Identité (psychologie)

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L'identité est la reconnaissance de ce que l'on est, par soi-même ou par les autres.

En psychanalyse, on peut parler de représentation du soi, et donc du moi.

Sommaire

[modifier] Considérations diverses

Lipiansky (1992) propose que l'identité du sujet peut être définie comme s'articulant autour d'une distinction entre identité du moi et identité du soi : « Le soi est l'aspect spécifiquement autoperceptuel. Cet aspect contient trois niveaux : la perception de soi, qui est l'ensemble des perceptions primaires brutes : le concept de soi, qui est l'ensemble des représentations de soi et le sentiment de soi, qui est la dimension affective. L'identité du moi renvoie aux fonctions cognitives actives et adaptatives, tournées vers la réalité. (1) » Ainsi, si l'identité est un processus cognitif et affectif par lequel le sujet se conçoit et se perçoit, elle est aussi la structure psychique qui résulte de ce processus . « C'est avec cette structure interne que le sujet va appréhender non seulement sa propre personne, mais également le monde qui l'entoure. (2) »

Ainsi, l'identité est d'abord un système dynamique à la fois processus et structure qui bien qu'en construction permanente demeure une organisation stable. Interne au sujet, elle est également en interaction avec l'extérieur : « Le soi représente le pôle complètement interne. Le moi est tourné vers la réalité extérieure et au moyen de ses fonctions actives et adaptatives, il permet au sujet de s'accommoder à son environnement. (3) »

Nous retrouvons la corrélation établie par Camilleri entre « le soi idéal » (ontologique) et « l'identité réelle » (pragmatisme en prise avec la réalité) sur laquelle nous reviendrons pour expliquer les stratégies identitaires. Les dimensions sociales (l'environnement, l'extérieur) et individuelles (interne au sujet) de l'identité s'interpénètrent donc intimement.

En nous appuyant sur les travaux de différents auteurs, nous distinguerons ici trois « types » d'identités (4) qui sont en étroite interaction et qui constituent « l'identité » d'un sujet, comme nous la définissons dans sa globalité :

[modifier] 4 points de vue de l'identité sociale.

l'identité sociale est complexe. On peut trouver différents courants psychologiques.

1 L’école intéractionniste. Freud (1916). Il existe pour chaque individu une recherche de satisfaction qui l’oriente vers des objets externes et en particulier des objets d’amour. C’est par identification que le sujet rend possible la notion de pluralité des personne et c’est grâce à la méditation de ces identifications que se constitue un réseau affectif de lien réciproque entre l’individu et le groupe.

Psychologie individuelle et sociale sont donc indissociables et autrui joue un rôle de modèle, d’adversaire, d’associé… en nous. Il existe en nous, nous existons en lui.

En sociologie, c’est Goffman (1975) qui parle de représentation de soi en élaborant une théorie des acteurs de théâtre. Pour lui l’identité se construit à partir des « rôles » que l’on joue dans la « scène sociale ». La vie sociale serait une vaste scène où les acteurs sont amenés à respecter certains rituels et lignes de conduite socialement admises.

Goffman veut montrer l’emprise normative sur le sujet. Il nous rappelle que ces normes sont assez relatives (en fonctions du sujet et de la situation), et que les identités sont « mouvantes ». Le sujet va montrer le visage qu’autrui attend de lui, comme au théâtre on va coller à l’attente du public. Goffman met l’accent sur les identités stigmatiques en soulignant les décalages et les distances entre les formes de représentation. La société établit des procédés servant à repartie en catégories les personnes et les contingents d’attributs qu’elle considère ordinaires et naturels chez les membres de chacune de ces catégories. Lorsqu’un inconnu se présente à nous (le face à face goffmanien) des « signes » nous permettent de prévoir la catégorie à laquelle il appartient et les attributs qu’il possède : son identité. Le concept « d’identité sociale » comprend des attributs « structuraux » (statuaires, comme sa profession) et « personnel » (tels que l’honnêteté). Nous anticipons ce que l’inconnu peut être et en ce sens nous avons une attente envers lui. Cette attente est dite normative car elle découle d’une norme préétablie et peut devenir une exigence plus ou moins consciente ou inconsciente de notre part vis-à-vis de l’inconnu.il s’agit là d’attributs et d’exigences en puissance qui composent une identité sociale potentielle. Son identité sociale réelle est composée de la catégorie et des attributs dont on pourra prouver qu’il les possède.

En suivant cette approche, la représentation (de soi, d’autrui) peut être envisagée comme une façade, une apparence, comme une manière, en fonction des informations que l’on communique (souhaitées ou pas). On appellera façade la partie de la représentation qui a pour fonction d’établir et de fixer la définition de la situation et qui est proposée aux observateurs.

Le père des intéractionnistes est G-H.Mead] en 1934. Il conçoit la construction de l’identité entre le « MOI » et le « JE ». Le moi étant plus impersonnel que le je. Le MOI est l’ensemble organisé des attitudes des autres que l’on assume soi même. Il est davantage centré sur le rôle. Le JE constitue la partie créatrice et la plus imprévisible.

Le SOI est l’interaction entre le JE et le MOI. Mead constate 2 aspects du SOI : le JE qui représente un SOI en tant que sujet et le MOI qui le représente en tant qu’objet. Le SOI est un processus qui émerge du passé et de l’interaction avec d’autres sujets. Le MOI est constitué par l’intériorisation des attitudes organisées de cet autrui généralisé qui est défini par une communauté organisée où le groupe social donne à l’individu l’unité du soi. L’identité est ici vue sous 2 angles : sociale et personnelle. Mais l’identité est sous contrôle social et liées aux inexorables évaluations de chacun, faites par soi-même ou par autrui. Chacun se présente aux autres et à soi même et le soi se regarde dans le miroir de leur jugement. L’identité est donc comprise comme un ensemble de rôle correspondant aux positions sociales des sujets.

