Discuter:The Beatles/brouillon

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Sommaire abrégé de l'article

The Beatles
Image:Beatles.jpg
John, Paul, George, Ringo (1964)
Origine Liverpool, Angleterre
Période 19581970
Style Rock, pop
Labels United Artists Records
Parlophone
Capitol Records
Apple Records
Membres John Lennon
Paul McCartney
George Harrison
Ringo Starr

The Beatles sont un groupe de rock anglais, qui a été et reste l'un des groupes de rock les plus populaires au monde, en dépit d'une carrière assez courte de 1961 à 1970.

Les chansons des Beatles ont marqué les années 1960 et les générations suivantes et leurs mélodies ont été adaptées par de nombreux styles musicaux, notamment le jazz ou le Classique (symphonique). Aujourd’hui, le groupe jouit toujours d’une popularité vivace, leurs chansons sont jouées et reprises dans le monde entier. Les auteurs-compositeurs John Lennon et Paul McCartney restent célèbres comme créateurs de standards qui ont fait l’objet de quelques milliers d’adaptations dans les décennies qui suivirent.

[modifier] Présentation

[modifier] Le groupe

  • John Lennon (né John Winston Lennon) (9 octobre 1940 - 8 décembre 1980), auteur-compositeur, chanteur principal au début du groupe, guitare rythmique ;
  • Paul McCartney (né James Paul McCartney le 18 juin 1942), auteur-compositeur, chant, guitare basse et guitariste des débuts à Hambourg ;
  • George Harrison (25 février 1943 - 29 novembre 2001), guitare solo, chanteur en général de ses propres chansons ou de standards du rock, quelques compositions dès le deuxième album ;
  • Ringo Starr (né Richard Starkey) le 7 juillet 1940, batteur, chanteur sur un titre de chaque album, une composition Octopus's Garden sur l'album Abbey Road, une collective (Flying), sur Magical Mystery Tour sous son vrai nom de Starkey et Don't Pass Me By sur l'album blanc.

John Lennon a résumé les débuts du groupe ainsi :

« Il était une fois trois petits garçons nommés John, George et Paul, de leur nom de baptême. Ils décidèrent de se mettre ensemble parce qu’ils étaient du genre à se mettre ensemble. Quand ils furent ensemble, ils se demandèrent pour quoi faire, après tout. Alors il leur poussa tout à coup des guitares et ils formèrent du bruit. Au début, cela n’intéressait personne. »


Les Beatles demeurent les artistes ayant vendu le plus grand nombre de disques au monde. Le dernier chiffre publié (dans les années 1980) faisait état de plus de 1 milliard 200 millions de supports sonores [phonogrammes] vendus à travers la planète. Un biographe de Paul McCartney a calculé par ailleurs dans les années 1970 qu’à tout moment l’une des 200 interprétations de la chanson Yesterday était jouée par une radio quelque part dans le monde.

Ce groupe de musique pop anglais très important dans les années 1960 a beaucoup influencé la musique que nous écoutons aujourd’hui.

[modifier] Le cinquième Beatle ?

Un titre de cinquième Beatle a été attribué à un moment ou à un autre à :

  • Stuart Sutcliffe évidemment pour son rôle aux débuts du groupe, notamment à Hambourg.
  • Brian Epstein en sa qualité de « découvreur » puis de manager des Beatles.
  • George Martin, premier responsable d'une maison de disques (Parlophone, division de EMI) à croire en eux, il produit la quasi totalité de leurs albums et écrit la plupart des arrangements et instrumentations avec les Beatles.
  • Neil Aspinall, road manager des Beatles à partir de 1963. Il est toujours à la tête de la maison de disques Apple.
  • Pete Best l'un des premiers batteurs du groupe. Il a notamment officié à Hambourg.
  • Billy Preston, organiste, il participe à l'enregistrement de l'album Let it Be et est le seul musicien additionnel à avoir joué avec le groupe lors d'un concert, sur le toit des bureaux Apple, le 30 janvier 1969.

