Steinberg's

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Logo Steinberg's avant la faillite

Les supermarchés Steinberg était une entreprise québécoise qui, à son apogée, opérait à la fois une chaîne de supermarchés et un parc immobilier. Fondée en 1913, elle a fait faillite au début des années 1990.

[modifier] Historique

Les Supermarchés Steinberg ont débuté par une épicerie, fondée en 1913 à Montréal par une immigrante juive-hongroise, Ida Steinberg. Ses cinq fils, menés par Samuel Steinberg, ont fait évoluer la compagnie d’une minuscule épicerie sur le Boulevard Saint-Laurent, à la plus grande et la plus populaire chaîne de supermarchés du Québec.

Elle fut la première à exploiter le concept du supermarché au Québec, avec des expansions en Ontario (principalement dans la région d’Ottawa) et à certains endroits au Nouveau-Brunswick. Steinberg s'est par la suite intéressé au marché immobilier sous l’appellation Ivanhoe Investments et a été propriétaire de plusieurs centres commerciaux.

Steinberg a également possédé et géré une chaîne de grands magasins à rabais, nommée Miracle Mart (dirigée par la fille de Samuel, Mitzi et plus tard rebaptisée Magasins "M") qui vendait des vêtements, des jouets et des électroménagers. Les magasins "M" ont cessé toute activité peu de temps après la faillite et la disparition de la chaîne de supermarchés Steinberg.

Pendant plusieurs décennies, et jusqu’à la fin des années 1980, Steinberg était la plus grande chaîne de supermarchés au Québec. On trouvait des magasins dans presque tous les quartiers de l’île de Montréal et ses concurrents étaient par exemple Provigo et Métro. Samuel Steinberg fut l’un des premiers employeurs à réclamer le bilinguisme anglais-français de tous ses employés, ce qui a mené à la suprématie de l'entreprise. La compagnie devint si populaire chez les Québécois francophones, que l’expression « Je fais mon Steinberg » était devenue synonyme de « faire ses courses », peu importe dans quelle chaîne de supermarchés. La chaîne se développa en Ontario, au-delà de la région d’Ottawa, utilisant généralement les enseignes Miracle Food Mart et Ultra Food & Drug pour ses supermarchés ontariens ailleurs que dans l’est ontarien.

Les problèmes commencèrent pour la compagnie après le décès de Samuel en 1978. Le laisser-aller des négociations avec le syndicat, et l’absence de plan de succession marquèrent le début du déclin de la compagnie. Les choses s’envenimèrent rapidement quand une lutte de pouvoir s’engagea entre la fille de Samuel, Mitzi, son mari Mel Dobrin, sa fille Marilyn Steinberg Cobrin et son autre fille Evelyn Steinberg.

Au début des années 1990, l’augmentation des coûts et la concurrence de plus en plus féroce eurent des conséquences néfastes, et en 1992, Steinberg est mise aux enchères. La chaîne ontarienne Loblaw's a d’abord tenté d’acquérir Steinberg, une tentative bloquée par le gouvernement du Québec. La compagnie fut rachetée par Socanav, une société d’expédition qui n’avait aucune expérience de la grande distribution. Steinberg, dirigé par Socanav, sombra en quelques années, et Loblaw’s tenta d’acheter la chaîne de nouveau. Ils furent déjoués une deuxième fois par le gouvernement québécois, qui s’arrangea pour que Steinberg soit racheté par ses deux principaux concurrents : Métro Richelieu et Provigo. Pour éviter les accusations de monopole, Métro Richelieu et Provigo vendirent quelques anciens magasins Steinberg à IGA. Les magasins ontariens The Miracle Food Mart et Ultra Food & Drug furent vendus à A&P Canada, qui les renomma A&P et Dominion Store comme ses autres magasins. La chaîne Provigo fut éventuellement rachetée par Loblaw's quelques années plus tard.

Au début des années 1990, le nom Steinberg (ainsi que ses magasins dérivés, comme Miracle Mart) disparurent et ses magasins furent rachetés et convertis par ses concurrents. Son parc immobilier fut acheté par la CDPQ.

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