Théorie de l'attachement

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La Théorie de l'attachement est formulée par John Bowlby après les travaux de Winnicott, Lorenz, Harlow, est la théorie selon laquelle l'attachement est l'un des besoins primaires du jeune enfant, vital et nécessaire à sa survie : le bébé s'attache à la personne qui s'occupe de lui car il en a besoin pour être rassuré et protégé.

Sommaire

[modifier] Définition

John Bowlby se distingue du point de vue psychanalytique classique de Freud qui prétend que c'est le besoin qui lie le nourrisson à sa mère. Pour ces derniers, le bébé s'attache à la mère car elle satisfait ses besoins vitaux. Il est également légitime de se poser la question si le nouveau-né a une conscience de ses besoins. Les études de Jean Piaget démontrent que non. Il est aussi vrai que Freud s'est basé sur des présuppositions qui avaient peu de valeurs épistémologiques.

Pour John Bowlby qui est l'initiateur des recherches cliniques modernes, l'attachement est un besoin primaire comme d'être nourri, il découle d'aucun autre. Pour s'attacher à un adulte, le bébé développe un ensemble de réactions et comportements afin de s'assurer de la présence, de la proximité et de la disponibilité de la figure maternelle. Cet attachement existe chez tous les primates, mais il est vital pour les humains qui sont les plus démunis à la naissance, les plus longtemps dépendants de soins d'un adulte. Cependant l'attachement, loin de n'être qu'une dépendance, est un moyen pour l'enfant de développer une sécurité qui le mènera vers la possibilité d'explorer autour de lui puis vers l'autonomie. La psychanalyse moderne est devenue ainsi, surtout dans les pays anglosaxons, une branche de la psychiatrie.

Les questionnaires qui se basent sur l'attachement sont devenus des outils en vue de prévoir le développement émotionnel des individus et de leur passée. Avec Mary Ainsworth (A Strange Situation) et Mary Main (AAI - Adult Attachment Interview), un nouvel élan a été donné pour la recherche clinique en psychanalyse.

René Zazzo note dans le colloque épistolaire sur l’attachement qu’il a dirigé en 1979, que le mot "attachement" c’est à la fois l’idée de "lien", comme en parle Konrad Lorenz, et le "sentiment d’affection", propos de Harry Harlow.[1]

[modifier] 4 schèmes d’attachement

  • sûr : l’enfant a confiance, il sait que son parent est disponible et va lui répondre quand il sera en danger.
  • angoissé, ambivalent : l’enfant n’est pas certain que son parent sera disponible et lui répondra s’il fait appel à lui. L’enfant est sujet à l’angoisse de séparation, il s’accroche à sa mère, se montre angoissé pour explorer le monde.
  • angoissé évitant : l’enfant n’a aucune confiance dans les réponses que sa mère lui fera ; il s’attend à être repoussé lorsqu’il cherche auprès d’elle réconfort et protection. L’enfant tente alors de vivre sa vie sans soutien de la part des autres.
  • désorganisé : l’enfant semble perdu produisant un comportement désorganisé dans le test de "Strange Situation". Il est susceptible alors de développer une personnalité très difficile à gérer.

[modifier] Hormone

Sur des bases indépendantes de cette théorie, des recherches tendent à relier le mécanisme d'attachement à l'effet d'une hormone : l'ocytocine.[2] Pour que les récepteurs d’ocytocine se mettent en place dans le cerveau, il faut que le lien mère-enfant ait été satisfaisant. [3]

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

  • Attachement et perte : vol. 1 : L'attachement, vol. 2 : Séparation, colère et angoisse, vol. 3  : La perte, John Bowlby, PUF, Paris, 1978 ..
  • Le premier lien, Théorie de l'attachement, Blaise Pierrehumbert, éd. Odile Jacob, 2003

[modifier] Notes

  1. Troubles de l'attachement - John Bowlby - BIBLIOTHEQUES PSY
  2. l'ocytocine, élixir de confiance sur nouvelobs.com
  3. CHARLES G. & STEHLI J.-S. 2004. Pourquoi l’amour est bon pour la santé, L’Express du 16/08/2004, rapporté ici