Selon P.Tap, l’identité s’inscrit dans une dynamique de personnalisation et de socialisation. Ce serait une structure qui permet de se définir en tant que personne unique, autonome et authentique. Etre soi même dans une continuité temporelle : rester le même, dans la dynamique de ses orientations et de ses projets, c'est-à-dire « devenir soi même ». L’identité est ce qui me rend semblable à moi-même mais aussi différents des autres ; c’est ce par quoi je me sens exister en tant que personne et en tant que personnage social (rôles et fonctions) ; ce par quoi je me connais, je me définis, je me sens accepté et reconnu comme tel par autrui, mes groupes et ma culture d’appartenances. Sentiment d’existence par la différentiation et d’appartenance par l’emprise sociale.

Selon lui, l’identité serait un sous système de la personnalité et possède une capacité d’autorégulation et l’identité devient « auto-constructive ». Il liste les dimensions qui participent à la construction de l’identité : • Le sentiment de continuité : se sentir le même dans le temps (forme de stabilité), rester le même (invariants structuraux). • Le sentiment d’unité et de cohérence interne ou besoin de complétude lié au sentiment de manque (intégrité de l’être physique et psychologique). • Le sentiment de valeur personnelle ou d’estime de soi, où le besoin de reconnaissance par le regard d’autrui. Le manque de reconnaissance limite notre pouvoir d’action. Totalement différent de l’identité. • La différentiation : - Interne : gérer la complexité interne des sentiments, différencier ainsi les rôles, les relations et les représentations sociales. - Externe : prend souvent la forme d’opposition à autrui (besoin de singularisation), le besoin de comparaison à autrui et la nécessité de s’en différencier. Besoin de concrétiser son propre système de capacité. • L’unicité, l’originalité, on ne veut ressembler à personne, être incomparables. • Le sentiment de gestion du stress : capacité à réagir face à un obstacle, stratégie de résolution de problèmes, de gestion des émotions de fuite ou de retrait. • Le sentiment de vouloir devenir soi même : la représentation de soi ne se limite pas au passé et au présent, sa dimension temporelle concerne aussi et surtout l’avenir.

J-P.Codol (1977)Pour lui il existe un savoir sur soi, une reconnaissance de soi étroitement liée au processus d’identification et de reconnaissance et qui est à l’origine du sentiment d’identité. Ce sentiment d’identité peut intégrer différentes dimensions : • Le sentiment d’identité : se construit par rapport à l’appartenance à des catégories sociale (groupe) et par des identifications multiples. • Le sentiment de reconnaissance sociale : passe par le besoin de reconnaissance de soi par soi, par le sentiment de singularité et d’affirmation de sa différence, de manière concomitante avec la satisfaction d’être accepté, aimé par les autres. • Cohérence et constance sont des facteurs de stabilisation sociale et il existe chez tout individu le désir de donner une image construite de soi. • L’image positive de soi : la valorisation sociale passe par la perception que l’on a d’être positivement évalué. Le soutient social et l’approbation public accordée à un individu au prix de sa soumission aux règles communes.

Codol développe la notion de conformité. Etre conforme, pour lui, permet une forme d’acceptation sociale et par conséquent une désirabilité. Etre semblable est associé à une forme de socialisation normative. Le déviant n’est pas toujours coupable. La différenciation est à prendre en compte dans la construction de l’identité.

T.Ziller ; M.Zimbardo. Ils invente le concept d’individuation (distinction d’un individu des autres de la même espèce ou du même groupe) et de déindividuation. De nombreux psychologue ont essayé de reproduire c’est 2 situations Expérience : bordeaux avec des étudiants. En situation d’individuation où le sujet a une maitrise de l’environnement, il y a même un pouvoir sur cet environnement. En déindividuation la capacité cognitive est altérée. Il choisi de prendre comme facteur l’habillement : - Individuation : on voit la personne et son visage - Déindividuation : blouse et cagoule pour maintenir l’anonymat. Les sujets envoient des chocs et on note l’intensité et la durée des chocs. En situation d’individuation l’identité va jouer, il y aura moins de choc et avec une intensité moindre qu’en situation de déindividuation. Expérience : ils refont l’expérience sur des militaires et trouvent les résultats inverses.

T.Ziller (1964) S’il existe au début une forme de développement unilatéral chez l’enfant, il existe une forme de contre dépendance où l’enfant aura besoin de s’affirmer préférant l’échec à la réussite. Il existe des faces bipolaires qui s’articule entre identité individuelle et identité collective l’identité s’inscrit dans 2 pôles : - Pole subjectif - Pole social (groupal). Il existe le besoin d’être désirable, d’être semblable mais cette situation au bout d’un moment peu provoquer une forme de frustration. Expérience : avec « primus interparess » situation où il faut travailler en groupe, il interroge les sujets et constate 2 choses : 1. La soumission normative 2. Le sujet dit faire mieux qu’autrui : différentiation

Apres avoir exprimé sa conformité on exprime sa différence.

J-P.Codol Il existe un dessein de valorisation sociale de soi auprès d’autrui et en même temps une valorisation de soi pour soi. A la source du sentiment d’identité se trouve le désir de connaissance de soi afin d’établir une identification, une comparaison sociale et une reconnaissance. L’identité n’est pas simplement un sentiment de soi ; c’est une quête permanente, une des stratégies du sujet c’est de faire reconnaître sa différence pour chercher des points d’incompatibilité. En même temps qu’il essaye de fondé une image positive, il construit une actualisation de sa différence.

« L’identité est une quête permanente, elle oblige sans cesse de présenter un double visage, s’affirme similaire mais se considère différent, les sujets essaient de montrer tour à tour qu’ils sont l’un est l’autre s’exerçant sans répit à une gymnastique sociale où pour marquer ses distances l’approche et l’éloignement sont tour à tour des figures imposées. C’est dans cet équilibre précaire que se joue la question des rapports entre l’image propre et la reconnaissance de soi et par conséquent de l’identité ».

