Turpin

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Turpin (Né en ? - mort sans doute le 2 septembre 800) fut un archevêque de Reims à la fin du VIIIe siècle.

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[modifier] Biographie

Pendant longtemps on le regarda comme l'auteur de la légendaire Historia de vita Caroli Magni et Rolandi , et il est compté parmi les douze pairs dans un certain nombre de chansons de geste, dont la plus importante est la Chanson de Roland. Turpin est un des personnages principaux de La Chanson de Roland, où il occit d'innombrables Sarrasins muni de son épée Almace. Mais, de même que Roland, il a réellement existé.

Il faut probablement l’identifier avec Tilpin, archevêque de Reims au VIIIe siècle, auquel fait référence Hincmar, son troisième successeur sur ce siège. Selon Flodoard, Charles Martel avait enlevé son poste à l'évêque de Reims Rigobert pour le remplacer par un clerc guerrier appelé Milon, et qui fut par la suite évêque de Trêves. Le même auteur représente ce Milon en tant que chargé de mission parmi [les Vascons, ou Basques, ceux-là mêmes à qui l’histoire authentique a attribué le grand désastre subi par l'armée de Charlemagne à Roncevaux.

Il est ainsi possible que les légendes guerrières qui ont utilisé le nom de Turpin soient dues à une certaine confusion de son identité avec celle de son prédécesseur guerrier. Flodoard indique que Tilpin était à l'origine moine à la basilique Saint-Denis, et Hincmar signale qu'après sa nomination à Reims il s’est attaché à faire restaurer les droits et les biens de son église, ses revenus et son prestige, tout cela ayant beaucoup souffert sous le gouvernement de Milon. Tilpin fut élu archevêque entre 752 et 768, probablement en 753 ; il est mort en 794, si l’on peut se fier à un diplôme auquel fait référence Mabillon, bien qu'on ait affirmé que cet événement a eu lieu le 2 septembre 800.

Hincmar, qui a composé son épitaphe, dit qu’il fut évêque pendant plus de quarante ans, ce qui montre qu'il aurait été élu vers 753, et Flodoard indique qu'il est mort dans la quarante-septième année de son archiépiscopat. Tilpin assistait au Concile de Rome en 769 et, à la demande de Charlemagne, le pape Adrien 1er lui envoya le pallium et lui confirma les droits de son église.

L’Historia Caroli Magni fut reconnue authentique en 1122 par le pape Calixte II. Elle est, cependant, entièrement légendaire, étant plutôt la cristallisation de légendes antérieures concernant Roland que la source des légendes plus tardives, et sa popularité semble dater de la dernière partie du XIIe siècle. Gaston Paris, qui a spécialement étudié l’Historia, considère que les cinq premiers chapitres ont été écrits par un moine de Compostelle au XIe siècle et le reste par un moine de Vienne entre 1109 et 1119.

La popularité de l’œuvre est attestée par le fait qu'il y en a eu au moins cinq traductions françaises datant du XIIIe siècle et une en vers latin à peu près à la même époque. Selon August Potthast il existe environ cinquante manuscrits de l'histoire. L’Historia a été imprimée la première fois en 1566 à Francfort ; la meilleure édition est peut-être celle de Ferdinand Castets sous le nom de Turpini historia Karoli magni et Rotholandi (Paris, 1880).

Elle a été traduite de nombreuses fois en français, et également en allemand, en danois et en anglais. On consultera à son sujet Gaston Paris, De pseudo-Turpino (Paris, 1865), et Histoire poétique de Charlemagne, nouvelle édition par P. Meyer (1905) ; ainsi que Victor Henry Friedel, « Études compostellanes » in Otia Merceiana (Liverpool, 1899).

[modifier] Voir aussi

[modifier] Source

(en) « Turpin », dans Encyclopædia Britannica, 1911 [détail édition] [lire en ligne]

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