Triturus

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Wikipédia:Lecture d'une taxobox
Comment lire une taxobox
Triton (Triturus)
Triton alpestre Triturus alpestris mâle
Triton alpestre Triturus alpestris mâle
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Amphibia
Sous-classe Lissamphibia
Ordre Caudata
Famille Salamandridae
Genre
Triturus
Rafinesque, 1815
Taxons de rang inférieur
  • Voir texte

Retrouvez ce taxon sur Wikispecies

D'autres documents multimédia
sont disponibles sur Commons
Parcourez la biologie sur Wikipédia :

Le genre Triturus (de Triton, dieu grec fils de Poséidon, et du grec οὐρά Oura signifiant queue) regroupe treize espèces de tritons, des amphibiens localisés en Europe, en Asie mineure autour de la Mer Noire et dans les régions occidentales bordant la Mer Caspienne, à l'est de l'Oural.

Sommaire

[modifier] Description

Mâle de Triton palmé
Mâle de Triton palmé

Les tritons ressemblent à des petits lézards aquatiques, de 7 à 15 cm de long selon l'espèce. Ils sont munis d'une queue aplatie dorso-ventralement, à la différence de leurs proches cousines salamandres. Le genre Triturus présente un remarquable exemple de dimorphisme sexuel, le mâle et la femelle étant souvent très différents morphologiquement, en particulier lors de la période de reproduction, où le mâle arbore une livrée nuptiale souvent très colorée, différente de son apparence du reste de l'année. La femelle est en générale plus terne et plus grande que le mâle, exepté chez les espèces vulagris, ophryticus et vittatus.

Les individus adultes gardent parfois des caractères juvéniles (phénomène de néoténie, également présent chez d'autres membres de l'ordre des urodèles).

[modifier] Nomenclature et systématique

Le genre Triturus regroupe les tritons au sens strict (certaines espèces appelées « tritons » dans le language courant n'appartiennent pas à ce genre). Ce sont des amphibiens urodèles (du grec οὐρά Oura signifiant queue, et « dêlos », visible : amphibien dont la queue est bien développée et visible au stade adulte) appartenant à la famille des Salamandridés.

Le genre Triturus pose quelques problèmes aux taxonomistes. Triturus karelinii a par exemple été classé de dix huit façons différentes, et le triton poncuté Triturus vulgaris a eu au cours de l'évolution de la classification plus de 80 synonymes taxonomiques !

[modifier] Classification classique

[modifier] Classification phylogénétique

Plusieurs tentatives ont été faites dans l'histoire de l'herpétologie afin de différencier plus précisement le genre Triturus. D'une façon générale, une distinction informelle est possible, en regroupant les espèces à petit corps (comme le Triton palmé, le Triton ponctué, ou le Triton italien) d'une part, et les espèces à grand corps (comme le Triton marbré ou le Triton crêté) d'autre part. Le zoologiste yougoslave Bolkay proposa déjà en 1928, trois sous-genres en remplacement de Triturus, nommés Paleotriton, Mesotriton et Neotriton[1].

À l'heure actuelle, les modifications de la classification proposée ne font pas encore l'unanimité au sein de la communauté scientifique, elles ne sont citées ici que pour information. Néanmoins les progrès qu'a permis l'approche phylogénétique de la classification font que les spécialistes s'accordent à dire que le genre Triturus est bien un assemblage polyphylétique[2],[3]

Steinfartz et. al[2] proposent la nouvelle classification, en partie basée sur des études précédentes[4],[5], où le genre Triturus est scindé en trois genres : Lissotriton boscai (Lataste, 1879)

  • Lissotriton (Bell, 1839) pour les espèces à petit corps, anciennement Triturus boscai, T. helveticus, T. italicus, T. montandoni et T. vulgaris, qui deviennent selon ce système :
  • Ommatotriton pour les espèces T. ophryticus (espèce décrite à partir des populations méridionales de Triturus vittatus et T. vittatus (décrite à partir des populations septentrionales)[5],
  • Mesotriton, genre contenu seulement le triton alpestre T. alpestris,
  • les espèces restantes demeurent dans le genre Triturus.

