Trouble déficitaire de l'attention

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Le TDAH ou trouble déficit de l'attention/hyperactivité (en anglais Attention-deficit hyperactivity disorder, ADHD ou Attention-deficit disorder, ADD) est décrit comme un trouble comportemental qui pourrait être d'origine neurobiologique et parfois environnementale.
Ce « syndrome » est caractérisé par des états d'hyperactivité, des moments d'absence, des changements d'humeur, des problèmes de concentration et d'impulsivité. Sa détection et les soins à apporter font l'objet de nombreuses controverses mais il apparaît de plus en plus comme une maladie hyperkinétique. Les excès constatés dans la médication sont eux souvent reliés à la recherche d'une cause externe par de nombreux parents ne souhaitant pas remettre en question leur approche éducative.

C'est une cause importante d'échecs scolaires et professionnels.[réf. nécessaire]

Certains auteurs estiment[réf. nécessaire] qu'il s'agit souvent d'un état neurologique en partie héréditaire. Des facteurs environnementaux liés à la pollution ou à des contaminants de l'alimentation (plomb/ Saturnisme, voire des colorants ou un conservateur (benzoate de sodium) pourraient être également en cause ou facteurs d'exacerbation.

Des professionnels ont remarqué que la plupart des adultes atteints ont développé des habiletés en copie et une forme d'apprentissage compensatoire, mais souvent insuffisante.[réf. nécessaire] Chez l'adulte, la TDAH se remarque souvent par un manque de concentration, une forte distractibilité, etc.

Sommaire

[modifier] Historique

L'unde des premières descriptions du syndrome daterait de 1902[1]. La maladie est reconnue durant les années 1960 où elle apparaît dans les nomenclatures[2].

[modifier] Épidémiologie

Malgré un grand taux d'enfants ayant ce problème, elle n'est pas réservée à ce groupe. Une forte inattention menant à une distraction marquée, des difficultés à terminer des travaux, et à une désorganisation toucherait 2 à 4% des adultes.[réf. nécessaire]

C'est un trouble qui toucherait au moins 5% de la population.[réf. nécessaire]

Le diagnostic se fait souvent à l'âge scolaire alors que les symptômes nuisent à l'adaptation et atteindrait alors 3% à 5% des enfants.[3]

Les symptômes diminuent avec le temps, mais il est estimé que 2/3 d'adultes conservent ces problèmes.[réf. nécessaire]

Ce syndrome atteindrait plus volontiers les filles (entre 3 et 9 fois plus) mais ces chiffres pourraient être biaisés du fait qu'une hyperactivité semble plus normale chez le garçon[2]. Il existe une très grande disparité des chiffres de prévalence de ce syndrome selon les pays ou l'époque étudiée, variant entre moins de 1% (Hong-Kong) jusqu'à 25% (États-Unis)[2]. L'explication de ces disparité n'est pas claire : critères différents, facteurs culturels ? Swanson souligne en 89 que cette prévalence semble parfois être corrélé à la politique marketing du principal traitement (méthylphénidate ou Ritaline)[2].

[modifier] Classification

La classification internationale des maladies (CIM 10) définit les troubles hyperkinétiques (code F90) comme des «  troubles caractérisés par un début précoce (habituellement au cours des cinq premières années de la vie), un manque de persévérance dans les activités qui exigent une participation cognitive et une tendance à passer d'une activité à l'autre sans en finir aucune, associés à une activité globale désorganisée, incoordonnée et excessive. »

Dans la version la plus récente du DSM (4e édition texte révisé, APA, 2004), le Trouble déficit de l'attention/hyperactivité (TDA/H) se caractérise par deux séries de manifestations, le déficit de l’attention d’un côté et l’hyperactivité-impulsivité de l’autre.

