Portail:Tunisie/Parcours/Citation

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[modifier] Archives

  • « Son objectif était essentiellement patriotique. Un patriotisme qui n'était pas encore de mode à cette époque car, agriculteur aisé, il aurait pu ignorer les problèmes de ses compatriotes les moins favorisés et s'accommoder du régime colonial. Un patriotisme qui ne pouvait que lui attirer la méfiance et l'hostilité des « prépondérants » et l'exposer à la vindicte coloniale. »
Pierre Mendès France à propos de Tahar Ben Ammar.
  • « Je vous félicite pour la profondeur de votre double culture, l'audace qui a été la vôtre d'établir des ponts entre tradition et rationalité en vue de comprendre le Coran, une compréhension qui n'est pas aliénée à une époque ni monopolisée par une élite particulière. »
Zine el-Abidine Ben Ali à propos de Youssef Seddik (2004).
  • « Nous voulons bien que l'on continue à construire des routes et des chemins de fer mais nous estimons qu'il ne faut pas que cette œuvre à laquelle on a déjà consacré la plus grosse partie des excédents budgétaires absorbe aussi tout le crédit dont peut disposer la Régence ! Il est certes non moins urgent de donner aux Tunisiens des écoles où leurs enfants apprendront à utiliser l'outillage dont on a doté leur pays. Or, sur les 150 000 enfants d'âge scolaire que doit compter la Tunisie, il en est moins de 7 000 qui reçoivent une instruction primaire rationnelle et, d'ici longtemps, on n'arrivera pas, sur les ressources normales du budget, à construire assez d'écoles pour la dixième partie seulement des 143 000 autres. »
Abdeljelil Zaouche à propos de l'analphabétisme régnant en Tunisie dans les années 1910.
  • « Nous ne saurions oublier que nous sommes des Arabes, que nous sommes enracinés dans la civilisation islamique, pas plus que nous ne pouvons négliger le fait de vivre la seconde moitié du vingtième siècle. Nous tenons à participer à la marche de la civilisation et à prendre place au cœur de notre époque. »
Habib Bourguiba résumant son projet pour la Tunisie trois semaines après l'indépendance (8 avril 1956).
  • « Nous l'avons déjà dis : la bonne santé économique de la Tunisie n'est pas le résultat immédiat d'un miracle, mais le produit d'un long processus dont les prémices remontent au début des années soixante et dont l'impulsion décisive a été donnée par le Guizot tunisien, feu Hédi Nouira. »
Mezri Haddad rendant hommage à Hédi Nouira dans Non Delenda Carthago.
  • « Les poètes arabes n'ont jamais exprimé de sentiments profonds car ils ne considéraient pas la nature avec un sentiment vivant et méditatif, comme quelque chose de sublime, mais plutôt comme on regarde d'un œil satisfait un vêtement bien tissé et coloré ou un beau tapis, rien de plus. »
Abou el Kacem Chebbi à propos de l'imagination poétique chez les Arabes (1er février 1929).
  • « Les Arabes comparent Tunis à un burnous étendu ; et cette comparaison est juste. La ville s'étale dans la plaine, soulevée légèrement par les ondulations de la terre qui font saillir par places les bords de cette grande tâche de maisons pâles d'où surgissent les dômes des mosquées. »
Guy de Maupassant décrivant Tunis dans La Vie errante (1890).
  • « L’Allemagne ne gagnera pas la guerre et ne peut la gagner. Entre les colosses russe et anglo-saxon, qui tiennent les mers et dont les possibilités industrielles sont infinies, l’Allemagne sera broyée comme dans les mâchoires d’un étau irrésistible [...] L’ordre vous est donné, à vous et aux militants, d’entrer en relation avec les Français gaullistes en vue de conjuguer notre action clandestine [...] Notre soutien doit être inconditionnel. C’est une question de vie ou de mort pour la Tunisie »
Habib Bourguiba s'adressant à Habib Thameur à propos de l'issue de la Seconde Guerre mondiale (10 août 1942).
  • « Exquise tu es comme l'enfance, comme les rêves, comme la musique, comme le matin nouveau, comme le ciel rieur, comme la nuit de pleine lune, comme les fleurs, comme le sourire d'un enfant... »
Abou el Kacem Chebbi dans ses Prières dans le temple de l'amour.