[modifier] Chronologie

[modifier] 1957 - 1962 : Les débuts

  • 6 juillet 1957 : le Quarry Men Skiffle Group joue à la Garden Fête de la Woolton Parish Church à Liverpool quand Ivan Vaughan présente le chanteur principal du groupe, John Lennon, à James Paul McCartney à la fin de la prestation du groupe. McCartney impressionne Lennon par sa capacité à accorder une guitare et sa connaissance de riffs de rock'n'roll.
  • 7 août 1957: les Quarrymen font leurs débuts au Cavern club à Liverpool sans McCartney qui est en vacances dans un camp de scouts à Hathersage, Derbys. Celui-ci rejoint la formation quelques jours plus tard.
  • 18 octobre 1957 : McCartney fait ses débuts avec ce groupe [The Quarry Men Skiffle Group] au Conservative club à Broadway, Liverpool.

Un ami de Paul, George Harrison, qu'il avait connu au Liverpool Institute of Performing Arts (LIPA), les rejoint en août 1958 et prend la position de troisième guitariste. Cependant, au bout de quelque temps deux guitares changent de mains : Lennon se met à la rythmique avec une Rickenbaker [a aussi utilisé une Fender mais en solo] et Harrison se charge de la lead guitar (guitare solo Fender Jazzmaster). Macca (surnom de Paul McCartney) a une basse spéciale Höfner pour gauchers qui a la forme d'un violon.

  • 15 novembre 1957 : Lennon, McCartney et Harrison s'appellent d'eux-mêmes Johnny and The Moondogs et participent à la grande finale du TV Star Search de Carroll Levis à l'Hippodrome theater d'Ardwick , Manchester. Outre Lennon, McCartney et Harrison, les Quarrymen comprennent aussi Colin Hanton (batterie) et John Lowe (piano). Ils enregistrent leur premier disque, une démo de That'll Be the Day de Buddy Holly avec en face B une composition signée McCartney/Harrison In Spite Of All The Danger, au Philips Sound Recording Service, Liverpool. Ils jouent régulièrement au club Casbah coffee (dirigé par Mona Best), West Derby, Liverpool, appartenant à Les Stewart et Ken Brown.
  • janvier 1960 : un ami de Lennon que ce dernier a connu aux Beaux-Arts, Stuart Sutcliffe le rejoint à la basse. Ils continuent de jouer sans batteur régulier.
  • 20 mai 1960 : ils ne sont pas retenus pour accompagner Billy Fury. Le manager de ce dernier, Larry Parnes, leur propose de participer à la tournée en Écosse d'un autre de ses poulains, Johnny Gentle. Le groupe devient alors The Silver Beetles après s'être brièvement appelés The Beatals. Le batteur du moment s'appelle Tommy Moore, McCartney utilise le pseudo Paul Ramon, Stutcliffe s'appelle lui-même Stuart da Staël et Harrison adopte le surnom Carl.
  • 12 août 1960 : Pete Best, fils de la nouvelle propriétaire du Casbah coffee - Mona Best -, passe une audition au Wyvern Social club, et se joint au groupe pour sa première tournée en Allemagne.
  • 17 août 1960 : Ils arrivent à Hambourg, et jouent à l'Indra club avant de déménager au Kaiserkeller club pour y avoir une plus large audience. Sutcliffe quitte le groupe au printemps 1961 pour poursuivre ses études d'art. McCartney prend sa place à la basse.

Les Fab Four (comme on les appelera plus tard) utilisaient déjà le mot beatles, (mot-valise formé sur beat - en français « rythme » - et sur beetle - « scarabée » ) à la fin de 1961. Il s'agit en fait d'une double référence au groupe accompagnant Buddy Holy — The Crickets — d'une part et au rock'n'roll — appelé beat music — d'autre part. Les quatre adoptent définitivement cette appellation dans le courant de janvier 1962 juste après leur échec chez Decca sous le nom de Silver Beatles.

