roi, en présence du Roi, de Bontemps, de Monsieur, de Monseigneur et du duc du Maine (qui refusent de vous parler). De même, la seconde pièce à laquelle a accès le joueur est l'antichambre des Bassans, où Racine et Hardouin-Mansart discute du prince de Condé et de son absence à la cour.

Le joueur est amené dans cette partie à chercher des esquisses de Le Brun pour les plafonds du salon de la Guerre. Il soupçonne Mignard. Dans une garde-robe, Lalande découvre un pamphlet qui incendie Le Brun. Plusieurs pamphlets sont ainsi présents dans le jeu, critiquant des personnes de la cour mais donnant également des indices au joueur.

Dans une chambre de garçon bleu, Lalande découvre un second titre d'œuvre d'Esope en plaçant un papier face à une bougie : La poule et les poussins. Il en trouvera encore plusieurs au cours du jeu.

[modifier] Du lever au conseil

Lalande est chargé par Bontemps d'aller informer Madame de Maintenon que le Roi se rendra chez elle dans l'après-midi. Lalande obtient un second pamphlet, critiquant la lignée du roi.

Sur son chemin, le Grand Condé parle avec Monseigneur et l'informe que son retour est motivé par le besoin de plaider la cause de son neveu et de son frère, partis combattre les Turcs en Hongrie sans permission et par conséquent menacés de disgrâce.

Lalande retrouve le carnet d'esquisses de Le Brun, bien que Monseigneur lui apprend que l'une d'elles appartiennent à Mignard. Une seconde fausse esquisse révèle le titre d'une troisième fable : Le Milan et les oiseaux.

[modifier] Du conseil à la messe

Le joueur se retrouve dans le salon d'Abondance, donne accès à une succession de salons : le salon de Vénus, de Diane, de Mars, de Mercure, à la chambre du trône (anciennement salon d'Apollon) et au salon de la Guerre.

Lalande trouve, dans l'escalier des Ambassadeurs, Jean Racine qui discute avec la marquise de Montespan.

Une porte dissimulée amène ) un couloir où se trouve Jean-Baptiste Lully, occupé à la composition de L'idylle de la paix. Une fois déchiffrée un message codé dissimulé, la partition révèle le nom d'une autre fable d'Esope : Le chat pendu et les rats.

Lalande est ensuite amené à entrer dans le Cabinet des curiosités, où sont entreposés les médailles du roi, qu'il décalque. En montrant cette reproduction à Monsieur, le frère du roi, Lalande apprend qu'une des six médailles fait exception en représentant Charles VIII qui ne fait pas partie de la dynastie des Bourbons. Du fait de la corrélation avec le second pamphlet (qui affirmait "Parmi les médailles du Roi, c'est l'exception qui fait la règle"), Lalande demande de l'aide au marquis de Croissy pour transcrire cette épigraphe. Le marquis accepte, mais affirme que cela lui demandera du temps.

En attrapant un papier accroché au tableau La famille de Darius aux pieds d'Alexandre (tableau de Charles Le Brun) avec une queue de billard trouvé dans le salon de Diane, le joueur découvre un troisième pamphlet, critiquant l'architecte Hardouin-Mansart.

[modifier] Le dîner

Les décorations des plafonds de la galerie des glaces cachent des indices utiles à Lalande.
Les décorations des plafonds de la galerie des glaces cachent des indices utiles à Lalande.

Lorsque Lalande apporte au marquis de Croissy de la nourriture, celui-ci l'informe que la traduction est terminée. Le texte obtenu donne : Felix fortuna divinum exploratum actuiit. La série de chiffre en bas du second pamphlet indique en fait le numéro des lettres à récupérer, ce qui donne une nouvelle fable d'Esope : Le loup et la tête.

Dans la bibliothèque du marquis est caché un quatrième pamphlet qui critique Louvois et Vauban, mais laisse aussi entendre qu'un indice est dissimulé dans le bureau de Vauban. Lalande doit ouvrit son coffre en utilisant comme code trois dates associés aux villes de Rocroi, Aix-la-Chapelle, et Besançon.

En 1643, le prince de Condé a battu les espagnols à Rocroi. En 1674, Besançon a été prise par Louis XIV. En 1668, le traité d'Aix-la-Chapelle a été signé.

Le joueur trouve le nom d'une nouvelle fable d'Esope : le cygne et la grue. Tandis qu'il va voir Bontemps, Lalande est accosté par Madame de Maintenon qui lui donne un cinquième pamphlet critiquant la religion.

[modifier] Le travail du roi

Aidé du père La Chaize et du cardinal de Brouillon, Lalande parvint à compléter certains passages manquants au pamphlet précédent, ce qui révèle le nom d'une nouvelle fable d'Esope : Le dragon et la lime.