2 Perspective cognitive La théorie cognitive de l’identité s’appui sur les théories de l’information et les fonctions qu’on attribue au MOI sont de même ordre que celles des structures cognitive : il sélectionne dans l’environnement (milieu social) et dans l’histoire personnelle de chaque individu, des informations le concernant, les organise en tant que représentation de soi et cela sert à guider le comportement du sujet. Le MOI peut être comparé à une cellule de traitement d’information. Le traitement de l’information est réalisé à partir d’expérience, il privilégie aussi des formes de connaissances qu’on caractérise comme des prototypes.

Des études sur la mémoire ont montrées que la personne mémorise plus facilement des aspects, des représentations liées au SOI. Bower fait une expérience où il présente aux sujets des phrases, les sujets doivent dire si la phrase présentée les décrit et combien de lettres comporte cette phrase. Bower constate que le matériel le mieux mémorisé est celui qui concerne le sujet. Le schéma cognitif fonctionne comme des filtres et ont des propriétés différentes, et de nombreux auteurs confirment cette approche : on privilégie les informations qui sont le plus positive pour l’image de soi.

Grenwald (1982) avance l’idée du « MOI totalitaire », dans les cas extrêmes où le sujet « révise » son histoire personnelle et reconstruit sa propre histoire sous un meilleur jour. Il va classer les « biais » cognitif en 3 catégories : 1. L’égocentricité : le MOI est plus central dans l’événement mémorisé que dans la réalité. Ainsi, dans une réunion chacun retient ce qu’il a dit de mieux que ce que les autres ont pu dire. 2. La bénéficiance :ce terme a été inventé par l’auteur pour relier les mots « bénéfice et compétence », afin de traduire la tendance à s’attribuer les issues heureuses et à rejeter la responsabilité sur autrui des échecs. 3. Le conservatisme cognitif : prône le fait que nous sélectionnons et mémorisons plus facilement les informations conformes à celles que nous possédons déjà, que celles qui les contredisent. Donc la mémoire tend à fixer et réécrire le passé, il existe une forme de sauvegarde de certains invariants. L’estime de soi est une variable centrale dans les catégories de biais cognitifs établies par Grenwald. On a du mal à distinguer estime de soi, image de soi et représentations. On constate cependant qu’à tout instant l’individu se construit un personnage, ou plutôt se le représente et agit en référence à cette représentation, à forte composante cognitive. Cette image de soi peut à tout moment faire l’objet d’une évaluation, positive ou négative. Selon Moscovici, il en va de même pour la pensée sociale qui peut varier selon les situations (polyphasie cognitive). Les individus peuvent changer de « registre social » et faire appel à différents types de raisonnement ou d’expression. En suivant ce raisonnement, tout individu dispose d’une pluralité de concept de soi, susceptible d’être activés, mobilisés en fonction des situations et surtout en fonction de la tonalité affective de chaque situation.

G.Markus (1987) Elle fait l’hypothèse d’un « travail actif du moi », qui serait donc en liaison permanente avec la sphère affectivo-cognitive, lors d’interactions intra et inter personnelles, le tout bien évidemment au sein d’un contexte ou environnement social. Ce moi « actuel », présent et « actif » développe et ajuste les représentations de soi. Markus ajoute aussi la notion de « soi possible », ce qui revient à dire que nous agissons avec une capacité d’anticipation structurée par un modèle (un soi possible, un soi souhaité, un soi craint, un soi que l’on veut devenir…) qui sous-tend et qui « motive » notre comportement. Ces « soi possibles » sont des représentations qu’introduisent la notion temporelle du futur et jouent un rôle important dans les processus d’autoévaluation, car ils établissent le lien entre les composantes cognitives (ce que l’on désire, ce que l’on craint, espoirs, menaces) et les buts que les individus cherchent à atteindre.

Elle distingue à la fois la perspective temporelle, le projet et en même temps la notion de soi qui est à la fois stable et malléable. Le sujet a une pluralité de soi, et ces soi sont des formes de représentations. Ces représentations de soi apparaissent comme des composantes cognitives dans la mesure où elles sont susceptibles de provoquer attraction ou rejet. Les représentations de soi peuvent entrainer des tonalités affectives, dans certains cas elles peuvent inhiber (lorsque c’est négatif) ou avoir un pouvoir activateur (positif).

Ce concept de soi possibles peut nous aider à mieux comprendre les divergences entre la perception de soi et la perception d’autrui. Lorsque nous nous percevons nous-mêmes, nous ne percevons pas uniquement le « soi actuel », mais aussi le « soi potentiel », les « soi disponibles », ce que nous espérons, ce que nous voulons être, ce que nous craignons ; alors que lorsque nous percevons l’autre (autrui), nous ne pouvons pas avoir une perception aussi complète. Il existe des chaines stables qui permettent de se représenter mais aussi des chaines malléables qui sont régulées par des systèmes affectivo-cognitif.

Les personnes ont tendance à rechercher le positif et à rompre avec les menaces et les insatisfactions. La dynamique identitaire ne serait accès que sur des soi positif et on aurait tendance à éviter les soi négatifs. Elle privilégie la conservation d’une estime de soi positive plus active. On peut dire que cette perspective est positiviste. Même si elle a le mérite d’intégrer le principe de motivation et d’affect dans la représentation de soi, on peut faire 2 commentaires : 1. Son modèle peut se rapprocher d’un béhaviorisme social dans la mesure où ces certains modèles type (de réussite) stimulent le comportement. 2. Notion de pluralité (on élimine le négatif)

Pour Markus, la dynamique représentationnelle de soi est accès sur une congruence idéale c'est-à-dire une adaptation à un système social harmonieux. Le sujet peut se soustraire, faire retraite : le sujet prend du recul. Les soi disponibles ne sont pas toujours des activateurs de soi. Il y a des phases exaltantes où le sujet est au dessus de l’environnement et prend conscience de ses ressources, se sent capable de, ce sont les phases exaltantes qui permettent d’organiser un projet. Il y a des phases plus diffusent où le sujet se laisse dominer par l’environnement, et se laisse déborder par les émotions qui sont des phases de genèse, de reconstitution.