Autodidactes, influencés par le rock'n'roll, (Chuck Berry, Buddy Holly, Elvis Presley, Little Richard, Gene Vincent et Carl Perkins en particulier) et le blues noir américain (The Coasters, Dinah Washington, Fats Domino, Joe Brown et du Tamla-Motown), ils jouent les morceaux de rock du moment à l’oreille, sans partitions, en les écoutant à la radio et en disques. Pour le public de ces clubs, ils doivent fournir de longs spectacles éprouvants physiquement et donc élargir considérablement leur répertoire. Ils se dopent alors aux amphétamines pour supporter l'effort. Ils croisent le batteur du groupe « Rory Storm and the Hurricanes », nommé Ringo Starr, qu'ils admirent : la notoriété plus grande de son groupe lui permet de manger chaud, et de dormir dans un vrai lit avec de vrais draps.

À leur retour d’Allemagne, le public de Liverpool retrouve les Beatles plus mûrs dans leur présence sur scène et plus sûrs de leur technique musicale. Après trois voyages formateurs à Hambourg, en décembre 1961, Brian Epstein vient voir les Beatles au Cavern, le café souterrain où ils se produisent. Il n’a jamais dirigé de formation musicale auparavant mais il va devenir leur mentor et les propulser au rang de musiciens professionnels. Il leur fait adopter une nouvelle tenue vestimentaire : les Beatles devront désormais abandonner les vêtements en cuir et jouer en complet veston. Ils adoptent aussi une coupe de cheveux révolutionnaire, la « coupe Beatles » (qui était déjà celle du personnage « Moe » dans les Trois Stooges). C'est Stuart Sutcliffe qui l'expérimente pour la première fois en Allemagne sur les conseils de sa copine allemande Astrid ; les Beatles ont évoqué de multiples prédécesseurs, même Napoléon… Brian Epstein fait aussi le tour des maisons de disques afin de leur faire signer un contrat d’enregistrement.

Après de multiples tentatives auprès des grandes compagnies discographiques, dont un échec retentissant chez Decca le jour de l'an 1962 [avec des bobines enregistrées], seul George Martin, alors producteur chez Parlophone, une division d’EMI, leur laisse une chance. Mais George Martin n’aime pas beaucoup le style du batteur et suggère de le remplacer pour les sessions d’enregistrement. Le groupe décide de se défaire de Pete Best pour le remplacer par Ringo Starr (Richard Starkey) en août 1962. Ils enregistrent en septembre de la même année leur premier 45-tours : Love Me Do. Le quatuor est désormais complet. [1]

À l'instigation de Brian Epstein qui met à profit sa connaissance de l'industrie musicale, les Beatles alterneront des sorties de disques isolés qui ne seront pas sur les albums, et d’albums dont seront extraits des disques isolés lancés plus tard, accréditant ainsi l’idée qu’acheter un album des Beatles est une « valeur sûre » où l’on trouve déjà « les succès que les autres ne découvriront que demain »)

[modifier] 1962 - 1965 : La « beatlemania »

Le 5 octobre 1962 sort Love Me Do qui n’atteint que le 17e rang au palmarès anglais. Ce n’est pas encore la « beatlemania ».

Leur deuxième 45-tours, Please Please Me, chanson dont les paroles flirtent avec le sulfureux pour l’époque (« You don’t need me to show the way, girl ») est propulsé au premier rang. Les Beatles obtiennent donc l’opportunité d’enregistrer un album complet, ce qu’ils feront en 585 minutes. Intitulé Please Please Me (février 1963), le disque est n° 1 le 11 mai 1963, cet album lui aussi atteint au sommet du hit parade et n’y sera remplacé que par le deuxième album des Beatles, With The Beatles, le 30 novembre suivant.

