Branchie

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Branchies de mérou
Branchies de mérou

Les branchies sont des organes internes ou externes permettant aux animaux aquatiques, notamment les poissons, de respirer en extrayant l'oxygène de l'eau. Le mot "branchie" est dérivée du grec ancien βράγχια, par l'intermédiaire du latin branchiae utilisé par Columelle[1].

Sommaire

[modifier] Description

Les branchies sont des évaginations tissulaires vascularisés qui forment une surface d'échange respiratoire. Elles constituent la principale surface d'échanges gazeux pour les animaux aquatiques.

Les branchies des Invertébrés (mollusques, annélides, certaines larves d'insectes) sont issues de repliements de l'ectoderme tandis que les branchies des Cordés (dont les Vertébrés) sont constituées principalement d'endoderme et ne sont donc pas des structures homologues. Certains Vertébrés ont cependant des branchies externes issues exclusivement de l'ectoderme (c'est le cas de la première génération de branchies chez les têtards d'Amphibiens).

[modifier] Rôle

Outre leur rôle fondamental dans la respiration, les branchies servent à piéger de la nourriture notamment chez les animaux microphages filtreurs (moule, ascidie...) et réguler la concentration ionique du milieu intérieur (chez les poissons).

On trouves quatre branchies sous chaque opercule chez un poisson. Une branchie se compose d'un os sur lequel s'insèrent deux lames branchiales constitués de fins filaments (environ 200 par lames, donc 400 par branchies). Chaque filament est très richement irrigué et le sang n'est séparé de l'eau que par quelques millimètres.

[modifier] Fonctionnement

Les branchies ont un fonctionnement comparable aux poumons, dans la mesure où elles constituent une surface d'échange, très étendue dans un volume restreint grâce à leur forme ; la membrane sert de filtre laissant passer l'oxygène (vers l'intérieur de l'organisme) et le dioxyde de carbone (vers l'extérieur). L'eau rentre par la bouche et sort par les ouïes, un courant d'eau suffisant étant créé par le déplacement de l'animal, et par des mouvements de pompage de la bouche ou des branchies (Remarque: chez les espèces à branchies externes, seul le mouvement du corps permet la création du mouvement d'eau). Au passage, le sang a capté (une partie) du dioxygène dissout dans l'eau et a rejeté du dioxyde de carbone préalablement dissout dans le sang, par diffusion osmotique .

On peut illustrer cette analogie entre poumons et branchies par le cas d'un homme qui se noie : les poumons peuvent filtrer l'oxygène de l'eau, mais notre système respiratoire ne peut pas pomper de l'eau assez vite pour renouveler efficacement l'approvisionnement en oxygène. Les animaux pourvus de branchies ont des organes qui fonctionnent, non comme un cul-de-sac, mais comme un tunnel, voire comme un arbre dans le vent (branchies externes), ce qui permet de faire circuler l'eau assez vite.
Du point de vue de l'évolution de la vie, les poumons sont considérés comme une évolution de la vessie natatoire et non comme des branchies devenues internes et invaginées (une seule ouverture). L'orifice branchial est, quant à lui, devenu un des organes de l'ouie.

L'eau, comme l'air, est un fluide où se trouve de l'oxygène, mais en quantité moindre : une membrane pulmonaire doit filtrer environ 25 litres d'air pour extraire un litre d'oxygène (le rendement est modeste, l'air comprenant 21 % d'oxygène), mais des branchies doivent voir passer de 300 à 500 litres d'eau pour en obtenir la même quantité. L'eau est d'autre part 800 fois plus dense que l'air, et 60 fois plus visqueuse. Le système des branchies permet donc de faire passer en sens unique un maximum de liquide avec un minimum d'effort musculaire (nécessitant de l'oxygène).

[modifier] Notes et références

  1. (fr) Définitions lexicographiques et étymologiques de Branchie du CNRTL.