Tabitha's place

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Sommaire

Tabitha's place est un nouveau mouvement religieux d'inspiration chrétienne, également appelé Ordre apostolique - Therapeutic healing environment ou Les Douze Tribus. La Commission parlementaire française et des associations anti-sectes se montrent très critiques à son égard.

[modifier] Historique

Ce mouvement est une branche du groupe américain Northeast Kingdom Community, basée à Island Pond (dans le Vermont, aux États-Unis), et créé par Elbert Eugen Spriggs (né en 1937, ancien marchand forain reconverti dans l'aide aux drogués). En 1984, date de sa création aux États-Unis, le groupe comptait environ 400 personnes.

[modifier] Croyances et pratiques

Le groupe procède à une lecture fondamentaliste de la Bible, prise au pied de la lettre. Il désire vivre de la même manière que les premiers chrétiens au Ier siècle.

Les membres s'appellent entre eux par des noms hébreux. Ceux-ci, déterminés par les autres membres de la communauté, font référence à un trait de personnalité de celui qui le porte. Le nom-même du groupe provient d'ailleurs d'une sainte de la Bible ressuscitée par l'apôtre Pierre (récit du Livre des Actes).

Se basant sur certains versets de la Bible, les parents sont encouragés à discipliner physiquement leurs enfants ; ces derniers sont d'ailleurs scolarisés au sein même du groupe. De l'avis général, l'éducation reçue dans la communauté est assez rigoriste.

Le mouvement proscrit les vaccins et ses membres vivent en autarcie.

Un inspecteur de l'Education nationale, M. Philippe Wolf, suit régulièrement la scolarité de ces enfants[1].

[modifier] Organisation

Le groupe produit lui-même ses biens élémentaires et vend dans ses commerces (boutiques, boulangeries, restaurants) ses productions artisanales (produits maraîchers, pain, objets de menuiserie, lits, cosmétiques, bougies). Il tient également un café mobile lors de grands festivals. Sa production de literie est connue sous le nom de Futon Pyrénées qu'il vend à Oloron.

En interne, un conseil ou gouvernement (composé de membres âgés car expérimentés) décide des grandes orientations du groupe ainsi que des priorités budgétaires. Les différentes activités sont supervisées chacune par un responsable qui administre son propre domaine. Personne n'a l'exclusivité sur tous les pouvoirs et l'argent.

Le mouvement est souvent présent lors de grandes manifestations : par exemple, il a présidé, en 2000, plusieurs forums lors de "la Journée de la Terre" à Washington ; pareillement, l'un de ses restaurants était présent aux Jeux Olympiques de Sydney.

[modifier] Rayonnement et effectifs

Au niveau mondial, le groupe est composé de quelques communautés réparties au Brésil, au Canada, aux États-Unis, en Nouvelle-Zélande, en Argentine, en Espagne et en Allemagne.

En France, il est présent à Angous où il possède une propriété de onze hectares, ainsi qu'à Sus, dans les Pyrénées-Atlantiques, où la communauté existe depuis 1983.

Les effectifs sont constitués d'environ 170 adultes, et de 70 enfants de différentes nationalités (allemande, algérienne...).

[modifier] Controverses et polémique

[modifier] Secte ?

Le rapport n°2468 de la Commission parlementaire française est défavorable au groupe, qui l'a listé comme secte ayant entre 50 et 500 membres, et est considérée comme étant apocalyptique.

Pour sa part, le mouvement récuse cette appellation, affirmant ne pas avoir de gourou, ne pas pratiquer la manipulation mentale et ne pas être coupé du monde.

[modifier] Démêlés judidicaires

En octobre 2001, la cour d'assises des Hautes-Pyrénées a reconnu coupables Michel et Dagmar Ginoux, membres du groupe, de "privation d'aliments et de soins ayant entraîné la mort" de leur enfant, Raphaël, décédé en avril 1997 à l'âge de 19 mois. L'enfant souffrait d'une malformation cardiaque non soignée et de rachitisme. Le couple a été condamné à douze ans de réclusion criminelle.[2]

En mars 2002, la cour d'appel de Pau a condamné 19 membres du groupe à 300 EUR d'amende et 6 mois de prison avec sursis pour soustraction aux obligations parentales légales, notamment refus de scolarisation et de vaccination.[3]

[modifier] Scolarisation interne

Une école a été créée à Sus où les enfants sont éduqués par les membres du groupe. Selon des témoins de la dernière Commission parlementaire sur les sectes en France consacrée à l'influence sectaire sur les mineurs, lors de l'annonce d'une inspection dans leur école, le groupe a transféré la majorité des enfants en Espagne afin d'échapper au contrôle.

Récemment, une autre école appartenant à Tabitha's Place a vu le jour à Strasbourg. Les services d'inspection académique n'ont pas pu effectuer leur contrôle dans cette école, le groupe s'y étant opposé.

Le mouvement justifie la non-inscription des enfants de la communauté à l'école publique par le fait qu'elle ne favorise pas l'élévation spirituelle à cause des mauvaises influences auxquelles les jeunes sont soumis - l'enseignement n'étant pas biblique.

Le 21 novembre 2006, plusieurs députés (Brard, Vuilque, Gest, Fenech) se sont rendus à Sus afin d'enquêter sur le cas des enfants dans la communauté. Aucune maltraitance physique n'a été décelée, mais il a été constaté que les dix-huit enfants présents vivent coupés du monde extérieur, et ne connaissent rien de la vie extérieure au groupe, ni par contact direct, ni par aucun média[4].

A la suite de cette visite, la communauté de Tabhita's place a présenté sa propre version des faits[5] et publié sur son site un communiqué, révélant notamment la différence entre les commentaires que leur auraient faits les députés durant cette visite et les déclarations faites ensuite à la presse[6].


[modifier] Annexes

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

Favorables 
Défavorable 

[modifier] Notes et références