Les succès s'enchaînent : From me to you en avril, puis She loves you en août sont numéro 1 au hit-parade. She loves you rend les Beatles célèbres dans toute l’Europe.

Ils entreprennent des tournées mondiales, mais les maisons de disque américaines snobent encore ce qui est pour eux un phénomène passager. Leur cinquième 45-tours I Want To Hold Your Hand, réussit sur le marché américain la performance de détrôner le numéro 1 qui est… She Loves You !

En date du 28 mars 1964, les Beatles sont #1, #2, #3 et #4 au Cash Box avec dans l'ordre : She Loves You, I Want to Hold Your Hand, Twist and Shout et Please Please Me. De plus, Can't Buy Me Love, Roll Over Beethoven, From Me To You, My Bonnie (My Bonnie Lies Over the Ocean), Do You Want To Know a Secret, All My Loving et Thank You Girl sont classés dans l'ordre: #21, #40, #43, #54, #75, #80 et #91 !

Le 28 mars 1964, lors de la publication du hit parade australien, on peut lire que les Beatles se classent #1 à #6 inclus avec dans l'ordre : I Saw Her Standing There, Love Me Do, Roll Over Beethoven, All My Loving [EP], She Loves You et I Want To Hold Your Hand .

En date du 4 avril 1964, le classement du magazine Billboard est le suivant : les Beatles occupent les cinq premières places avec dans l'ordre : Can't Buy Me Love, Twist And Shout, She Loves You, I Want To Hold Your Hand et Please Please Me. De plus Thank You Girl, From Me To You et Roll Over Beethoven sont classés respectivement #35, #41 et #68.

Le groupe fait sa première apparition en France le 15 janvier 1964 sur la scène du cinéma Cyrano à Versailles avant une série de 20 concerts prévus à l'Olympia de Paris avec Trini Lopez et Sylvie Vartan (14/01 au 8/02/1964). Les Beatles débarquent en héros pour leur second Ed Sullivan show le 16 février 1964. La « beatlemania » qui avait débuté en Angleterre se propage de l’autre côté de l’Atlantique. Love Me Do est #1 aux EU, le 30 mai 1964. Là-bas pourtant leurs disques seront brûlés quand une campagne médiatique citera une ancienne conversation privée de John disant qu'ils étaient « plus populaires que Jésus » le 4 mars 1966.

Il s'en expliquera pourtant immédiatement avec vigueur, indiquant sarcastiquement que s'il avait déclaré que la télévision était devenue plus populaire que Jésus-Christ, chacun n'aurait pu qu'acquiescer. Il terminera sa conférence de presse par un « Je ne vois pas un mot à changer à mes propos. Je peux à la rigueur vous présenter des excuses au cas où cela vous ferait plaisir », le 11 août 1966. Les États-Unis sont alors en pleine guerre du Viêt Nam, voient leurs soldats morts en revenir par centaines, et acceptent donc mal ces propos d'un Anglais désinvolte.

[modifier] 1965 - 1967 : Vers Sgt Pepper’s Lonely Hearts Club Band

À l’automne 1965, ils enregistrent un album charnière dans leur carrière : Rubber Soul. Il marque une progression vers des textes plus philosophiques, plus fouillés (la poésie de Lennon, l’influence de Bob Dylan déjà présente dans You’ve Gotta Hide Your Love Away de l’album Help!), aux thèmes plus sérieux. La musique est devenue très raffinée et élaborée (In My Life, Drive My Car, Wait ; If I Needed Someone, de Harrison). La chanson Girl plaît alors à une majorité - toutes générations confondues - et consacre les Beatles qui s'affranchissent de leur étiquette de musiciens pop. Dès 1963, le critique de musique classique Richard Buckle les avait même considérés dans le Sunday Times comme « les plus grands compositeurs depuis Beethoven. »

