Théorie de la reine rouge

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La théorie de la reine rouge est une hypothèse de la biologie évolutive proposée et baptisée par Leigh Van Valen. Elle postule que l'environnement d'un groupe d'organismes (principalement les autres organismes vivants, prédateurs, compétiteurs, ou parasites) se modifierait en permanence, si bien que l'effort d'adaptation serait toujours à recommencer, et l'extinction toujours aussi probable.[1]

Cette théorie privilégie les facteurs biotiques comme sélectionneur de l'évolution, c'est par là une opposition à la théorie des équilibres ponctués qui favorise les facteurs non-biotiques tel que le climat [réf. nécessaire].

La théorie de la reine rouge part de la constatation par Van Valen que la probabilité d'extinction d'un groupe d'êtres vivants est constant au cours des temps géologiques. Elle se base sur les courbes de survie, établit par Van Valen, d'une cinquantaine de groupes d'organismes vivants tels que des protistes, des plantes et des animaux.

Elle tire son nom d'un épisode fameux du livre de Lewis Carroll : De l'autre côté du miroir (deuxième volet, d'Alice au pays des merveilles) au cours duquel le personnage principal et la Reine Rouge se lancent dans une course effrénée. Alice demande alors : « Mais, Reine Rouge, c'est étrange, nous courons vite et le paysage autour de nous ne change pas ? » Et la reine de répondre : « Nous courons pour rester à la même place. »

Cette métaphore symbolise la course aux armements entre les espèces. Ainsi, si la sélection naturelle favorise les prédateurs les plus rapides, elle favorise aussi les proies les plus rapides, ce qui a pour résultat un rapport de forces inchangé entre les espèces mais des générations d'individus toujours plus rapides donc des espèces pas plus « évoluées » vis à vis du rapport de forces. Le processus constitue donc, comme dans le conflit sexuel, une forme de co-évolution antagoniste.

Dans cette course, la reproduction sexuée est un avantage certain grâce à la constante recombinaison des allèles qu'elle permet.

[modifier] Articles connexes

[modifier] Notes et références

  1. Pierre-Henri Gouyon, Jean-Pierre Henry et Jacques Arnould, Les Avatars du gène, Théorie néodarwinienne de l'évolution, Belin, Coll. regard sur le science, p. 292.