Pour la classification française des troubles mentaux de l'enfant et de l'adolescent (CFTMEA), l'hyperkinésie avec troubles de l'attention (code 7.00), classée parmi les troubles des conduites et des comportements, est caractérisée « sur le versant psychique [par] des difficultés à fixer l'attention, un manque de constance dans les activités qui exigent une participation cognitive, une tendance à une activité désorganisée, incoordonnée et excessive, et un certain degré d'impulsivité ; - sur le plan moteur [par] une hyperactivité ou une agitation motrice incessante. »

[modifier] Traitement

Le traitement médicamenteux repose généralement sur des psychostimulants qui stimulent le système nerveux central. Il ne semble pas induire de dépendance chez le sujet traité, dès lors que des plages d'arrêt du traitement sont observées.[réf. nécessaire] À un dosage élevé, un des médicaments a donné lieu à des retards de croissance mais qui se rattraperaient à l'arrêt.[réf. nécessaire] Le méthylphénidate est l'un des médicaments les plus employés dans cette indication.

[modifier] Cause

Ce trouble psychique serait du a un excès de dopamine, un neurotransmetteur.

Transmission chimique du neurone A (émetteur) au neurone B (récepteur)

  1. Mitochondrie
  2. Vésicule synaptique avec des neurotransmetteurs
  3. Auto-récepteur
  4. Lieu où l'échange est déficient (sérotonine)
  5. Récepteurs postsynaptiques activés par neurotransmetteur (induction d'un potentiel postsynaptique)
  6. Canal calcium
  7. Exocytose d'un vésicule
  8. Neurotransmetteur recapturé

[modifier] Liens avec l'alimentation

Certains métaux lourds, comme le plomb, absorbés lors de l'alimentation sont soupçonnés de contribuer à l'hyperactivité et au manque de concentration chez l'enfant.[4]

Les colorants sont très utilisés dans l'alimentation des enfants. Certains se sont montrés capable d’exacerber l'hyperactivité d'enfants déjà hyperactifs[5]. Le benzoate de sodium pourrait aussi être un facteur d’hyperactivité fois chez des enfants de la population générale. Les chercheurs doivent encore vérifier s’il s’agit d’une synergie entre le benzoate de sodium et certains colorants, ou si c’est l’effet du seul benzoate de sodium[5].

[modifier] Controverse

À l'origine l'hyperactivité, lorsqu'elle n'était pas rattachable à une autre entité psychopathologique comme des troubles caractériels, abandonniques ou pré-psychotiques, était attribuée à des atteintes neurologiques - mêmes mineures - qu'on appelait MBD (minimal brain dysfunction) ou encore désordre cérébral mineur. Les troubles résultaient d'un évènement traumatique repérable (anoxie de naissance, etc.) dont on pouvait légitimement penser qu'ils produiraient des séquelles neurologiques. La médication amphétaminique s'était révélée efficace pour ces cas, les autres approches psychothérapeutiques et comportementales restant de mise pour des troubles hyperkynétiques d'autres origines psychopathologiques.

Certains considérent que le diagnostic de TDAH amène souvent la mise en place d'un traitement médical lourd (médicament psychotrope) sans recherche préalable d'un trouble neurologique comme c'était le cas auparvant.[réf. nécessaire]

Se pose alors le problème du diagnostic délicat de ce trouble. La notion de trouble déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité est une notion considérée comme transnosographique. Le trouble est retrouvé soit isolément, soit chez un enfant qui présente un trouble envahissant du développement, soit comme pathologie comorbide dans la dyslexie, le dysphasie et la dyspraxie.

[modifier] L'évaluation d'une possibilité de déficit de l'attention chez l'élève

Méthodes utilisées par le psychologue scolaire[réf. nécessaire] :

  • Entrevues cliniques avec les parents et enfants (DISC) ;
  • Échelles pour enseignants et parents (Achenbach, Grilles Krönstrom-Asselin, Conners, Brown's Scales) ;
  • Évaluation clinique et/ou école/devoirs, travaux (grilles d'observation, TEA-CH, NEPSY) ;
  • Évaluation de la comorbidité ;
  • Entrevue structurée et semi-structurée ;
  • Évaluation cognitive/académique (WISC-IV).