In My Life est une chanson de John que l'on peut comparer à There’s a Place, car les deux titres s'apparentent à un bilan du chemin parcouru : au départ un groupe à l’harmonie vocale de qualité (sa maîtrise de la polyphonie n’est pas étrangère à son succès et a presque relégué aux oubliettes les précédents champions américains du genre, les Four seasons), œuvrant dans la plus grande économie de moyens ; en 1965, la musique prend une bien plus grande importance que les voix, dont les fans les plus attentifs remarquent d’ailleurs qu’elles « commencent à s’altérer ». La raison ? Beaucoup de concerts cette année-là, bien sûr, mais aussi des transformations électroniques. Et en particulier un procédé inventé à la demande des Beatles : alors que c’est la complémentarité de leurs voix qui avait fait leur succès, John comme Paul préfèrent maintenant le double tracking, où chacun chante en double avec lui-même dans des tons différents. Le procédé est toutefois « lent » et « fastidieux », car tout doit être fait en double. Un système électronique est alors mis au point qui leur permet de chanter avec eux-mêmes à la tierce ou à la quinte en temps réel (il sera breveté et utilisé par d’autres artistes), mais il est tributaire de l’électronique de l’époque et la qualité des voix enregistrées s'en trouve altérée.

Rubber Soul se caractérise par une autre rupture, qui est celle de la « trame 4 périodes » typique des premières chansons des Beatles : un couplet, un autre couplet, un moment d’instrumental, une reprise du second couplet. Les Beatles, qui ne veulent pas devenir victimes d’un « procédé », rendent ici l’alternance de leurs parties chantées et vocales moins prévisible.

À l’époque, la plus sérieuse émulation pour Beatles vient d’outre-Atlantique. En effet si les Rolling Stones commencent tout juste à émerger en adoptant volontairement une attitude de mauvais garçons, ce sont les Beach Boys qui opposent les qualités les plus grandes en termes d’harmonies vocales, de recherches mélodiques et de techniques d’enregistrement. L’album Pet Sounds[2], conçu par Brian Wilson comme une réponse aux innovations de Rubber Soul sera d’ailleurs une source d’inspiration pour Sergent Pepper.

Le marketing, lui, n’a pas perdu ses droits. On avait laissé filtrer une information indiquant que dans cet album le batteur Ringo quittait sa batterie pour jouer de l’orgue. Lors de la sortie de l’album, tout le monde cherche la plage concernée dans l’espoir d’y découvrir un morceau de virtuosité du style de la Toccata de Bach. Il s'agit en fait de I’m Looking Through You durant lequel Ringo répète d’un bout à l’autre de la chanson le même accord.

À l’été 1966, leur album suivant Revolver est de la même veine. And Your Bird Can Sing reprend et développe des effets de guitare qui n’apparaissaient que discrètement à la fin de Ticket To Ride ; Dr Robert, Tomorrow Never Knows, She Said, She Said et I’m Only Sleeping, aux formes novatrices. Le sitar indien, qu’on avait déjà timidement entendu dans Norwegian Wood (This Bird Has Flown), a séduit George Harrison ; son admiration pour l’Inde, dont il ne se départira plus, devient flagrante avec Love You To. La pochette aux accents psychédéliques est dessinée par leur ami Klaus Voorman (bassiste du groupe Manfred Mann).

[modifier] 1967 : Sgt. Pepper’s et le psychédélisme

Ils composent alors dans leur propre studio, avec d’autant plus de temps qu’ils ont renoncé aux tournées. Les agressions aux Philippines, des menaces du Ku Klux Klan aux États-Unis d'Amérique, et surtout l’écœurement de ne pas entendre eux-mêmes ce qu’ils jouent dans les stades sous les cris de foules de 20 000 à 60 000 fans les ont découragés.

  • 10 décembre 1966 : Début des séances d'enregistrement de l'album Sgt. Pepper's.
  • 17 février : sortie du 45t Penny Lane / Strawberry Fields Forever.
  • 27 Mai : la BBC censure A Day in the Life puis Lucy in the Sky With Diamonds.
  • 1er juin : sortie mondiale de l'album, unanimement salué comme un chef d'œuvre.

