Tour de porcelaine de Nanjing

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

La Tour de porcelaine de Nanjing, dans une illustration de Fischer von Erlach (1721).
La Tour de porcelaine de Nanjing, dans une illustration de Fischer von Erlach (1721).

La tour de porcelaine (ou pagode de porcelaine) de Nanjing (chinois : 南京陶塔; hanyu pinyin : Nánjīng Táotǎ), également connue sous le nom de Bao'ensi (qui signifie « Temple de la Gratitude ») était un monument situé sur la rive sud du Yangzi Jiang à Nanjing, en Chine. C'est désormais un site archéologique en cours de reconstruction.

La tour a été construit dans le XVe siècle comme une pagode bouddhiste, mais elle a été quasiment totalement détruite au XIXe siècle, lorsque des conflits armés sont apparus dans la région.

[modifier] Description

La tour est octagonale, avec une base de 30 m de diamètre. Une fois construite, elle était l'un des plus grands édifices de Chine, culminant à 80 m et comportant huit étages[1]. Il y avait un escalier en colimaçon de 130 marches au centre. Le toit était surmonté d'une sphère dorée.

La tour fut construite avec des briques de porcelaine, qu'on disait refléter la lumière du soleil. La nuit on allumait jusqu'à 140 lampes de la tour pour l'illuminer. On travailla la porcelaine au vernis et au cérame, créant des dessins d'animaux, de fleurs et de paysages sur la façade, les couleurs utilisées étant le vert, le jaune, le brun et le blanc. On la décora aussi avec des images bouddhistes.

[modifier] Histoire

La tour fut dessinée par l'empereur chinois Yongle peu avant le début de sa construction au début du XVe siècle. Une fois que des Occidentaux le virent et en parlèrent dans leurs livres et journaux, certains le pensèrent une nouvelle merveille du monde.

En 1801 un foudre frappa la tour, détruisant les trois étages d'en haut, mais elle fut bientôt réparée. Dans un livre de 1843, Granville Gower Loch inclut une description détaillée de la tour telle qu'elle fut dans les années 1840.

Dans les années 1850 la région voit une guerre civile : les rebelles Taiping occupent Nanjing. Ils détruisent les images bouddhistes ainsi que l'escalier pour éviter que leurs ennemis Qing n'utilisent la tour comme tour d'observation de leurs mouvements dans la ville. Des marins américains arrivent en mai 1854 et visitent la tour, et deux années plus tard les rebelles la détruisent complètement[2].

Les ruines de la tour furent oubliées ; ce n'est qu'en ces dernières années qu'on voit un mouvement pour la reconstruire.

[modifier] Références

  1. On pensait ajouter encore des étages, selon le témoignage d'un missionnaire américain qui visita la ville en 1852.
  2. (en) Jonathan D. Spence ; God's Chinese Son ; New York ; 1996