Trentemoult

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Publicité murale Lefèvre-Utile, Trentemoult
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Maison du quartier des pêcheurs
Maison du quartier des pêcheurs

Trentemoult est un ancien village de pêcheurs et marins situé sur la rive gauche de la Loire, intégré à la commune de Rezé, au sud de Nantes, en Loire-Atlantique. Ses habitants sont les Trentemousins.

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] Une île dans les îles

Trentemoult se situe dans un ancien ensemble insulaire : les îles de Rezé, cernées au nord par la Loire et au sud par le Seil. Le comblement de ce dernier a mis fin à leur insularité. Les îles de Rezé étaient constituées, de l'amont vers l'aval, de l'île des Chevaliers avec les villages de la Haute-Ile et de la Basse-Ile, du hameau de Norkiouse et enfin de l'île de Trentemoult qui était séparée du reste des îles par un petit cours d'eau : le Courtil-Brisset. Trentemoult concentrant l'essentiel de la population, le nom de l'île était souvent utilisé pour désigner l'ensemble des îles de Rezé, du reste habitées par les mêmes familles durant des siècles.

Selon la tradition, le village devrait son nom à un exploit guerrier qui eut lieu il y a 1000 ans. Lors du siège de Nantes par les Normands au IXe siècle, trente braves auraient combattu contre des hommes du Nord. Le bourg en aurait tiré son nom. Moins épique mais peut-être plus crédible, "Trentemoult" pourrait être également issu de "trente moux" c’est-à-dire trente tertres.

[modifier] L'île des pêcheurs

Les trentemousins avaient la caractéristique, jusqu'au début du XIXe siècle, de vivre presque entièrement de la pratique de la pêche. Ils bénéficiaient notamment d'un privilège de pêche dans l'estuaire de la Loire, octroyé en 1397 par le duc de Bretagne Jean IV.

Les pêcheurs de Trentemoult embarquaient dans des petites barques à fond plat, appelées barges, à deux pour la pêche en Loire et à trois pour celle en mer. Pour cette dernière, ils n'hésitaient pas à s'aventurer jusqu'à La Rochelle et Lorient. A l'automne, ils se rendaient dans la baie de Mesquer pour la pêche au hareng. Les années 1756 et 1757 furent exceptionnelles et auraient rapporté un produit cumulé de plus de 300.000 livres à la communauté, une véritable fortune.

[modifier] L'île des capitaines

Au début du XIXe siècle, les pêcheurs de Trentemoult délaissent progressivement la pêche au profit du commerce maritime : cabotage puis long-cours. Trentemoult devient ainsi, et ce pendant tout le XIXe siècle, un des principaux foyers de recrutement d'officiers de commerce pour le port de Nantes. Parmi ce grand nombre de capitaines trentemousins, on peut citer les noms de Julien Chauvelon, capitaine du Belem pendant 13 ans, ou de Georges Aubin, à qui l'on doit plusieurs récits de voyages maritimes.

Parallèlement, pour répondre à la demande des capitaines trentemousins, des chantiers navals se développent dans les îles, à Trentemoult d'abord, puis à Norkiouse par manque de place : les principaux étant les chantiers Chauvelon et Lemerle dans la première moitié du XIXe siècle, Boju, Clergeau et Tillé dans la seconde moitié. A l'apogée des chantiers, ce sont des bricks et des trois-mâts qui sortent des cales trentemousines.

[modifier] Habitat

Les maisons traditionnelles des pêcheurs, adaptées aux crues de la Loire, étaient généralement construites sur trois niveaux. Le premier, inondable, était occupé par le cellier, la pièce d’habitation étant au deuxième niveau. Le dernier niveau était occupé par un grenier qui pouvait parfois communiquer avec les greniers mitoyens, permettant ainsi aux voisins de se rencontrer sans avoir besoin d'utiliser des embarcations. Les escaliers étaient en principe extérieurs pour accéder directement à la pièce d'habitation lors des inondations. Ces derniers étaient cependant parfois doublés par un escalier intérieur. La construction des quais (Surcouf à partir de 1850, Marcel Boissard entre 1860 et 1888) a réduit les risques de débordement du fleuve. Les dernières grandes crues mémorables sont celles de 1910 et 1935.

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, des capitaines, dont des Cap-horniers, se sentant à l'étroit dans les maisons de pêcheurs, se sont fait construire autour du vieux village des maisons bourgeoises, pourvues de jardins d'agréments caractérisés par la présence de plantes exotiques ramenées de leurs lointains voyages.

De nos jours, le quartier des pêcheurs a la particularité d'avoir des maisons colorées aux façades originales et personnalisées. Devenu un quartier "branché" de Nantes, nombre d'artistes et "bobos" y sont établis.

[modifier] Cinéma

Le cinéaste Jean-Loup Hubert est venu y tourner La Reine blanche avec Catherine Deneuve en 1991. Claude Chabrol est également venu y tourner La Demoiselle d'honneur en 2005.

Trentemoult inspire encore les jeunes cinéastes, avec ce court-métrage : "Trentemoult"

[modifier] Navettes fluviales

En 1887, un steamer baptisé Roquio et venant de Nantes accoste pour la première fois au quai de Trentemoult. C'est le début d'une aventure qui va durer jusqu'en 1970.

Depuis 2005, deux Navibus (Le Trentemoult et le Chantenay) assurent à nouveau la liaison avec la gare maritime du centre de Nantes, rappelant l'époque où le Roquio était le seul mode de traversée de la Loire.

[modifier] Galerie

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[modifier] Bibliographie

[modifier] Histoire

  • Vincent Bugeaud, Quand les bargers se font monnayeurs : une "aristocratie" chez les pêcheurs de l'estuaire de la Loire au XVIIIe siècle, in Annales de Bretagne, tome 112, 2005, n°4, pp.43-84.
  • Vincent Bugeaud, Les bargers de Trentemoult et la pêche des harengs sur les côtes guérandaises au XVIIIe siècle, in Les cahiers du Pays de Guérande, n°46, 2007, pp.79-85.
  • Michel Kervarec, Rezé pendant la Révolution et l'Empire, ACL Editions, 1987.
  • Michel Kervarec, Rezé au XIXe siècle, ACL Editions, 1987.

[modifier] Romans

  • Georges Aubin, Les hommes en suroît, Flammarion, 1963.
  • Marcelle Gaston-Martin, La Belle Trentemousine, Rieder, 1934.

[modifier] Liens externes

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