  • « Veuve ou orpheline, sans soutien, elle ne doit compter que sur elle-même et doit être en mesure de diriger ses intérêts. Combien de femmes sont journellement ruinées par des mokaddems ou des hommes d'affaires véreux et qui, ne sachant la conduite à suivre, se ruinent et vont grossir le nombre des grandes résignées dont la liste est fort longue dans ce pays [...] Nous ne pouvons en effet espérer une évolution sérieuse de notre race tant que la femme continuera à vivre dans l'ignorance. Si son relèvement ne va pas parallèlement à celui de l'homme, jamais on ne verra sortir du marasme où est plongée la société tunisienne. C'est donc sur l'école que les musulmans éclairés fondent leur espoir pour que la femme tunisienne de demain puisse acquérir, en même temps qu'une instruction suffisante, une bonne éducation. »
Abdeljelil Zaouche à propos de la femme tunisienne (1908).

[modifier] Planning

  • « L’indépendance ne se réalisera que selon trois formules :
  1. une révolution populaire, violente et généralisée, qui liquidera le protectorat
  2. une défaite militaire française au cours d’une guerre contre un autre État
  3. une solution pacifique, à travers des étapes, avec l’aide de la France et sous son égide.
Le déséquilibre du rapport des forces entre le peuple tunisien et la France élimine toutes les chances d’une victoire populaire. Une défaite militaire française n’aidera pas l’indépendance parce que nous tomberons dans les griffes d’un nouveau colonialisme. Donc, il ne nous reste que la voie de la délivrance pacifique sous l’égide de la France. »
Habib Bourguiba explicitant sa stratégie pour obtenir l'indépendance (novembre 1937).
  • « Sept médecins dont deux militaires sont convoqués en pleine nuit, non pas au chevet du malade Bourguiba, mais au ministère de l’intérieur. Parmi eux se trouve l’actuel médecin du président, le cardiologue et général Mohamed Gueddiche. Ben Ali somme les représentants de la faculté d’établir un avis médical d’incapacité du président. « Je n’ai pas vu Bourguiba depuis deux ans » proteste un des médecins. « Cela ne fait rien ! Signe ! » tranche le général Ben Ali. »
Récit de la prise du pouvoir de Zine el-Abidine Ben Ali dans Notre ami Ben Ali (6 novembre 1987).
  • « Le fait de me désigner à vie à la tête de l’État ne peut être qu’un hommage de reconnaissance rendu aux yeux du monde entier à un homme dont le nom s’identifie à la Tunisie [...] Oui, j’ai nettoyé le pays de toutes les tares qui l’enlaidissaient, j’en ai extirpé les mauvaises coutumes, je l’ai libéré du joug qui l’asservissait [...] Mon passage à la tête de ce pays le marquera d’une empreinte indélébile pendant des siècles. »
Habib Bourguiba après sa désignation comme président à vie (12 avril 1975).
  • « Ibn Khaldoun est fort en avance sur son temps [...] Aucun de ses prédécesseurs ou de ses contemporains n'a conçu ou réalisé une œuvre d'une ampleur comparable. »
Vincent Monteil à propos d'Ibn Khaldoun.
  • « Par leur puissance, ils égalèrent les Grecs, par leur richesse, les Perses. »
Appien à propos de la civilisation carthaginoise.
  • « Jamais esprit ne se plia avec plus de souplesse aux deux choses les plus opposées : savoir obéir et savoir commander. »
Tite-Live à propos de Hannibal Barca.
  • « Je jure que dès que l’âge me le permettra [...] j’utiliserai le feu et le fer pour arrêter le destin de Rome. »
Hannibal Barca s'adressant à son père Hamilcar Barca.
  • Tu sais vaincre, Hannibal mais tu ne sais pas profiter de ta victoire. »
Le chef de cavalerie de Hannibal Barca, Maharbal, s'adressant à Hannibal.
  • « Les Carthaginois affirmaient qu'il y avait une île appelée Kyrannis près des Gyzantes (peuple) de 12 000 pieds de long, étroite en largeur, où l'on peut se rendre facilement depuis le continent, recouverte d'oliviers et de vignobles... »
Hérodote à propos des Kerkennah (Ve siècle av. J.-C.).
Le nom de Kyrannis serait en réalité le résultat d'une erreur dans le copiage du manuscrit,
en l'occurrence l'oubli de la lettre grecque k.
  • « Lorsqu'un peuple veut la vie, force est au destin de répondre. »
Abou el Kacem Chebbi dans La volonté de vivre intégré à la fin de l'hymne national Humat Al-Hima.
  • « La couleur me possède. Point n'est besoin de chercher à la saisir. Elle me possède, je le sais. Voilà le sens du moment heureux : la couleur et moi sommes un. Je suis peintre. »
Paul Klee inspiré par Kairouan.