Conclusion : Le soi est activé par certains filtres cognitifs. La cellule de traitement de l’information sur soi est dynamique dans la mesure où elle se rattache à des modèles types positif ou négatif. Les méthodologies utilisées sont celle qu’on utilise en psychologie cognitive, elles permettent des comparaisons intergroupe dont l’explication des résultats permettent des formes de conclusion centrées sur l’aspect inter et intra individuelle en mettant entre parenthèse les variations environnementales et sociales.

3 Ego-écologie Elle tient compte de l’interaction sujet, autrui, groupe et société. Elle a un lien avec la perspective cognitive dans la mesure où l’émotion est très présente dans l’ego-écologie à partir du discours qu’on tient sur soi et sur la société. Elle fait aussi le lien avec la notion d’appartenance et de non existante dont les groupes sociaux permettent de structurer son identité. Elle a le pouvoir de gérer la complexité identitaire et proposer un modèle qui permet de faire émerger certains mécanismes sans toutes fois les réduire à des mécanismes intra individuel mais aussi en prenant en compte le contexte dans lequel le sujet se meut.

L.Guérin ; M.Zavalloni La question des représentations sociales ? Il est important de faire émerger aussi la notion d’activité transactionnelle en même temps que la notion de contexte social et la notion de mots de discours. L’ego-écologie propose de comprendre comment s’élabore la réalité qui permet au sujet de trouver son identité. L’ego-écologie permet de voir comment un personne ; membre d’une société, et évoluant dans un certain contexte, élabore une image de soi et de la société. Les représentations ne sont pas simplement des idées qui traduisent un environnement externe, elles vont être filtrées subjectivement elles renvoient à tout un espace imaginaire qui exprime à la fois une représentation de soi et une représentation du monde social. Elle se propose d’étudier cet univers représentationnel qui sous tend en tant que pensée de fond les représentations qu’une personne se fait de soi et d’autrui et de la société. C’est une pensée qui se fait en transparence, derrière le discours manifeste et qui accompagne le discours à la périphérie de la conscience. Lorsqu’on échange, on a l’impression que notre discours s’appui sur une forme de réalité et qu’elle est donc une forme de preuve de vérité pour soi-même. On donne toujours des expériences personnelles, des connaissances. Chacun d’entre nous dispose d’un microcosme peuplé d’exemple et de souvenirs qui sont présent et ces éléments sont vécu comme disparates. L’ego-écologie et sa méthode permettent d’explorer et de déployer le contenu de cette pensée de fond et de voir comment ces divers éléments s’organisent dans une structure qui permet d’expliquer les représentations. En d’autres termes on parle de représentations identitaires qui sont encrées dans le discours sous formes d’unité représentationnelles. L’objectif de l’ego-écologie est de déployer le sens de ces unités représentationnelles et de montrer que certaines sont des vecteurs forces, mots forces et mots identitaires. C’est en cheminant à travers les mots et en les déployant qu’on va essayer de repérer la construction du sens. L’ego-écologie va au delà traditionnel clivage par son centrage sur les représentations.

L’égo-écologie est une interaction entre le soi et le contexte. Chaque société est constituée par une forme d’imaginaire social qui se constitue sous une forme de réseaux et chaque personne entretient avec ce réseau symbolique un lien qui se fait à travers les mots et le langage. La personne n’est pas récepteur passif mais c’est un acteur engagé dans un projet, un acteur qui participe à la transformation de ces significations. Les études sur le langage ont montrées le pouvoir des mots comme moyen d’action et de reproduction de l’ordre social. Or on constate que les études linguistiques ont plus tendance à mettre l’accent sur les structures du langage du discours au détriment du contenu (sens). Ces études oublient l’interprétation.

L’ego-écologie s’intéresse à la dimension créative du discours et à la question du sens des mots. En fait il s’agit de comprendre comment un sujet qui évolue dans un certain contexte va construire une représentation de soi mais aussi de la société dans laquelle sont mis en scène des groupes, des personnes, et qui sont en activités et qui ont un sens pour le sujet par rapport à sa propre histoire et à son projet. Pourquoi les représentations que l’on a du monde et d’autrui ne sont pas simplement des éléments statiques, mais des éléments dynamiques, actifs, qu’on peut qualifier d’unité représentationnelles propres. En effet, les représentations s’incarnent dans des mots, des thermes et elles ont une résonnance particulière dans la mesure où elles capturent quelques facettes de l’identité à partir d’expériences personnelles, d’images et de souvenirs. Certains de ces mots sont des vecteurs forces c'est-à-dire qu’ils capturent à la fois l’énergie, l’expérience, les souvenirs. On peut qualifier ces mots de « mots identitaires ». Il s’agit d’identifier et de comprendre l’interaction entre l’environnement externe (contexte) et un environnement interne. Il ne s’agit plus, comme dans les approches traditionnelles, de voir comment les individus se comportent, perçoivent, on peut les évaluer ; il s’agit de voir comment les personnes construisent leur réalité sociale et d’analyser le rôle effectif que joue cette construction sur la motivation et l’action. En d’autres thermes, il s’agit d’expliquer et d’analyser le lien qui existe entre les conditions objectives, qui sont liées à l’appartenance à des catégories sociales et à d’autres qui structurent le champ social , et d’autres part à des conditions subjectives qui font que la personne est motivée et a un pouvoir de structurer ce champs.

L’identité sociale, selon Zavalloni, est le lieu de rencontre entre le monde objectif et le monde subjectif. Elle s’oppose à une conception positiviste qui a considéré le sujet comme passif et souvent déterminé par des forces externe ou interne qui sont souvent obscures et difficiles à expliquer. Dans cette perspective, on réintroduit la notion d’intentionnalité, d’action et surtout la notion de subjectivité avec ces multiples facettes. Il s’agit d’avantage de recueillir à partie des mots énoncés l’expérience de chacun, ce qui le définit dans une approche naturaliste qui considère le sujet comme concret et vivant.

