Usurpation d'identité

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

L'usurpation d'identité (ou vol d’identité) est le fait de prendre délibérément l'identité d'une autre personne, généralement dans le but de réaliser une action frauduleuse, comme accéder aux finances de la personne usurpée, ou de commettre un délit ou un crime anonymement.

Sommaire

[modifier] Description

L’usurpation d’identité débute toujours par la collecte de renseignements personnels sur l’individu fraudé. Les renseignements personnels peuvent être le nom, le numéro de téléphone, la date de naissance, l’adresse, le numéro d’assurance sociale, le numéro de carte de crédit, le mot de passe de carte de débit ou toute autre information permettant d’identifier la personne.

Les voleurs d’identité utilisent ensuite ces informations pour effectuer une ou des transactions en simulant l’identité de la personne fraudée. Par exemple, un fraudeur peut effectuer des appels téléphoniques ou faire des achats importants et diriger les frais vers la personne fraudée, il peut aussi retirer de l’argent du compte de banque de cette personne.

[modifier] Aspect juridique

En France, l'usurpation d'identité peut être sanctionnée de 5 ans d'emprisonnement et de 75.000 euros d'amende comme le précise l'article 434-23 du Code Pénal.[1]

[modifier] Techniques de vol d’identité

Les principales techniques utilisées par les fraudeurs pour obtenir des renseignements personnels sont :

  • Le vol : les porte-monnaie, les sacs à main, les porte-documents, les ordinateurs et le courrier résidentiel contiennent une grande quantité de renseignements personnels ;
  • Le vol dans les boites aux lettres : permet d'obtenir des moyens de payement (CB, chéquier), des relevés d'identités bancaires, des factures. Tout cela s'avère très utile aux usurpateurs pour obtenir des crédits.
  • La fouille de poubelle : on peut y trouver des relevés bancaires, des relevés de carte de crédit, des factures, des propositions de cartes de crédit ;
  • La subtilisation de mots de passe : il est possible de voler un mot de passe en regardant par-dessus l’épaule d’un individu qui écrit son mot de passe sur un clavier, en installant une caméra dans un endroit stratégique ou en utilisant un enregistreur de frappe ;
  • L’écoute électronique : des fraudeurs peuvent placer des appareils d’écoute entre un terminal de validation de cartes de crédit et le réseau de communications pour capter les numéros de carte de crédit et les mots de passe des acheteurs ;
  • L’hameçonnage (ou le pharming): il consiste à simuler des messages électroniques de compagnies légitimes qui demandent des informations personnelles au receveur; évidemment, les réponses des répondeurs naïfs sont reçues par des fraudeurs qui utilisent ensuite ces informations pour frauder leurs victimes ;
  • Les escroqueries par téléphone : des fraudeurs se font passer pour des fonctionnaires, des enquêteurs ou des employés de compagnies légitimes pour soutirer des renseignements personnels.

[modifier] Comment réduire le risque d’usurpation d’identité

[modifier] Ce qu’il faut faire :

  • Dans la mesure du possible, ne jamais recevoir du courrier de sa banque.

Demander à votre banque de retirer tout ce qui est chéquier ou carte bancaire directement à l'agence. Pour les relevés bancaires, il est possible pour ceux qui gèrent leur compte sur internet de recevoir leur relevé par messagerie sur le site de la banque.

  • signer vos cartes de crédit dès réception ;
  • signaler immédiatement la disparition, la perte ou le vol d’une carte de débit ou d’une carte de crédit ;
  • annuler les cartes de crédit et les cartes de débit que vous n’utilisez pas ;
  • retirer rapidement votre courrier de votre boîte aux lettres et le faire retirer par un voisin durant vos absences ;
  • vérifier vos relevés bancaires, vos relevés de carte de crédit, vos comptes téléphoniques et vos autres factures pour vous assurer qu'ils ne contiennent pas des transactions que vous n'avez pas effectuées ;
  • détruire les relevés bancaires, les relevés de carte de crédit, les factures et les autres documents contenant des renseignements personnels dont vous n’avez plus besoin ;
  • choisir des mots de passe difficiles à deviner et les modifier régulièrement ;
  • vous assurer de ne pas être épié lorsque vous composez votre NIP aux points de vente, aux guichets bancaires, au téléphone ou sur un ordinateur ;
  • vous assurer de bien comprendre les techniques utilisées par les fraudeurs pour obtenir des renseignements personnels afin d’éviter de tomber dans leurs pièges ;
  • vous méfier des sondages ou des offres de produits dans lesquels on vous demande des renseignements personnels ;
  • en cas de doute, demander une copie de votre dossier de crédit aux agences de crédit pour voir si quelqu’un a usurpé votre identité.