[modifier] Recommandation aux enseignant(e)s pour les élèves ayant un déficit de l'attention

  • vérifier que d'autres explications (saturnisme, problèmes familiaux..) ne sont pas en cause
  • Limiter les éléments distrayants dans la classe (sur les murs, bureaux ou suspendus au plafond).
  • Éviter d’asseoir l’enfant près des fenêtres ou d'un couloir.
  • Se rapprocher de l’élève pour lui donner des explications, utiliser son cahier pour illustrer des exemples, entretenir un contact verbal et physique fréquent.
  • Accentuer les éléments importants écrits au tableau avec une craie de couleur différente.
  • Ne pas disperser son attention en lui demandant d’écrire en même temps qu’on parle.
  • Fractionner les tâches longues.
  • Favoriser l’engagement actif du jeune pendant la présentation du travail. Utiliser le prénom du jeune dans les exemples.
  • Donner des consignes claires et brèves, données une à la fois, avec un vocabulaire simple, et reformulées si nécessaire, en décrivant de façon détaillée les démarches à suivre face à une tâche. Faire des démonstrations.. Utiliser des supports visuels (pictogrammes, illustrations des consignes, tableaux…).
  • Faire appel à tous les sens, lors de présentation du travail, en se limitant aux informations directement utiles à la tâche.
  • Encourager l’image mentale (par exemple, montrer à l’enfant comment visualiser une histoire entendue en l’imaginant dans sa tête).
  • Utiliser l’ordinateur pour présenter du matériel pédagogique.
  • Maintenir un bon lien avec l’élève, l'encourager à demander de l’aide quand il ne comprend pas.
  • Utiliser l’enfant comme aide, lui donner des responsabilités. Demander à l’enfant de répéter les explications à la classe (après s’être assuré de sa compréhension). Recourir à des activités coopératives en pairant les élèves pour la vérification de la prise de notes. Lorsque l’élève comprend bien un concept, s’en servir comme assistant auprès des autres qui auraient plus de difficultés.
  • Récompenser l’enfant pour ses progrès, même minimes (encouragements verbaux, autocollants).
  • Ajuster les demandes de leçons et devoirs scolaires à son rythme d’apprentissage.

[modifier] Notes et références

  1. Still GF, Some abnormal psychical conditions in children, Lancet, 1902;i:1008-10121077–82;1163–68
  2. abcd Swanson JM, Sergeant JA, Taylor E, Sonuga-Barke EJS, Jensen PS, Cantwell DP, Attention-deficit hyperactivity disorder and hyperkinetic disorder, Lancet, 1998;35:429-433
  3. American Psychiatric association, DSM-IV, Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. Traduction française, Paris, Masson, 1996, 1056p.
  4. Exposures to environmental toxicants and attention deficit hyperactivity disorder in U.S. children. Braun JM, Kahn RS, Froehlich T, Auinger P, Lanphear BP ; Environ. Health Perspect. 114 (12): 1904–9 (2006). PMID 17185283
  5. ab Food additives and hyperactive behaviour in 3-year-old and 8/9-year-old children in the community : A randomised, double-blinded, placebo-controlled trial Donna McCann, Angelina Barrett, Alison Cooper, Debbie Crumpler, Lindy Dalen, Kate Grimshaw, Elizabeth Kitchin, Kris Lok, Lucy Porteous, Emily Prince, Edmund Sonuga-Barke, John O Warner, Jim Stevenson, The Lancet, 07/09/2007, DOI:10.1016/S0140-6736(07)61306-3

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

  • American Psychiatric Association (2004). DSM-IV-TR. critères diagnostiques. Paris: Masson.
  • Bange, F. (2007). Vivre et communiquer avec un enfant hyperactif. Paris: InterEditions.
  • Bouvard, M., Le Heuzey, M.-F., & Mouren-Siméoni, M.-C. (Eds) (2002). L’hyperactivité, de l’enfance à l’âge adulte. Paris: Doin.
  • Corraze, J., & Albaret, J.M. (1996). L'enfant agité et distrait. Paris: Expansion Scientifique Française.
  • Saiag, M.C., Bioulac, S., & Bouvard, M. (2007). Comment aider mon enfant hyperactif ? Paris: Odile Jacob.
  • Vantalon, V. (Ed.) (2005), L’hyperactivité de l’enfant. Paris: John Libbey Eurotext.
  • Gabriel Wahl , Claude Madelin-Mitjavile , Comprendre et prévenir les échecs scolaires , Editions Odile Jacob , 2007 , Paris.
  • sous la direction de Gérard Neyrand: Faut-il avoir peur de nos enfants ? Politiques sécuritaires et enfance., Ed.: La découverte, Coll.: Sur le vif, 2006 ISBN 9782707150097