L’approche égo-écologique essaye de reconstruire le sens et de trouver des relations dans différents fragments qui apparaissent sans liens au préalable.

Méthodologie : IMIS (Investigateur Multi-stade de l’Identité Sociale) Objectif : capturer ces mots chargés de sens, qui ont un pouvoir sur le réseau représentationnel.

Il s’agit de faire éclater cette réalité objective qui est décrite par les catégories sociales et de repérer la construction du sens. Il existe vraiment 3 étapes pour accéder à ces mots :

1. Consiste de façon systématique de recueillir les représentations que le sujet se fait de son groupe d’appartenance (tranche d’âge, genre, nationalité, activité, la personne idéale, religion, politique, région…) A la fin on peut demander au sujet de coter les mots émis en terme d’applicabilité à soi (tu as dit coléreux : est ce que tu te l’applique à toi ?) Applicabilité à soi : S+/S- Non applicabilité : NS+/NS-

2. Repérer les référents implicites à travers le recodage des réponses, ce qui permet de passer de stéréotype au stade de référent empirique (référents qui ont un sens pour le sujet). La catégorie sociale n’est pas un concept abstrait, il peut être recodé et traduit à travers des images, des personnes réelles ou imaginaires. Le rôle de la 2° phase est de dérouler le contexte du mot. Cette phase consiste à bien s’assurer que le sujet à bien fait la différence entre NOUS et EUX. Il permet de repérer aussi des formes d’identification. Il existe quelques modes d’identification : • On peut recueillir une majorité de réponses que l’on attribut au SOI et au NON SOI. On est dans une forme d’identification appelée « identification polarisée ». • Une majorité de réponse dans le SOI et moins de réponse dans EUX. Les réponses du SOI sont positive, celle du NON SOI sont positive ou négative. Parfois on observe une majorité de réponse dans le NON SOI : ça peut signifier une forme de faiblesse, de frustration mais aussi que le sujet ne fait pas d’identification au groupe : on lui demande de recoder un groupe qui est différent de SOI, il le considère dans le NON SOI. Dans le S+ on constate qu’il y a tout ce qui est valorisé, les capacités, les désirs. Dans le S- on voit apparaître des victimisations, les aspects du groupe qui me donne un soi dévalorisé et les manques (ce qui me manque pour…). Ici se situe l’identité négative, les insuffisances, les défauts qui sont une limite à la réalisation de projets. Dans NS+ se regroupe les descriptions positives et valorisé chez les autres mais qu’on ne possède pas. Ça peut être des qualités qu’on admire chez autrui ; ça peut mener à une différentiation positive ou raviver les frustrations ou les manques. La différentiation positive peut être attractive pour le sujet et avoir un rôle de support ou aide. Le ravivement de frustration renvoi à une incapacité ou un sentiment d’injustice. Dans le NS-, se regroupe tout ce qui est indésirable, tout ce qu’on rejette, qu’on méprise, tout ce que je ne veux pas être, tout ce qui est opposé à moi.

Il faut aller voir à l’intérieur du groupe et recoder ce groupe. Ce qui compte dans le processus de recodage c’est le passage d’un concept abstrait à un concept concret ce qui permet de repérer la signification ainsi que des images, des souvenirs qui incarnent les représentations. Le processus de recodage, c’est passer d’une vision stéréotypique du groupe à une vision empirique pour comprendre le sens. Ce processus de recodage affiné, permet d’aller jusqu’à l’émergence du prototype qui est un référent implicite qui cristallise les compétences, les capacités et qui a un pouvoir activateur de la dynamique du projet.

Cette 2° phase permet aussi de dynamiser. On peut observer différents types de relations entre les mots : • Relation de continuité : ce ne sont pas des mots mais ils ont un sens commun (intelligent/ brillant) • Relation d’incompatibilité : des mots qui s’excluent l’in et l’autre (doux / violent). • Relation d’implication : relations qui peuvent avoir des conséquences négative alors que c’est des qualités (réussite, ambition (soi positif) ou anxiété, égoïsme (soi négatif)) • Relation d’opposition : symétrie dans les mots (bon / mauvais, vrai/ faux), renvoie à un système de valeur (tolèrent/ intolérant). • Relation de complémentarité : introduit une forme de soutient. Ce style de relation va toujours du non soi vers le soi. • Relation de différentiation négative : dans le cas où l’autre est objet de frustration. Grace à ces différentes relations on a essayé de comprendre la dynamique identitaire dans cette phase d’exploration. Ca passe par l’entretient semi-directif.

3. L’objectif de cette phase est de faire émerger un réseau représentationnel propre au sujet. Ce réseau est le réseau associatif des représentations (voir ce qui fait le lien, voir l’ancrage de ces représentations). Il existe chez chacun des noyaux dynamiques qui permettent de faire le lien et on constate que les représentations peuvent être regroupées sous formes de thématique qui dominent chez le sujet. Pour identifier ces noyaux on procède à un entretient non directif qui permet de déployer contexte biographique. Il s’agit en fait de repérer une forme de parcours des mots, leur source biographique et simultanément de repérer le sens des liens. On peut identifier différentes sphères : • Sphère émotionnelle : relative aux émotions • Sphère intellectuelle : caractérisée par tous ce qui est de l’ordre des connaissances, du professionnel ainsi que des compétences. • Sphère morale : tout ce qui est moral : croyance et religion • Sphère interpersonnelle : avec les relations sociales, les influences sociales, les relations de soumissions/ dominations. • Sphère politique : liée à l’action sociale, à la politique, à l’engagement. • Sphère physique : tout ce qui attrait au corps mais aussi à ce qu’on possède, aux biens. Cette phase nous renvoie à repérer ce circuit identitaire. Il existe de véritables relations entre les mots et c’est ce que cette 3° phase se propose de mettre à jour. Cette 3° phase essaye de révéler ce qui sous-tend les mots identitaires au niveau de l’interprétation, de la réalité du sujet. Il s’agit de repérer ce contexte du mot et d’en dégager ses propriétés. Quand on sait que les mots identitaires sont les mots transdimentionnels c'est-à-dire qui traversent plusieurs dimensions, on comprend qu’ils permettent de construire les processus qui sont à la base du système identitaire. En fait, le langage qui est un lien collectif est émaillé de mots identitaires, on peut voir comment certains mots sont appropriés et réinterprétés de façon individuelle en fonction d’une histoire et d’un projet. Cette approche permet de passer d’un niveau individuel au niveau collectif et vice versa. Transdimentionnalité : quel sont les éléments de ce circuit identitaire : • Histoire du corps : qui lie à la mémoire collective • Référant et représentation qui permettent de faire un lien entre le soi, le groupe et les prototypes. • Ce qui est désirable dans le sens de motivation et engagement • Les capacités : mes ressources propres, ce que je voudrai actualiser • Histoire de vie • Relation avec la société dans le sens général du terme

