Toubou

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Les Toubous ou Teda, (en anglais, Tubu) sont des peuples vivant au coeur du Sahara.

On peut désigner par toubous les seuls Tédas, mais également leurs parents proches Dazas et Krédas. Ces deux peuples sont aussi appelés Goranes. Ils vivent dans les massifs montagneux du Tibesti et de l'Ennedi, dans la région de Borkou-Ennedi-Tibesti au nord du Tchad, et dans le Kanem, ainsi que dans l'est de la république du Niger notamment à Djado, Seguedine, Aney, Emitchouma, Achenouma, Argui, Djouray, N'gourty, Dirkou, Chimindour, Beza, Agueur, Bilma, Zoo Baba et Fachi, où on les appelle souvent « Guezibida » du fait de leur sédentarisation ou de leur métissage avec les Kanouris. Il sont également présents dans les oasis du sud de la Libye, et du sud-ouest de l'Égypte (jusqu'en 1920). Ils occupent donc une immense région de 1 300 000 km². Les Toubous, plus qu'un peuple, sont une confédération de clans.

Ils vivent de l’élevage extensif de leurs troupeaux, dans de vastes espaces qui sont impropres à tout autre mode d’exploitation. Ce sont des éleveurs de dromadaires, de bovins et de petit bétail. Pour la grande majorité des Toubous, les troupeaux sont le seul moyen d’existence, mais certains pratiquent tout de même une petite exploitation de la terre dans les oasis les mieux dotées en ressources hydrographiques telles que celles du Borkou, dans le sud du Tibesti.

Le terme toubou désigne en fait les habitants du Tibesti en langue kanembou. Cette dénomination adoptée par la colonisation française, est maintenant admise et passée dans l'usage courant. Eux-mêmes se nomment Teda au nord, Daza au sud. Ils parlent le tedaga ; les Teda émigrés vers le sud parlent Tedaga métissé de Dazaga; une personne qui parle Teda comprend le Dazaga; le Tedaga est la langue-mère du Dazaga.

La langue Teda n'appartient pas aux langues nilo-sahariennes car la langue Teda est unique et n'appartient à aucun groupe linguistique.

Ils sont entre 300 000 et 500 000.

Les Daza sont des Teda vivant en dehors du Tibesti depuis plus de 4 siècles.

Les Toubous étaient répartis à l'origine en 36 clans, aujourd'hui en environ 50 clans, Le clan toubou est un ensemble d'hommes et de femmes libres et indépendants, dispersés dans l'espace, d'origines différentes mais unis par mariage. Les signes caractéristiques du clan sont : le nom, le surnom, le blason ou une marque, une légende qui en résume l'origine ou l'histoire.

Ils pratiquent un islam traditionaliste, mêlé à la coutume Teda. La loi Teda ou Toubou est une loi coutumière qui n'a rien avoir avec la charia islamique, les Teda pratiquent le culte des saints du « Borcodi ».

Ils se sont opposés à la colonisation et ont résisté pendant l'occupation française de 1930 à 1965 puis, contre le Tchad et le Niger devenus indépendants, ils ont réaffirmé leurs revendications autonomistes. Les toubou sont victimes de persécutions et de clichés que leur apposent les populations sédentaires de l'ouest et du sud Niger. Par exemple un toubou est considéré à tort comme un criminel potentiel ayant toujours sur lui un couteau qu'il n'hésitera pas à utiliser. Il ne s'agit bien sûr que de préjugés savamment entretenus par les pouvoirs successifs, ce qui justement a mécontenté les Toubou.

Le Tibesti au Tchad, le Kawar et le Manga au Niger ont connu des rébellions qui sont encore actives.

Il existe le MDJT (Mouvement pour la démocratie et la justice au Tchad) soutenu par la Libye, le FDR de Goukouni Zen au Niger, les FARS (Forces armées révolutionnaires du Sahara) de Barka Ouerdougou soutenu par la Libye. Ces dernières se sont fait entendre en août 2006 par la prise en otage de deux touristes italiens qui faisaient partie d'un groupe de randonneurs entre Bilma et Agadem. Les FARS réclament la lumière sur la mort de leur chef Chahaye Barkaï assassiné par l'armée nigérienne en septembre 2001 alors qu'il était partie prenante aux accords de paix de 1995, 1997 et 1998.

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