L’album fera date dans l’histoire de la musique pop : jamais un groupe n’a disposé d’autant de temps, de moyens et de liberté pour enregistrer un album. Les Beatles exploitent pleinement cette opportunité et George Martin joue un rôle clé dans l’exploration de nouvelles techniques. Ils s’amusent à coller des bouts des chansons[3], à lancer des bandes de musique par terre et à les recoller au hasard (Being For The Benefit Of Mr. Kite), à passer des morceaux à l’envers en accéléré, à mélanger de nombreux instruments, des violons, des instruments traditionnels ou même des orchestres. Le glissando de cordes de A Day in the Life est clairement repris de Krzysztof Penderecki (Thrène à la mémoire des victimes d’Hiroshima, 1960) et de Iannis Xenakis (Metastasis, 1955).

George Martin souhaite faire de Sgt Pepper’s un album conceptuel, en reliant certains morceaux, bien que les chansons n’aient aucun rapport entre elles. Les chansons s'enchaînent à la manière d’un show, et l’album se termine par trois trouvailles :

  • La longue décroissance (47 secondes !) d’une note de piano ;
  • un sifflement à 20 000 Hz inaudible par l’homme et impossible à reproduire sur la plupart des électrophones de l’époque, mais dont John Lennon espère qu’il fera aboyer les chiens de ceux qui possèdent une bonne chaîne Hi-Fi ;
  • un jingle sans fin sur le sillon intérieur, que ne pourront découvrir que les puristes de la Hi-Fi, ceux qui refusent d’avoir une platine à arrêt automatique en fin de disque (pour les autres, le bras se lèvera avant, ou juste au début)

Pour unifier le tout, George Martin demande en outre aux Beatles de faire une reprise du morceau Sgt Pepper’s Lonely Hearts Club Band comme avant dernière piste de l’album. L’idée était de jouer cette reprise comme avant dernier morceau lors des concerts [4].

Ces expériences aboutissent le vendredi 26 mai 1967 à l’album Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band, considéré par beaucoup comme leur chef-d'œuvre. Il fera école et tous les autres groupes voudront également sortir leur concept album.

La pochette, très soignée, et débordante de couleurs, représente quatre Beatles tristes du musée de cire de Madame Tussaud regroupés devant un massif fleuri, tandis que les quatre vrais Beatles, devenus musiciens de fanfare moustachus, semblent avoir changé d’identité et qu'une poupée annonce « Welcome the Rolling Stones ». Certains fans interprètent la pochette comme un enterrement où les Fab Four semblent assister à leurs propres funéraille et voient dans cet album un adieu. Cet album marquera en tout cas leur carrière et toute une génération. Cette pochette est elle aussi un événement. C’est la première fois qu’autant de soin est apporté au conditionnement du disque[5]. Jusqu’ici, les pochettes se résumaient le plus souvent à une photo de l’artiste ; à partir de Sergent Pepper, la conception de la pochette deviendra un élément clé (à la fois marketing et artistique) de la production d’un disque.

  • 30 juin : sortie du 45t All You Need Is Love / Baby You're a Rich Man.
  • septembre : début du tournage de Magical Mistery Tour.
  • 24 novembre : sortie du 45t Hello Goodbye / I Am the Walrus.
  • 8 décembre : sortie du double Magical Mistery Tour.

[modifier] La fin

  • 26 Août 1968 : sortie du 45t Hey Jude/Révolution.
  • 22 novembre : sortie du double album blanc The Beatles, qui contient notamment While My Guitar Gently Weeps de George Harrison (avec Eric Clapton au solo).