4 La perspective catégorielle Elle s’inspire des catégories sociales. Ce qui détermine l’identité c’est le sentiment d’appartenance au groupe. Si on analyse le caractère général d’un groupe on constate qu’il est porteur de valeur, de croyances, d’idéologie par exemple il oriente le choix entre liberté, égalité, il reflète certains idéaux. Un groupe est porteur de valeurs concrètes, il permet de concrétiser des buts. Il a un pouvoir dynamique. Un groupe peut être associé à la notion de confiance, il permet des formes de validation sociale. Un groupe est constitué de caractères généraux et comporte des normes qui ont une fonction de cohésion groupale. Un leader peut s’écarter de la norme et rien ne lui sera reproché. Un groupe est autour d’une norme qui est un régulateur de conduite et qui maintient la cohésion et l’unité.

Tajfel (1972) Il élabore la catégorisation sociale. Elle est liée aux processus qui tendent à ordonner l’environnement en catégories : groupe de personnes, d’objet, d’événement, ou même en catégories d’attributs de ces personnes, objets ou événements. Parce qu’ils sont semblables ou équivalents pour l’action, les attitudes ou les intentions du sujet. C’est un processus qui nous permet d’avoir une lecture de l’environnement. On a tendance à regrouper des éléments qui nous paraissent semblables et au contraire de les différencier s’ils sont différents. La catégorisation est donc un processus cognitif qui permet d’organiser le monde sociale, de simplifier l’environnement et à ce titre, elle rend compte des propriétés auxquelles personnes, objets ou événement sont subjectivement affectées. Pour atteindre cet objectif 2 effets sont à prendre en compte : • L’effet de similitude : quand les sujets sont proches • L’effet de contraste : quand les sujets sont différents

Doise souligne que cette forme de systématisation par catégorisation a un pouvoir de simplification mais aussi permet une forme de contrôle. Un des effets majeur c’est l’assimilation à attribuer aux éléments (ou sujet) toutes les caractéristiques supposées à l’ensemble de cette catégorisation. La théorie de catégorisation a tendance à accentuer différences intercatégorielles et à accentuer les ressemblances intracatégorielles.

Selon Tajfel, l’individu acquiert son identité à partir de la place qu’il occupe dans la société. Il fonde sa théorie de l’identité sur la dynamique de l’évaluation de soi, poussé par un désir d’appartenance à un groupe social qui permet une évaluation positive distincte des autres groupes. La personne est animée par un désir d’appartenance à condition que son groupe soit évalué positivement. Un groupe est un support de l’identité car il permet de me définir comme membre de la société mais aussi parce que le groupe est porteur d’une dimension socio-émotionnelle qui permet d’établir une identité sociale positive que le sujet tente de préserver quitte à en payer le prix. Le groupe est porteur d’évaluation et l’appartenance à un groupe est en partie motivée pour élaborer une image de soi positive. Cette image positive à préserver se fait à travers le processus de comparaison sociale. Il y a toujours un mouvement du sujet vers le groupe qui va donner une image positive de soi.

Dans le groupe il y a aussi une fonction conservatrice d’une estime de soi positive.

Si par hasard une de ces fonctions n’est pas entretenue, l’individu aurait tendance à renforcer la comparaison sociale intergroupe allant toujours dans le sens d’une augmentation de l’image positive de son groupe d’appartenance (évaluation différentielle positive). Le sujet choisira un groupe où il aurait une évaluation différentielle qui irait toujours dans le sens d’une augmentation de l’image positive de son groupe d’appartenance. J’ai tendance à toujours valoriser le groupe d’appartenance par rapport à l’exogroupe. Il y a 2 mécanismes qui jouent : 1. Mécanisme de différentiation entre soi et autrui 2. Mécanisme de différentiation entre l’endogroupe (celui auquel j’appartiens) et l’exogroupe.

Pôle A : personne qui vont se différencier en terme de sujet, différentiation entre soi et autrui, mécanisme de différentiation entre soi et autrui. Sujet a caractère dominent qui se caractérisent par rapport à des caractères personnel. Groupe collection Pôle B : personne qui s’assimile complètement au groupe, phénomène d’identification, pour se reconnaître il utilise des processus à l’intérieur du groupe. Groupe agrégat.

La différence intergroupe n’est pas dichotomique et n’est pas opposé aux extrêmes d’un continuum, on peut faire une hypothèse que ce processus de catégorisation peut se produire de façon concomitante, donc il existe un processus de covariation qui ferait interagir l’identité personnelle et l’identité sociale : le pôle A et le pôle B. C'est-à-dire que dans le processus de covariation, simultanément, on peut faire la différence intergroupe et entre soi et autrui. L’identité ne peut être expliquée à partir de l’existence à la catégorie, même si ce lien est déterminant pour les places occupées dans l’écologie sociale, le pouvoir. Il semble qu’il y aurait une forme de simplification de la question le sujet devenant une unité catégorielle. Le gros dilemme est de catégoriser la notion d’identité à travers 2 pôles : l’identité sociale et l’identité personnelle. On essaye de garder une estime de soi positive et on choisi son groupe à travers cette estime de soi. Donc il y a 2 processus qui émergent : différentiation et assimilation.