Dans le salon de la Guerre, le joueur peut repérer un document dissimulé dans le lustre, que Lalande n'obtiendra qu'en faisant descendre le lustre. Pendant l'opération, le lustre casse et tombe.

Le papier oriente Lalande et Bontemps à chercher du côté de l'orangerie, pendant la promenade du roi.

[modifier] La promenade

Photographie de l'orangeraie de Versailles
Photographie de l'orangeraie de Versailles

En fouillant l'orangeraie, Lalande trouve le jardinier du roi Le Nôtre. Il se rend ensuite dans le labyrinthe des jardins, surnommé le bosquet d'Esope, du fait de la présence de fontaines décorés accompagnées d'une fable d'Esope. Dans la rotonde de bois du labyrinthe se trouve le duc du Maine qui apprend au joueur que le jardin a été conçu pour être parcouru dans un ordre bien précis.

Le joueur doit alors lire les huit fables d'Esope dans l'ordre et y relever les lettres et mots correspondantes comme précisé dans le mémorandum tombé du lustre. Au final, la phrase obtenu donne : "Je m'en vais mais l'État demeurera toujours", phrase que Louis XIV prononcera à sa mort.

[modifier] Du souper au coucher

Ce septième acte a une particularité par rapport aux autres : il est chronométré, le joueur devant le finir en moins de cinq minutes.

Au début de l'acte, le pamphlétaire se révèle être un fou qui s'est infiltré à la cour sous le nom de marquis de Scaparella, qui s'enfuit après avoir mis en marche la bombe. Le joueur l'avait aperçu à plusieurs reprises, discutant dans la galerie des Glaces ou dissimulant des indices. Lalande doit désactiver la bombe.

Une fois la bombe trouvée, quatre clés trouvés au cours du jeu permettent chacune d'activer une rangée de lettres. Il faut ensuite choisir les bonnes lettres pour former la phrase "Je m'en vais mais l'État demeurera toujours".

La bombe arrêtée, Lalande est félicité par Bontemps puis le jeu se conclut lorsque Lalande se voit offrir par Louis XIV le titre d'ambassadeur du roi.

[modifier] Musique

Des musiques d'époque contribuent à recréer l'atmosphère du Grand Siècle. Sont utilisé des extraits de grands motets de Jean-Baptiste Lully (Miserere et Te Deum) ainsi que de la musique pour clavecin de Couperin.

  • Acte I - Le petit lever. Jean-Baptiste Lully : Miserere (Symphonie)
  • Acte II - Du lever au conseil. Jean-Baptiste Lully : Te Deum (In Te Domine speravi)
  • Acte III - Du conseil à la messe. Jean-Baptiste Lully : Te Deum (Dignare Domine)
  • Acte IV - Le dîner. Jean-Baptiste Lully : Te Deum (Symphonie)
  • Acte V - Le travail du Roi. Couperin : Quatre versets d'un motet composé de l'ordre du Roi (1703) (verset 11e Tabescere me fecit, verset 12e Ignitum eloquim tuum)
  • Acte V - Le travail du Roi. Couperin : Sept versets d'un motet composé de l'ordre du Roi (1704) (verset 13e Etenim Dominus)
  • Acte VI - La promenade. Jean-Baptiste Lully : Te Deum (Patrem immensae majestatis)
  • Acte VII - Le coucher. Jean-Baptiste Lully : Miserere (Averte faciem tuam)
  • L'incendie du château. Jean-Baptiste Lully : Dies Irae (Symphonie)
  • Le feu d'artifice. Jean-Baptiste Lully : Plaude laetare Gallia (Symphonie)

[modifier] Suites

Versailles II sort cinq ans après le premier épisode, en 2001, et se déroule quinze ans après les événement du premier jeu, peu de temps avant la guerre de Succession d'Espagne. Contrairement à Versailles, cet épisode se concentre plus sur la ville de Versailles, le château n'étant presque pas visité. Le jeu fut moins bien accueilli que Versailles, notamment critiqué pour l'interface du moteur Omni3D, jugée « vieillissante »[3]

Versailles II est la seule suite directe de Versailles, mais Versailles est, de manière plus générale, l'initiateur d'une série de jeux vidéo historiques par Cryo, basée par exemple sur l'Egypte antique (Egypte 1156 avant JC, Egypte II et Egypte III), la Chine (Chine : Intrigue dans la Cité interdite) ou la rome antique (Pompéi).

[modifier] Notes et références

  1. Page sur la première partie du procès sur le site de l'Agence Française pour le Jeu Vidéo
  2. Page sur la seconde partie du procès sur legalis.net
  3. Selon le test de jeuxvideo.com [1].