Tony Judt

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Tony Judt (né en 1948 à Londres) est un historien britannique, écrivain et professeur. Il est spécialiste de l'Europe et directeur de l'Erich Maria Remarque Institute de la New York University. Il contribue fréquemment à la New York Review of Books.

Sommaire

[modifier] Biographie

Né en 1948, Tony Judt est élevé dans l'East End de Londres par une mère dont les parents avaient émigré de Russie et un père belge qui descendait d'une lignée de rabbins lithuaniens. Judt suit d'abord les cours de l'Emanuel School, avant d'obtenir un Bachelor of Arts (BA) en 1969 puis un PhD d'histoire de l'Université de Cambridge en 1972.

Comme beaucoup de parents juifs de l'après guerre vivant en Europe, sa mère et son père ne sont pas pratiquants, mais ils l'envoient néanmoins à l'école d'Hébreu et le baignent dans la culture yiddish de ses grands-parents. Poussé par ses parents, Judt s'intéresse à la politique israelienne dès l'age de 15 ans. Il participe à la promotion de l'immigration des juifs britanniques vers Israël. En 1966, ayant remporté une exposition au King's College, il prend une année sabbatique et part travailler au kibboutz Machanaim. Lorsque Nasser expulse les troupes des Nations unies du Sinaï en 1967 et qu'Israël mobilise en préparation de la guerre, comme beaucoup de juifs européens, il se porte volontaire pour remplacer les membres du kibboutz qui ont été mobilisés. Pendant et après Guerre des six jours, il travaille comme chauffeur et traducteur pour Tsahal.

Mais après cette guerre, la conviction sioniste de Judt s'émousse. « J'y suis allé avec l'idéal de fonder une société socialiste et un pays communautaire par le travail » dira Judt. Le problème, il commence à le croire, est que cette vision est « remarquablement inconsciente du peuple qui fut chassé du pays et souffre dans des camps de réfugiés afin de rendre possible cet idéal. »[1]

Judt fut jusqu'à fin 2003 un contributeur régulier de The New Republic, un magazine modéré pro-israëlien. Cependant son article du 23 octobre dans la New York Review of Books en faveur d'un État bi-national en Palestine, lui vaut d'être chassé des colonnes de The New Republic et condamné par son éditeur, Leon Wieseltier, et d'autres commentateurs pro-israéliens.

[modifier] Principaux ouvrages

  • Marxism and the French Left : Studies on Labour and Politics in France 1830-1982, Clarendon, 1990. (ISBN 0-19-821578-9)
  • A Grand Illusion ? : An Essay on Europe, Douglas & McIntyre, 1996. (ISBN 0-8090-5093-5)
  • The Burden of Responsibility : Blum, Camus, Aron, and the French Twentieth Century, University of Chicago Press, 1998. (ISBN 0-226-41418-3)
  • Socialism in Provence 1871-1914 : A Study in the Origins of the Modern French Left, Cambridge University Press, 2000. (ISBN 0-521-22172-2)
  • Identity Politics In A Multilingual Age, Palgrave, 2004. (ISBN 1-4039-6393-2)
  • Postwar : A History of Europe since 1945, Penguin Press, 2005. traduction française : Après-guerre. Une histoire de l'Europe depuis 1945, Paris, Armand Colin, 2007. (ISBN 978-2-200-34617-1)

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes

  1. (en) Embattled Academic Tony Judt Defends Call for Binational State, The Forward. Consulté le 19 mai 2007

[modifier] Liens externes

[modifier] Source

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Tony Judt ».