Conclusion générale sur l’identité L’action peut être un vecteur important de construction identitaire car elle est liée au sentiment de capacité : la capacité subjective (se sentir capable de…,forme de dominance du réel) et la capcité normative (on est évaluer lorsqu’on fait une action, on peut avoir une validation positive ou négative). Il y a des phases qui sont en consonance entre subjectif et normatif. L’identité n’est pas stable, c’est un processus dynamique où le fait de se sentir capable joue un rôle majeur. La question de l’identité ne peut pas soustraire la question de l’action et de l’effet capacitaire car ils sont à la source de l’identité).

[modifier] Approche écosystémique à l'identité

Dans une approche écosystémique, l’identité est une unité paradoxale qui assure à la fois l’identique (idem: semblable) et le différent (ipse: “soi-même”). Au niveau physique de la biologie le différent est dans l’unicité de l’ADN et l’identique est dans la communalité dans l’espèce humaine.

La notion d'identité se déploie au moins sur trois niveaux de type logique: le sujet individuel, le groupe et l'espèce où le “Même” identique est une concentration de pluralités, tandis que l' “Autre” différent est une singularité. À chacun de ces niveaux, comme celui du sujet individuel, cette notion d'identité peut se trouver dans les différents champs biologiques de la génétique et de l'immunologie, psychologiques du "soi" ou du "moi" en Psychologie et sociaux de ce particulier ou citoyen singulier en Sociologie dans la pluralité démographique de son pays.

  • "[...] L'identité constitue une sorte de bouclage indissoluble entre similitude/inclusion et différence/exclusion ". (Edgar Morin, "La Méthode 2. La vie de la vie", p. 271, Seuil, Paris 1980).

D'autre part, l'identité se rapporte à la forme, structure ou qualité, tandis que l'égalité, elle, concerne la quantité, comme un grand cercle et un petit cercle sont identiques quant à leur circularité mais ne sont pas égaux quantitativement. Parler de l'un dans les termes de l'autre c'est introduire le paradoxe russellien logico-mathématique d'Épinémide qui dit: "Tous les Crétois mentent, je suis Crétois". Il en résulte une oscillation "oui-non-oui" à l'infini dans la confusion, ou en faisant l'amalgame, entre ce Crétois (un membre) et tous les Crétois (la classe) qui n'ont pas les mêmes propriétés et caractéristiques, comme la carte n'est pas le territoire et la représentation qui n'est pas ce qui est représenté.

La forme s'obtient par comparaison et équivalence des propriétés et caractéristiques, tandis que la quantité s'obtient par des mesures après un découpage qualitatif pour savoir quoi quantifier et mesurer.

Tout élève connaît cette distinction entre forme et quantité avec les "cas de similude des triangles" et les "cas d'égalité des triangles", au premier cycle de l'école secondaire française.

Le phénomène de l'identité est du ressort du paradoxe existentiel où le sujet se rend à la fois à être identique et différent, comme le "désir mimétique" de l'enchevêtrement de la logique du désir dans son projet différentiel de différenciation avec la logique du mimétisme qui conduit à une similarité croissante dans l'identification. Au niveau symbolique est l'identité culturelle dans la communion autour des croyances de quelque religion et des règles de conduite de quelque morale, à la différence d'autres croyances et règles de conduite.

[modifier] L'identité personnelle

« Subjective », elle renvoie le sujet à ce qu'il a d'unique, à son individualité. « Elle englobe des notions comme la conscience de soi et la représentation de soi. » Codol (5) estime qu'il ne s'agit en fait que d'une « appréhension cognitive de soi ». Elle englobe trois caractères qui vont ensemble : « constance, unité, reconnaissance du même. » Il ne s'agit cependant pas d'une constance mécanique et d'une analogie réifiée, ni de l'adhésion stricte à un contenu invariant et figé mais d'une « constance dialectique (6) » et dynamique impliquant le changement dans la continuité, dans une dynamique d'aménagement permanent des divergences et des oppositions.

[modifier] L'identité sociale

Plus « objective », elle englobe tout ce qui permet d'identifier le sujet de l'extérieur et qui se réfère aux statuts que le sujet partage avec les autres membres de ses différents groupes d'appartenance (sexe, âge, métier, ...). L'identité sociale comprend les attributs catégoriels et statutaires qui se réfèrent à des catégories sociales où se rangent les individus (groupes, sous-groupes : « jeune », « étudiant », « femme », « cadre », « père »…). C'est souvent une identité « prescrite » ou assignée, dans la mesure ou l'individu n'en fixe pas, ou pas totalement, les caractéristiques. Cette identité sociale situe l'individu à l'articulation entre le sociologique et le psychologique. Elle envisage, comme le souligne Tajfel, le rôle joué par la catégorisation sociale qui selon lui « comprend les processus psychologiques qui tendent à ordonner l'environnement en termes de catégories : Groupes de personnes, d'objets, d'évènements […] en tant qu'ils sont équivalents les uns aux autres pour l'action, les intentions ou les attitudes d'un individu. (7) »

[modifier] La théorie de l'identité sociale

  1. Les individus tentent d'accéder à (ou de maintenir) une identité sociale positive.
  2. L'identité sociale positive est basée, pour une large part, sur les comparaisons favorables qui peuvent être faites entre le groupe d'appartenance et certains autres groupes pertinents. Le groupe doit être perçu comme positivement différencié ou distinct des autres groupes pertinents.
  3. Lorsque l'identité sociale est insatisfaisante, les individus tentent soit de quitter leur groupe pour rejoindre un groupe plus positif, et/ou de rendre leur groupe distinct dans un sens positif.

