Taintrux

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Taintrux
Carte de localisation de Taintrux
Pays France France
Région Lorraine
Département Vosges
Arrondissement Saint-Dié-des-Vosges
Canton Saint-Dié-des-Vosges-Ouest
Code Insee 88463
Code postal 88100
Maire
Mandat en cours
Bernard Saint-Dizier
2008 - 2014
Intercommunalité Communauté de communes des Hauts Champs
Latitude
Longitude
48° 15′ 01″ Nord
         6° 54′ 10″ Est
/ 48.2502777778, 6.90277777778
Altitude 344 m (mini) – 760 m (maxi)
Superficie 31,69 km²
Population sans
doubles comptes
1 367 hab.
(1 999)
Densité 43,14 hab./km²

Taintrux est une commune française, située dans le département des Vosges et la région Lorraine.

Les habitants étaient désignés par l'appellation "notis brôves gens dè Tïnctru"[1].


Taintrux, vu de la Pierre de Laitre
Taintrux, vu de la Pierre de Laitre

Sommaire

[modifier] Géographie

La commune de Taintrux est l'une des plus vastes du département, où les forêts de sapins et de pins sylvestres dominent. Elle est arrosée par le Taintroué, petit affluent rive gauche de la Meurthe. Le point bas se situe au nord dans l'ancienne prairie du Taintrué, près du hameau de Chaumont, à l'altitude de 344 m. Le point culminant est à l'est, à 760 m, près de la Roche d'Anozel.

L'habitat est très dispersé, il était composé d'une constellation très lâche d'hameaux selon la tradition d'habiter de la montagne vosgienne. Beaucoup ont disparu, mais certains ayant maintenu une croissance tels Rougiville et Chevry, concurrencent le nouveau centre. C'est également sur le territoire de la commune que naît la Mortagne qui se dirige vers Brouvelieures, puis arrose Rambervillers.

Taintrux est située à 8 km de Saint-Dié-des-Vosges, à 5 km de Saulcy-sur-Meurthe par le col d'Anozel (450 m) et à 11 km de Corcieux par le col de Vanémont (519 m).

Taintrux signifierait selon une interprétation érudite « ruisseau teint », le grès donnant une belle couleur rose-rouge au Taintroué lors des pluies. Selon d'autres historiens, le rouge évoque plutôt une limite à ne pas franchir, un terme ou rubrique instaurant l’exclusion officielle des malades lépreux qui hantaient jadis les hauteurs voisines des bois de Mortagne et de La Madeleine. Enfin, une interprétation plus mythologique prend en compte l'extraordinaire continuité de l'homme depuis le Néolithique final dans ces parages montueux. Elle relève la similarité entre pictus - peint à l'huile - et tinctus - teint à l'eau - , qualificatifs qui révèlent les dessins corporelles des peuplades non indo-européennes, donc les plus anciennes d'Europe, qu'elles soient d'Ecosse (Pictes), d'Etrurie (Tusci) ou de l'Ouest de la France (Poitou jusqu'à la grande Vasconie).

Le paysage a longtemps très différent de ce qu'il est devenu au siècle dernier. En témoignent la multiplicité de petits troupeaux de chèvres à la Belle Epoque, qui broutaient dans les talus, dans les rapailles ou sur les chaumes, exigeant une mise en défense radicale des grands bois ou des nouveaux hagis. La commune était aussi plus peuplée au XIXe siècle.

La toponymie la plus ancienne semble prouver que le Kemberg, les bois de Mortagne, le massif de la Madeleine ainsi que le bois de Champ et les terres qualifiées à son voisinage d'Anould ne formaient qu'un seul grand massif peuplé, appelé Agne. Ses habitants dispersés auraient été astreints à un simple tribut annuel, à l'origine du nom générique et communément retrouvé par ses variantes.

[modifier] Histoire

La vallée de Taintrux a longtemps été à l'écart des chemins routiers, qui empruntaient les rebords de la vallée de la Meurthe, voire les hauts d'Anould plus au sud pour contourner le grand massif d'Agne et rejoindre la vallée du Neuné, Saint-Jacques du Stat et Champ.

Véritable conservatoire des us et coutumes des civilisations les plus anciennes, elle a été choisie pour cette raison et apparaît très tôt comme chef-lieu d'une puissante mairie seigneuriale. En conséquences d'héritages financiers, cette dernière mairie a fusionné avec celle de Robache.

Comme de nombreux villages trop proches des voies de passage de la soldatesques, Taintrux fut ravagée par des bandes de pillards et de déserteurs pendant la guerre de Trente Ans.


Des combats s'y cristallisèrent en août et septembre 1914 après que Saint-Dié eut été occupée. Les militaires des deux camps réquisitionnent et dévorent force capridés domestiques.

Le maquis de Taintrux se révolta en juin 1944 à l'instar de celui de Corcieux. La répression fut sanglante : plusieurs maquisards furent fusillés dont le fils du maire de l'époque.

[modifier] Patrimoine

  • Massif montagneux couvert de résineux et parsemé de roches gréseuses aux formes originales : Pierre de Laitre, dont la roche sommitale, ou pierre, tire son nom d'un vieux cimetière ou aître en ancien français, probablement au pied du monticule.
  • L'ancien château de Taintrux a été ruiné au XVIe siècle

[modifier] Démographie

Le Centre : église et mairie
Le Centre : église et mairie
Évolution démographique
1962 1968 1975 1982 1990 1999
859 863 1 056 1 383 1 384 1 367
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
2008 2014 Bernard Saint-Dizier Clerc de notaire
1989 2008 Marcel Bataille Clerc de notaire
Toutes les données ne sont pas encore connues.

La commune est membre de la communauté de communes des Hauts Champs.

[modifier] Personnages célèbres

  • Famille de Parroye, dynastie seigneuriale, dont le premier seigneur de la mairie de Taintrux fut un simple lieutenant du duc de Lorraine.
  • Paul George et son épouse, instituteurs à Rougiville dans les années 1930, pionniers du Mouvement Freinet.


[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. soient "nos braves gens de Taintrux" en dialecte montagnard. Le sobriquet "Meuris" qui désigne en patois local les hannetons sous diverses formes oeufs, états larvaires et insectes ailées, parasites des arbres fruitiers était encore fortement péjoratif dans l'entre-deux-guerre. Ce terme qui vilipende les comportements parasites serait lié une légende.