Trouble dans le genre

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Trouble dans le genre (titre original : Gender Trouble), est un essai philosophique qui a eu beaucoup d'influence sur le féminisme et la théorie queer et est considéré comme le créateur de la notion de performance de genre.

Sommaire

[modifier] Chapitre 1. Sujet de sexe/genre/désir

Butler commence Trouble dans le genre par l'attaque d'un des présupoosés centaux du féminisme : l'hypothèse de l'existence d'une identité et d'un sujet ayant besoin d'être représenté dans la sphère politique et dans le langage. Pour l'auteure, "Les femmes" et "La femme" sont des catégories complexes à cause notamment de l'interaction avec la classe sociale, l'ethnie, la sexualité et les autres facettes de l'identité. De plus, l'universalité présumée de ces termes est à mettre en parallèle avec l'universalité présumée du patriarcat, supposition qui supprime les caractéristiques de l'oppression dans des temps et lieux différents. Ansi, Butler évite la politique identitaire au promis d'une nouvelle coalition féministe qui critique les fondemements de l'identité et du genre.

[modifier] Chapitre 2. Prohibition, psychanalyse et production de la matrice hétérosexuelle

Dans ce second chapitre, Butler reprend un autre lieu commun de la théorie féministe, le patriarcat. Elle remarque que les féministes ont souvent recours à l'état pré-patriarcal d'une culture, état qu'elles utilisent comme modèle fondateur d'une nouvelle société qui ne serait pas oppressante. C'est à cause de cela que la transformation du sexe en genre à l'aide du tabou de l'inceste s'est révélé particulièrement utile pour les féministes. Butler revisite trois approches sur ce sujet : celle de Claude Lévi-Strauss, relevant du structuralisme anthropologique, dans laquelle le tabou de l'inceste fait partie de la structure réglant l'échange des femmes à travers le mariage; celle de Joan Rivière, basée sur la description psychanalytique de la « féminité comme une mascarade » qui cache l'identification masculine et de ce fait cache aussi le désir qu'une femme pourrait avoir pour une autre; enfin, l'explication de Sigmund Freud du deuil et de la mélancolie, dans laquelle l'ego se réapproprie l'objet de son affection en revêtissant ses attributs. Rivière et Freud se focalisent tous deux sur le complexe d'Œdipe, un exemple classique du tabou de l'inceste. L'examen de ces trois identifications genrées est l'occasion pour Butler d'en élargir la portée afin de souligner les aspects productifs et performatifs du genre.

Avec Lévi-Strauss, elle suggère que l'inceste est une « fantaisie culturelle omniprésente » et que la présence du tabou génère ces désirs. Avec Rivière, elle établit que l'imitation et la mascarade sont « l'essence » du genre. Avec Freud, elle affirme que « l'identification à un genre est une forme de mélancolie dans laquelle le sexe de l'objet prohibé est internalisé en tant que prohibition » et c'est de cette manière que l'identification à la personne de même sexe dépend d'un investissement homosexuel à la fois non résolu et oublié envers le père (et non la mère comme dans le complexe d'Œdipe). Pour Butler, la mélancolie hétérosexuelle est institutée culturellement comme le prix à payer contre des identités genrées stables. Pour assurer la stabilité de l'hétérosexualité, il faut que la notion d'homosexualité existe mais qu'elle soit prohibée. Finalement, Butler insiste sur le côté productif du tabou de l'inceste, une loi qui génère, régularise et approuve l'hétérosexualité tandis qu'elle rend subversive l'homosexualité. Ni l'homosexualité, ni l'hétérosexualité n'existent avant la loi.

[modifier] Chapitre 3. Actes corporels subversifs

[modifier] Conclusion : De la politique à la parodie

[modifier] Textes en rapport


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