Tuerie de Nanterre

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La tuerie de Nanterre est un fait divers survenu le 27 mars 2002 à la mairie de Nanterre, au terme d'une séance du conseil municipal.

Mairie de Nanterre (Hauts-de-Seine)

Sommaire

[modifier] Déroulement des faits

Le 27 mars 2002 à 1h15, à l'Hôtel de ville de Nanterre, au terme d'une séance du conseil municipal présidée par le maire Jacqueline Fraysse, un homme installé dans le public, Richard Durn, se lève et fait usage d'armes à feu préalablement dissimulées sous sa veste. Dans la fusillade, il tue huit élus et en blesse 19 autres (dont 14 grièvement), avant d'être maîtrisé par Gérard Perreau-Bezouille, 7 autres élus et un agent communal. Une fois maîtrisé, le tireur demande en hurlant « Tuez-moi ! »[1].

Lors de son interrogatoire, le 28 mars 2002, Richard Durn se suicide en se défenestrant du quatrième étage de l'immeuble de la brigade criminelle, 36 Quai des Orfèvres à Paris, après être passé aux aveux. Ceux-ci sont confirmés par une lettre-testament envoyée à une amie avant son passage à l'acte[1] dans laquelle il décrit son projet : « ...puisque j’étais devenu un mort-vivant par ma seule volonté, je décidais d’en finir en tuant une mini élite locale qui était le symbole et qui étaient les leaders et décideurs dans une ville que j’ai toujours exécrée...» Il explique vouloir tuer le maire, puis « le plus de personnes possibles » avant de se tuer ou d'être tué. « Je vais devenir un serial killer, un forcené qui tue. Pourquoi ? Parce que le frustré que je suis ne veut pas mourir seul, alors que j’ai eu une vie de merde, je veux me sentir une fois puissant et libre ».

Des polémiques, rapidement éteintes, éclatent après le suicide du mis en cause. D'une part, il n'a pas été examiné par un psychiatre avant l'interrogatoire, d'autre part il était démenotté et à pu sauter à travers un vasistas situé en hauteur[1].

Un hommage officiel est rendu aux victimes le 2 avril suivant, en présence du président de la République Jacques Chirac, du premier ministre Lionel Jospin et du ministre de l'Intérieur Daniel Vaillant.

[modifier] Parcours de l'auteur des faits

Français d'origine slovène, Richard Durn est titulaire d'une maîtrise de sciences politiques et d'une licence d'histoire, et a participé à des actions humanitaires en ex-Yougoslavie.

Selon la police, ainsi que plusieurs sources de presse[2], Richard Durn est un militant écologiste, ancien membre du PS avant de rejoindre les Verts. Il est également militant de la Ligue des droits de l'homme.

[modifier] Liste des élus tués

Huit élus ont trouvé la mort dans la fusillade[3].

  • Louisa Benakli, 40 ans, avocate, membre du PCF, adjointe déléguée à l'enfance.
  • Christian Bouthier, 46 ans, membre du PCF, conseiller municipal depuis 1998. Élève au lycée Joliot-Curie puis étudiant à l'université Paris X de Nanterre, c'est dans cette même commune qu'il effectua sa carrière de professeur d'histoire, d'abord au collège Victor-Hugo en 1981 puis au collège André-Doucet à partir de 1982. Il s'engagea contre la violence et l'échec scolaire. Il construisit, avec ses élèves du collège André-Doucet, une école au Burkina Faso. Il reçut les Palmes académiques pour son action contre la violence.
  • Jacqueline Duplenne, 48 ans, institutrice spécialisée auprès d'enfants handicapés, militante du Parti communiste français, adjointe déléguée à la jeunesse et à l'enseignement secondaire et supérieur[4]. Elle s'engagea rapidement au sein des Jeunesses communistes. Elle entra au conseil municipal de Nanterre en 1995 et devint adjointe chargée de la jeunesse en 1997, puis chargée de l'enseignement secondaire et supérieur en 2001. Elle est à l'origine de grands projets de la commune de Nanterre en matière d'équipement et de dispositifs pour la jeunesse. Elle a soutenu de nombreux jeunes nanterriens dans la réalisation de leurs projets. Elle était également mariée et mère de deux enfants. Elle est inhummée au cimetière-parc du Mont-Valérien.
  • Monique Leroy-Sauter, 43 ans, expert-comptable, était membre du groupe Union pour Nanterre (droite, opposition municipale).
  • Olivier Mazotti, 38 ans, enseignant, était membre du groupe Union pour Nanterre.
  • Valérie Méot, 40 ans, institutrice, était membre du PCF dont elle était secrétaire de la section locale.
  • Michel Raoult, 58 ans, cadre à EADS, était membre du groupe Union pour Nanterre et proche de Christine Boutin. Il était engagé contre l'avortement de longue date. Après avoir longtemps milité dans les rangs de Laissez-les vivre il avait fondé le 3 juillet 1982 l'Association pour l'objection de conscience à toute participation à l'avortement (AOCPA) qu'il a dirigée jusqu'à sa mort[5].

Les huit élus décédés, à titre posthume, et les 9 personnes qui contribuèrent à arrêter Durn furent faits Chevalier de la Légion d'honneur le 14 septembre 2002.

[modifier] Docu-fiction

Le 10 mars 2005, sous la pression des familles et des proches, TF1 renonce à projeter dans le cadre de l'émission Le Droit de savoir, un docu-fiction sur la tuerie qui aurait mêlé interviews et reconstitutions de la scène[6].

[modifier] Notes et références

  1. abc Serge Garde, « La tuerie de Nanterre - La très résistible dérive d'un paumé », humanite.fr. Consulté le 26 novembre 2007
  2. Transcription d'un article du Nouvel Observateur Le forcené se suicide, france-mail-forum.de. Consulté le 26 novembre 2007
  3. Nanterre les huit victimes de la tuerie, humanite.fr. Consulté le 26 novembre 2007
  4. Alain Bony, Christine Philip, Jean-Pierre Garel Jacotte Duplenne (1954-2002) in La Nouvelle Revue de l'AIS N°17 p. 7-10.
  5. En hommage à Michel Raoult, choisirlavie.org. Consulté le 26 novembre 2007
  6. TF1 annule la diffusion d’un documentaire sur la tuerie de Nanterre, mediabb.com. Consulté le 26 novembre

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes


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