Leurs deux derniers albums s’intitulent Abbey Road en 1969, aux couleurs très mélancoliques et Let It Be en 1970 (il était question que cet album paraisse avant Abbey Road sous le titre Get Back (« Retour »)). Les harmonies polyphoniques qui les avaient rendus célèbres sont de retour, et contribuent au succès de Abbey Road (leur album le plus vendu après Sgt. Pepper). Mais celui-ci est constitué en partie de collages entre elles de chansons ébauchées et inachevées. On a pris l’habitude de dire que la face A de l’album reflète principalement l’influence de Lennon et la face B celle de McCartney. Cette dernière aurait même été « fabriquée » par G. Martin, sans que les quatre n'aient joué ensemble à aucun moment. Et si le succès est toujours présent, le plaisir de collaborer à un beau produit fini ne semble plus les attirer. Les Beatles tirent leur révérence et livrent leurs dernières chansons. L’avant-dernière plage initialement sensée clore l'album — s’intitule The End. La dernière plage du dernier disque des Beatles (Her Majesty) est minuscule et parle d’une manière peu commune de la reine d’Angleterre. Paul McCartney ne désire pas voir cette chanson figurer sur l’album, mais George Martin la rajoute à la dernière minute.

Chacun souhaite alors arrêter et passer à autre chose. Les tensions au sein du groupe se font plus vives. Le 9 avril 1970, Paul Mc Cartney annonce officiellement qu'il ne fait plus partie du groupe. Tous vont continuer leur carrière en solo (la même année, sortie de All Thing Must Pass de George Harrison, Plastic Ono Band de John Lennon, Beaucoup of blues de Ringo Star, de Mc Cartney de Paul) : Paul va connaître un grand succès commercial, John continue à faire des chansons plus engagées comme Working class hero (la plus célèbre sera Imagine, qui avec Give peace a chance devînt un hymne de son époque) jusqu’à son assassinat le 8 décembre 1980 par Mark David Chapman, un déséquilibré à qui il avait signé un autographe quelques heures plus tôt au pied de son appartement dans le Dakota Building et qui avait prémédité son meurtre de longue date.

À la mort de John, quand on leur a demandé s’ils comptaient rejouer ensemble, George a répondu : « Tant que John sera mort, les Beatles ne rejoueront plus ensemble. » Toutefois, George revint sur sa décision pour le projet Anthology en 1994-95 qui réunit les Fab Four par l’intermédiaire de deux maquettes inédites de John Lennon : Free as a bird et Real love.

George Harrison, probablement le Beatle le plus discret décède le 29 novembre 2001 des suite d'un cancer qu'il aura combattu pendant quatre années.

[modifier] Le nettoyage posthume

Avec l’accord des autres membres survivants (George le lui a donné juste avant sa mort) et de Yoko Ono, Paul McCartney sort en 2003 une version nettoyée et « déspectorisée » de Let It Be soit la production originelle de Glyn Johns. (Phil Spector est le producteur à l’origine du « mur de son » caractéristique d’artistes comme Ike et Tina Turner, entre autres, à qui John Lennon avait confié le son de Let It Be et de ses albums solo ultérieurs). Paul ne lui avait jamais pardonné les violons plaqués sans même le prévenir sur The Long and Winding Road.

Pour dramatiser l’objectif à la fois de retour aux sources et de simplicité voulue, sa pochette reprend les négatifs des photos de Let It Be et en « noir et blanc ».

Cette version fait découvrir que les Beatles n’ont à cette époque rien perdu de leur cohésion initiale, et ont même, pour peu que le mixage fût bien fait, un son qui ne cède rien en qualité et en simplicité à celui de leurs tout premiers albums. Le résultat fera dire à un critique américain, à propos de Phil Spector qui se débat au même moment avec la justice dans une accusation de meurtre : « Après avoir entendu cet album Let it be… naked, je me rends compte que Spector s’était rendu coupable de bien plus grave que le meurtre dont on l’accuse »[6].

Quand le 1er double CD Anthology [qui en fait n'en est pas une] sort le 21 novembre 1995 à minuit, George Martin déclare, dans le courant de l'après-midi du même jour, que les chansons déjà piratées ne seront pas rééditées sur les anthologies suivantes.