  • « On peut imaginer un socialisme moderne qui tienne compte des impératifs du développement économique et des progrès scientifiques et techniques, qui ne sacrifie pas entièrement l'individu à la société, un socialisme à visage humain, conciliable avec la liberté. On peut promouvoir le développement économique et la justice sociale par le canal de la planification et de la fiscalité sans être obligé de recourir à la collectivisation à outrance et à l'étatisation systématique. On peut donner la primauté à l'intérêt collectif tout en laissant une part à l'intérêt individuel. Comment y arriver, spécialement dans les pays du tiers monde ? C'est avant tout l'affaire de l'État, d'un État moderne et démocratique. Il faut d'abord créer cet État, en inculquer l'idée aux masses, habituées, dans la plupart des cas, à ne voir dans la collectivité sociale que la tribu, le clan ou le village, en donner une image qui ne soit pas uniquement celle de l'appareil de coercition, veiller à ce que cette image ne soit pas travestie par le comportement des gouvernants et leur train de vie. Il faut ensuite asseoir cet État, autant que possible, sur le consensus populaire. Le citoyen accepte plus aisément de sacrifier son intérêt propre à l'intérêt collectif lorsqu'il sait que celui-ci émane de la volonté générale, qui s'exprime par la loi. Au surplus, les tâches particulièrement complexes qui incombent à un État moderne s'accommodent très mal de certains styles de gouvernement en honneur dans les pays du tiers monde. Toute décision d'importance, dans n'importe quel domaine, requiert une étude préalable et une délibération d'un organe compétent. Aucun homme n'est infaillible, et le chef n'est pas nécessairement celui qui décide seul. En temps normal, c'est l'arbitre qui tranche après avoir écouté, et, lorsque les avis sont partagés, sa décision reflète l'avis de la majorité... »
Ahmed Mestiri à propos de sa vision du socialisme dans Socialisme et liberté dans le « tiers monde » (7 octobre 1969).
  • « Mais d'ores et déjà, on doit penser aux conditions d'une stabilité durable. Ce qui signifie : des institutions, des rouages qui fonctionnent, l'habitude à créer, chez les citoyens, du respect de la loi, de la règle de droit qui régit la société. En un mot, tout ce qui caractérise un État moderne. Et, justement, notre pays, la Tunisie, est un pays où l'on peut penser créer un État moderne. C'est un petit pays qui n'a pas beaucoup de ressources, mais qui est riche en cadres, en potentialités, qui peut avoir l'ambition d'atteindre le niveau de pays européens de mêmes dimensions, à condition précisément d'être bien dirigé, d'avoir un État organisé, structuré, qui sait où il va sans tâtonnements. C'est une question d'éducation et une question d'habitude. L'habitude de la démocratie se crée. Notre pays, et je le crois en toute objectivité, est mûr pour la démocratie. Je crois que l'un des principaux problèmes est d'organiser un État moderne pour que les énergies de son élite ne se perdent pas dans les luttes intestines du pouvoir, mais se conjuguent pour le bien du peuple, pour le progrès, pour la prospérité. Je crois que cela est possible, je crois que nous pouvons être optimistes quant à l'avenir de notre pays. On a toujours épilogué sur le rôle des hommes et des institutions. Je crois qu'en définitive ce sont surtout les hommes qui font les institutions. Il importe précisément de créer des institutions qui survivent aux hommes qui les ont créées. »
Ahmed Mestiri dans un entretien avec Robert Nourry (21 avril 1970).
  • « Un des légumes que l'on cultive le plus dans les jardins de Sfakès est le concombre ou fakous, mot d'où l'on a voulu dériver le nom de la ville : d'après Shaw [Thomas Shaw qui fit un voyage dans la Régence de Tunis en 1732], Sfakès serait la cité des concombres. »
Élisée Reclus à propos de la fausse interprétation de l'étymologie de Sfax.
  • « La guerre en Irak et la situation palestinienne provoquent une révolte identitaire contre l'Occident oppresseur qui se révèle dans le port du voile. »
Souhayr Belhassen à propos du port du voile qu'elle considère comme un « phénomène de mode ».
  • « On ne peut pas généraliser, mais certaines parlent de politique, de réaction contre le gouvernement, de la religion ou d'une façon de se démarquer des Occidentaux. »
Khadija Chérif proposant une explication au phénomène du voile en Tunisie.
  • « Les souks sont le charme, la séduction et le danger de Tunis. Ils sont le charme des yeux, la séduction des sens attirés et pris par les couleurs, les nuances et les senteurs, ils sont aussi le danger pour les bourses, pour peu que vous ne sachiez point vous défendre contre la caresse enfantine du parler des vendeurs, l'enveloppement de leurs gestes et leurs offres de kaoua... »
Jean Lorrain décrivant les souks de la médina de Tunis dans Heures d'Afrique (1899).