[modifier] Répartition géographique

[modifier] Comportement et reproduction

Triton alpestre mâle en livrée nuptiale.
Triton alpestre mâle en livrée nuptiale.

Les membres du genre Triturus passent une partie de l'année sur la terre ferme, n'allant dans l'eau que lors de la reproduction (biologie). Durant cette période les mâles de chaque espèce développent une crête sur le dos et la queue, parfois vivement colorée.

Au contraire de nombreuses espèces d'amphibiens Anoures (grenouilles, crapauds et rainettes), les tritons, comme les autres membres de l'ordre des Urodèles, ne chantent pas lors de la période de reproduction. Les tritons possèdent néanmoins une parade nuptiale tout à fait particulière : le mâle nuptial (arborant une crête et des couleurs plus vives que la femelle), se place devant la femelle et agite la queue le long de son corps, en direction de la femelle. Par ces mouvements, il diffuse vers la femelle des phéromones sécrétées par des glandes dorsales et cloacales, dans le but de séduire la femelle.

Bien qu'il y ait de grandes similarités dans la parade nuptiale chez tous les tritons, on peut noter quelques nuances selon l'espèce[6]. Triturus vittatus est par exemple la seule espèce à agrémenter ses danses nuptiales de mouvements de la tête de haut en bas.

À la fin de la parade nuptiale, le mâle dépose sur le fond un spermatophore, petite capsule blanche de forme allongée, comprenant les spermatozoïdes, que la femelle va recueillir par son cloaque. La fécondation sera alors interne. La femelle, après la maturation des oeufs, les déposera un par un en général sur la face inférieure des feuilles de plantes aquatiques, qu'elle replie sur l'oeuf avec ses pattes arrières. Quelques centaines d'oeufs seront ainsi déposés. En quelques semaines les oeufs éclosent et les larves (on ne parle pas de "têtards", ce terme étant réservés aux anoures) commencent leur développement. Strictement aquatiques au départ, les larves sont munies dans un premier temps de branchies externes souvent bien visibles. Elles acquerront au cours de leur développement des poumons, permettant aux adultes de vivre sur la terre ferme. 6 à 9 semaines sont nécessaires aux larves afin d'accomplir la métamorphose.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

Le numéro 89 de La Hulotte est consacré aux Tritons.

[modifier] Références externes

[modifier] Notes et références de l'article

  1. Selon la règle taxonomique de priorité de description, les sous-genres Paleotriton et Neotriton devraient s'appeler Lissotriton et Triturus.
  2. ab Steinfartz, S., S. Vicario, J. W. Arntzen, and A. Caccone. 2006. A Bayesian approach on molecules and behavior: reconsidering phylogenetic and evolutionary patterns of the Salamandridae with emphasis on Triturus newts. Journal of Experimental Zoology Part B: Molecular and Developmental Evolution in press.
  3. Weisrock, D. W., Papenfuss, T. J., Macey, J. R., Litvinchuk, S. N., Polymeni, R., Ugurtas, I. H., Zhao, E., Jowkar, H., and A. Larson. 2006. A molecular assessment of phylogenetic relationships and lineage accumulation rates within the family Salamandridae (Amphibia, Caudata). Molecular Phylogenetics and Evolution 41:368-383.
  4. García-París, M., A. Montori, and P. Herrero. 2004. Amphibia: Lissamphibia. Fauna Iberica Vol. 24. Madrid: Museo Nacional de Ciencias Naturales and Consejo Superior de Investigaciones Científicas
  5. ab Litvinchuk, S.N., A. Zuiderwijk, L.J. Borkin & J.M. Rosanov (2005): Taxonomic status of Triturus vittatus (Amphibia: Salamandridae) in western Turkey : drunkenness vertebrae counts, genome size and allozyme data. - Amphibia Reptilia 26 (3): 305-323.
  6. Sparreboom, M., and J.W. Arntzen, 1987. A survey of behavior in the Old World newts (genus Triturus). Proceedings 4th OGM of Societas Europea Herpetologica, pp.369-372, Nijmegen: Faculty of Science