D'après Tajfel, H. & Turner J.C., The social identity of intergroup behaviour in S. Worchel & W.G. Austin (Eds), Psychology of intergroup relations , Nelson-Hall, 1986.

[modifier] L'identité culturelle

Elle regroupe tout ce qui est commun avec les autres membres du groupe, telles les règles, les normes et les valeurs que le sujet partage avec sa communauté. On peut également parler de l'identité interculturelle dans les cas de contacts entre cultures différentes (donnant lieux à des processus d'enculturation et d'acculturation), identité qui comme le soulignent T. Rimoux et G. Hervelin (8) est alors « organisée autour d'une pluralité de systèmes autonomes les uns par rapport aux autres mais dépendants du contexte dans lequel ils s'actualisent. » L'identité culturelle renvoie donc aux descripteurs identitaires liés aux valeurs et aux codes auxquelles tiennent ou que revendiquent les individus, aux représentations sur ce que sont et doivent être les choses, et donc plus globalement à la question du sens.

L'appartenance à une culture se traduit ainsi par l'adhésion aux normes et valeurs de cette culture. Selon Zavalloni (9) les valeurs sont le point de rencontre entre l'individu et la société, l'une des caractéristiques primordiales de l'identité étant qu'elle possède un noyau central de valeurs difficilement amovibles qui sont la liaison essentielle entre l'individu, sa culture et ses différents groupes d'appartenance.

L'identité sociale peut créer une dérive identitaire, en cas de centrage quasi exclusif sur le groupe et indifférence, voire hostilité, vis à vis des autres groupes, et perte en parallèle d'une partie de l'identité personnelle et du sentiment d'appartenance à l'ensemble de l'humanité (identité planétaire)

L'identité du territoire (pays, provinces, régions naturelles, petit pays) est un facteur essentiel de l'identité culturelle. La France apparaît d’ailleurs comme : « un pays de pays [...] tirant son identité de sa diversité unique, et construisant son unité sur la richesse et la complémentarité de ses différences » (Revel). Cette identité, ainsi que le montre l'exemple de la Touraine et du Vendômois, apparaît comme une construction résultant notamment des travaux d'érudition des XIXe et XXe siècles.(10)

[modifier] Notes

Collège François-Xavier Garneau

1. Leanza, Y. & Lavallée, M. (1996). Enfants de migrants: l'apparente double appartenance. Collectif interculturel, 2(2), 87-105
2. idem.
3. idem.
4. Zohra Guerraoui et Bertrand Troadec, Psychologie interculturelle, Armand Colin, Paris, 2000.
5. Codol J-P., Une approche cognitive du sentiment d'identité, in « Information sur les sciences sociales », SAGE, Londres et Beverly Hills, 20,1, 111-136.
6. Hanna Malewska-Peyre, L'identité comme stratégie, in « Pluralité des cultures et dynamiques identitaires, Hommage à Carmel Camilleri », Jacqueline Costa-Lascoux, M-A Hily et G. Vermès (sous la dir. de), l'Harmattan, 2001.
7. Tajfel H., Bilig M., Bundy R.P., Flament C., Social catégorisation and intergroup behavbiour, European Journal of Social Psychology , 1, 149-178 cité et traduit par Geneviève Vinsonneau, Inégalités sociales et procédés identitaires, Armand colin, Paris, 1999.
8. Zohra Guerraoui, Bertrand Troadec, op. cité, 2000.
9. M. Zavalloni, Values, in H. Triandis and J. Berry (Eds.), Handbook of cross-cultural psychology , Allyn & Bacon, 1980.
10. Schweitz (Daniel), L'Identité traditionnelle du Vendômois : des travaux d’érudition locale à la reconnaissance d’un pays de la Vieille France (XVIIIe-XXe siècle), Vendôme, Editions du Cherche-Lune, 2008 ; id., Histoire des identités de pays en Touraine (XVIe-XXe siècle), Paris, L’Harmattan, 2001, 463-p.-XXVII p. de pl.

[modifier] Bibliographie

ouvrage général:

  • Edmond Marc Lipiansky, Psychologie de l'identité, Paris, Dunod, 2005

approches philosophiques de la notion d'identité personnelle :

  • Stéphane Chauvier, Qu'est-ce qu'une personne, Paris, Vrin, 2003
  • Stéphane Ferret, Le philosophe et son scalpel, Paris, Les éditions de minuit, 1993
  • Stéphane Ferret, L'identité, Paris, Flammarion, 1998
  • Mikaël Mugneret, Ontologie, sciences cognitives et identité personnelle (thèse de doctorat), Nancy, 2006, pour un panorama de différentes approches philosophiques du problème.
  • Bruno Marchal, Calculabilité, physique et cognition (thèse de doctorat), Lille, 1998
  • Laurent Licata, La théorie de l’identité sociale et la théorie de l’auto-catégorisation : le Soi, le groupe et le changement social [1]. Revue Electronique de Psychologie Sociale, 1, 19-33, 2007.

[modifier] Identité de groupe : monographies sur les « jeunes »

  • Joëlle Bordet, Les "jeunes de la cité", PUF, 1999 : bilan d'une recherche menée entre 1987 et 1993 sur la vie des adolescents dans les quartiers d'habitat social d'une banlieue parisienne.
  • Nacira Guénif-Souilamas, Des "beurettes" aux descendantes d'immigrants nord-africains, Grasset, 2000 (réédition Des beurettes, Hachette, 2003).
  • Lamia Missaoui, Les étrangers de l'intérieur. Filières, trafics et xénophobie, Payot, 2003 : le commerce de l'héroïne entre la France et l'Espagne par des jeunes de bonne famille.
  • Gloria Diogenes, Itinerário de Corpos Juvenis: o Baile, o Jogo e o Tatame, Annablume, 2003 : l' « inclusion à l'envers » des gangs de jeunes au Brésil.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

(fr) [À propos de l'essai de Bertrand Troadec "Psychologie culturelle" sur le développement cognitif http://wodka.over-blog.com/article-14572684.html]