Stryge

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Les stryges ou striges (du grec strigx, « oiseau de nuit »), sont des démons femelles ailés, mi-femme mi-oiseau, qui poussent des cris perçants. Elles apparaissent dès l'Antiquité dans la croyance romaine (les premiers textes portant sur le sujet ont en effet été écrits en latin et semblent se référer à une ancienne croyance populaire).

Les stryges s'en prennent essentiellement aux nouveau-nés, soit qu'elles sucent leur sang, soit qu'elles les enlèvent de leurs serres crochues... Elles sont pour cela souvent confondues avec les vampires. Elles sont également associées aux cimetières. Selon Pline, elles empoisonnaient les enfants avec leur lait.

Le mot « strige » servit aussi d'injure dans le monde romain.

La déesse Carna, qui veillait sur les gonds des portes des maisons, avait pour fonction d'écarter ces monstres grâce à des incantations magiques.

Les Saxons étaient convaincus que les stryges mangeaient ou suçaient le sang des vivants et pour s'en préserver, il fallait à tout prix brûler les stryges qu'ils avaient surprises et en manger la chair.

Chez les arabes, la stryge prend le nom de goule (ou ghole) et se repait de la chair corrompue des cadavres.

[modifier] Dans la littérature et l'Histoire

  • Ovide, au livre IV des Fastes écrit :
« Il existe des oiseaux voraces, à la tête énorme, aux yeux fixes, au bec aiguisé pour la rapine : leurs plumes sont blanches et leurs serres crochues. On dit qu'ils déchirent les entrailles de ceux qui ne se sont encore nourris que de lait et qu'ils aiment à s'enivrer de leur sang. On les nomme stryges à cause du cri sinistre dont ils épouvantent la nuit. »
  • Pétrone dans son Satiricon les montre dérobant les cadavres des jeunes hommes et les remplaçant par des mannequins de paille :
« Les Striges avaient volé l’enfant et avaient mis à sa place une marionnette de paille. »
  • Pline l'Ancien, dans son Histoire Naturelle décrit une croyance populaire :
« Je considère en effet comme une fable ce qu’on dit des Striges : qu’elles traient le lait de leurs mamelles entre les lèvres des enfants. [...] Strige est une injure déjà ancienne, mais je ne puis déterminer quel est cet oiseau »
« Si quelqu'un a traité à voix haute une femme de stryge ou de prostituée sans pouvoir le prouver, il sera condamné à une amende de 2500 deniers... Si une stryge a dévoré un homme et qu'elle en est convaincue, elle sera condamnée à payer 8000 derniers. »
  • Charlemagne, chrétien qui ne croyait pas aux esprits maléfiques, condamna à mort, dans ses capitulaires, les Saxons qui avaient fait brûler des personnes, hommes ou femmes, accusées d'être stryges.

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