[modifier] Notes et références

  1. À noter que sur la version de Love Me Do présente sur l’album Please Please Me, le batteur est Andy White, un musicien de studio tandis que sur le single publié le 5 octobre 1962, c'est la version sur laquelle Ringo Starr joue de la batterie.
  2. sorti en avril 1966 #10 EU, #2 RU le 7 mai 1966
  3. Rain ne figure pas sur l'album et a été enregistré un an avant en face B de Paperback Writer
  4. Quarante ans plus tard, Paul McCartney appliquera l’idée lors de sa tournée « Back to the US » en 2002
  5. Elle a nécessité une centaine de lettres aux personnalités vivantes représentées afin d’obtenir leur accord. Trois personnages en sont retirés in extremis : Hitler et Gandhi, au motif qu’ils indisposeraient le public britannique et au grand désespoir du très provocateur John. Et un troisième personnage qui voulait bien figurer sur la pochette, mais à condition d’être rétribué. On juge plus simple de le faire disparaître.
  6. Article en français sur Let it be… naked

[modifier] Influences musicales

La principale influence musicale des Beatles semble être Elvis Presley, en particulier à leurs débuts. D'autres artistes de rock'n'roll, en particulier Buddy Holly, Chuck Berry, Eddie Cochran puis les premiers rockers britanniques, notamment Cliff Richard et les Shadows, ont également marqué le groupe débutant. Du point de vue des harmonies vocales, ce sont les artistes de Motown qui ont inspriré les Fab four. La poésie de Bob Dylan, les recherches mélodiques des Beach Boys, la musique folk galloise ou encore la musique indienne sont autant d'influences qui ont contribué à l'élaboration du langage musical des Beatles. À leur tour, les Beatles deviendront une pière de touche dans l'univers de la musique populaire occidentale.

Les Beatles se sont essayés à presque tous les styles possibles et ont ouvert des portes que d’autres ont franchies ensuite :

  • du rockabilly avec Back in the USSR ;
  • du hard rock avec Helter Skelter ;
  • de la musique psychédélique avec Lucy in the sky with Diamonds (qui, affirmera John, ne fait pas référence au LSD mais à un dessin de son fils Julian) ; c’est à cette chanson que pensait l’anthropologue Yves Coppens lorsqu’il baptisa le squelette préhistorique Lucy… mais surtout avec l'inédit What's The New Mary Jane, paru à titre « posthume » dans l'album Anthology, qui va encore plus loin dans la recherche sonore ;
  • de la pure pop anglaise avec Penny Lane… mais qui utilise tout de même des trompettes de Bach ;
  • des orchestres et des arrangements musicaux sophistiqués avec A Day in the Life ;
  • des comptines avec Ob-la-di Ob-la-da ou Yellow Submarine ;
  • de la soul avec Don’t Let me Down ;
  • du boléro cubain avec And I Love Her ;
  • de la musique de bastringue à tendance jazz avec When I’m Sixty Four ;
  • du ragtime avec Martha My Dear;
  • du blues pur avec Yer Blues ;
  • du blues-rock avec Revolution ;
  • du jazz avec Honey Pie ;
  • des ballades folk traditionnelle (et vaguement country) avec Rocky Raccoon ;
  • des arrangements « classiques » (quatuor à cordes) avec Eleanor Rigby ou Yesterday, et où transparaît la culture classique de George Martin ;
  • des collages sonores (avec l’influence de Yoko Ono sur le groupe) avec Revolution 9 ;
  • de la musique expérimentale basée sur la musique indienne avec Tomorrow Never Knows (qui contient également selon les opinions la première rythmique techno de l'histoire de la musique ;
  • etc.

[modifier] Discographie

[modifier] Filmographie

Ainsi que la production d'un film d'animation, Yellow submarin, en 1968.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

[modifier] Sites officiels

[modifier] Sites en français

[modifier] Autres sites