Sophie Scholl

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Buste de Sophie Scholl par Nicolai Tregor à l’université de Munich
Buste de Sophie Scholl par Nicolai Tregor à l’université de Munich

Sophie Scholl (9 mai 1921 à Forchtenberg, Allemagne - 22 février 1943 à Munich, Allemagne) est une résistante allemande de la Seconde Guerre mondiale, est l'un des piliers du réseau La Rose blanche (Die Weiße Rose).

Sommaire

[modifier] Biographie

Portrait de Sophie Scholl sur un timbre allemand de la série Femmes de l'histoire allemande.
Portrait de Sophie Scholl sur un timbre allemand de la série Femmes de l'histoire allemande.

Comme le reste des jeunes allemands, elle est embrigadée dans les mouvements de jeunesse allemande. Elle y ressent très tôt les restrictions de libertés, en particulier de pensée et de religion. Après le bac en 1940, elle devient garde d’enfants. Dans les « services du travail » et « service auxiliaire » qu'elle effectue en 1940-41, elle parvient à garder, malgré l'interdiction de posséder des livres, les Pensées de saint Augustin; elle garde en mémoire cette phrase : « Tu nous as créés pour que nous allions à Toi, et notre cœur est inquiet, jusqu'à ce qu'il repose en Toi »[1]. Elle entame ensuite des études de biologie et de philosophie en mai 1942 à Munich.

Du fait de son éducation protestante, de l'opposition déclarée de son père au nazisme, et de l’expérience vécue par son frère, militaire étudiant en médecine à Munich, puis infirmier dans les hôpitaux du front de l’Est, qui est témoin de la barbarie nazie à l'encontre des juifs et des populations russes, elle ouvre les yeux sur la situation de l’Allemagne. À partir de juin 1942, elle tient des réunions avec son frère Hans et Carl Muth. Elle les aide à imprimer et à diffuser les tracts hostiles au régime nazi et à la guerre.

Après avoir lancé des tracts dans la cour intérieure de l’université de Munich, elle est dénoncée à la Gestapo par le concierge de l'université et est arrêtée avec son frère Hans le 18 février 1943. Conduite devant le « Volksgerichtshof » (« Tribunal du peuple »), elle est condamnée à mort après un procès mené en trois heures seulement. C'est Roland Freisler lui-même, le chef du Tribunal du peuple, venu spécialement de Berlin, qui annonce la sentence pour faits de « haute trahison, propagande subversive, complicité avec l'ennemi et démoralisation des forces militaires ». Elle sera guillotinée[2] le jour même le 22 février 1943 à Munich, et cela malgré la législation allemande qui imposait un délai de 99 jours avant l'exécution d'un condamné. Elle fait preuve de beaucoup de courage lors de son exécution, selon le témoignage des gardiens de la prison.

Elle est ensuite enterrée dans le cimetière proche de la forêt de Perlach, aux côtés de son frère Hans et de Christoph Probst, exécutés le même jour.

Quelques jours après sa mort, Thomas Mann lui rend hommage sur les ondes de la BBC.

[modifier] Postérité

La chute du mur en 1989 et l'accès aux archives de l'ex-RDA ont permis de découvrir les procès-verbaux des interrogatoires des 2 étudiants par la Gestapo.

En Allemagne, de nombreuses écoles portent le nom de Sophie et Hans Scholl.

Un prix littéraire, le Prix frère et sœur Scholl, a été créé en 1980.

[modifier] Annexes

[modifier] Notes et références

  1. Inge Scholl, La Rose blanche, éditions de Minuit, p 48
  2. La vraie mort de Sophie Scholl

[modifier] Bibliographie

  • Didier Chauvet, Sophie Scholl, une résistante allemande face au nazisme, L'Harmattan, 2004 ;
  • Inge Scholl, La Rose Blanche. Six Allemands contre le nazisme, Minuit, 2001. Inge est la sœur de Sophie et Hans;
  • Carole Bitoune (historienne), La révolte au féminin, Hugo et Cie, 2007.

[modifier] Filmographie

[modifier] Lien externe