[modifier] Ce qu’il ne faut pas faire :

  • prêter vos cartes de crédit ou vos cartes de crédit et les mots de passe associés ;
  • écrire vos NIP ou vos autres mots de passe ;
  • fournir des renseignements personnels au téléphone ou sur Internet dans une communication que vous n’avez pas établie vous-même au moyen d’un numéro de téléphone ou d’une adresse Internet dont vous êtes certain de l’authenticité ;
  • communiquer des renseignements personnels au moyen d’ordinateurs qui ne sont pas munis de logiciels de sécurité adéquats (anti-virus, anti-espiogiciel et pare-feu).

[modifier] Quelques signes d’usurpation d’identité

Les événements suivants peuvent indiquer que quelqu’un tente ou a réussi à usurper votre identité :

  • vous avez l’impression qu’on vous a volé du courrier ;
  • vous ne recevez pas certains relevés ou certaines factures à la date habituelle ;
  • vos relevés de cartes de crédit ou vos relevés bancaires contiennent des transactions que vous n’avez pas faites ;
  • vous recevez une acceptation ou un refus pour une demande de crédit que vous n’avez pas effectuée ;
  • une demande de crédit vous est refusée alors que vous êtes persuadé que votre crédit est bon.

[modifier] Assurance contre les frais reliés à l’usurpation d’identité

Certaines compagnies d’assurance offrent des assurances contre les pertes occasionnées par l’usurpation d’identité. Ces assurances coûtent habituellement entre 20 $ et 50 $ par année au Canada. Elles sont parfois incluses dans des assurances-habitation.

Les pertes couvertes par ces assurances incluent habituellement :

  • le remboursement des frais chargés frauduleusement aux cartes de crédit et de débit ;
  • un service d’assistance pour effectuer les diverses démarches administratives pour déclarer l’usurpation d’identité, rétablir son crédit, obtenir de nouvelles cartes de crédit et de débit, et obtenir d'autres documents au besoin ;
  • le remboursement des frais encourus (incluant les pertes de salaire) pour effectuer les procédures décrites dans la section précédente ;
  • une assistance juridique, au besoin.

Une étude effectuée par le Centre pour la défense de l’intérêt public (organisme canadien de défense des consommateurs) indique que ces assurances ont peu d’avantages pour les raisons suivantes :

  • les frais chargés frauduleusement aux cartes de crédit et de débit sont assumés par les compagnies émettrices des cartes dans les cas d’usurpation d’identité ;
  • bien que l’usurpation d’identité entraîne des frustrations et des ennuis réels, les frais associés à ces vols sont habituellement minimes ;
  • les remboursements de pertes de salaire sont plafonnés à un montant assez bas, de l’ordre de 1000 $ ;
  • le manque de transparence des contrats de d’assurance contre les frais reliés à l’usurpation d’identité.

Le Centre ne recommande donc pas de prendre une telle assurance ni de donner une pondération importante à ce critère dans le choix d’une assurance-habitation. Le Centre insiste toutefois énormément sur l'importance de la prévention pour se protéger des usurpations d'identité.

De plus, dans les cas d’usurpation d’identité, votre institution financière vous fournira, habituellement sans frais, des conseils et de l’assistance pour effectuer les démarches nécessaires.

[modifier] Religion

Dans l'Église, l'usurpation du ministère est l'une des principales causes d'excommunication.

Par exemple, les anglicans et les gallicans furent accusés d'avoir procédé à des ordinations non autorisées. Leur ministère ne fut pas reconnu par les évêques.

L'usurpation du ministère entraîne conséquemment la perte de la succession apostolique.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Lien externe