Sonderbund

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Le Sonderbund ou Sondrebond (signifiant, en allemand, alliance particulière) fut une ligue créée en 1845 en Suisse entre sept cantons catholiques et conservateurs afin de défendre leurs intérêts particuliers contre une centralisation du pouvoir.

Sommaire

[modifier] Cantons membres

Caricature des sept cantons du Sonderbund
Caricature des sept cantons du Sonderbund

Les membres en furent les cantons de Lucerne, de Fribourg, du Valais, d'Uri, de Schwytz, d'Unterwald et de Zoug. On peut constater que certains cantons catholiques, à tendance libérale, comme le Tessin n'en firent pas partie.

[modifier] Causes

Cette alliance avait été conclue suite à la prise du pouvoir du Parti radical qui avait, grâce à la majorité des cantons, pris des mesures anti-catholiques, comme la fermeture des couvents en Argovie en 1841. Lorsque Lucerne, comme mesure de représailles, rappela les Jésuites la même année, des bandes armées de radicaux, appelées "Corps-Francs" envahirent le canton. Cela entraina une révolte, dont l'une des véritables causes était le refus, de la part des élites de ces cantons ruraux, de perdre leurs anciens privilèges dans une Suisse plus centralisatrice.

La majorité radicale à la Diète fédérale décida la dissolution du Sonderbund en le 21 octobre 1847, considérant qu'il était contraire au Pacte fédéral, interdisant les alliances militaires. Les catholiques considéraient quant à eux que cette alliance était défensive, et donc autorisée par le pacte fédéral, suite aux incursions radicales à Lucerne.

[modifier] Les adversaires

L'armée confédérale, composée de soldats de tous les autres cantons, sauf Neuchâtel et Appenzell Rhodes-Intérieures restés neutres, sous les ordres du général Guillaume-Henri Dufour, fut levée contre ses membres.

L'armée du Sonderbund était quant à elle aux ordres du général Jean-Ulrich de Salis-Soglio. Fait étonnant, celui-ci était à la tête des forces catholiques du Sonderbund alors qu'il était lui-même protestant et venait du canton des Grisons, engagé aux côtés des forces fédérales. La faiblesse du Sonderbund tient au fait qu'il s'agit d'une organisation militaire soumise aux règles de l'ancien régime, chaque décision dépend du Conseil de Guerre, Salis-Soglio n'a pas les plein-pourvoirs.

[modifier] La guerre

Icône de détail Article détaillé : Guerre du Sonderbund.

En 27 jours, du 3 novembre au 29 novembre, le Sonderbund, nettement inférieur en hommes et en armes, fut vaincu (notamment au combat de Gislikon) dans une campagne faisant moins de cent victimes. En ordonnant à ses soldats d'épargner les blessés, le général Dufour préfigura la fondation de la Croix-Rouge à laquelle il participa quelques années plus tard. Une des raisons de la victoire de Dufour fut qu'il avait la totalité du pouvoir militaire entre les mains, ce qui lui permettait d'avoir le dessus sur les troupes du Sonderbund.

La brièveté des combats fit que lorsque les autres États vinrent tenter une médiation, tout était déjà terminé. De plus, l'Europe est en proie au "printemps des peuples", elle n'a donc pas le temps de s'occuper de la Suisse.

En 1848, une nouvelle constitution mit un terme à la quasi-totale indépendance des cantons et transforma la Suisse en un État fédéral. Les Jésuites furent bannis de Suisse; ce bannissement sera confirmé pendant le Kulturkampf par les articles d'exception

[modifier] Littérature, théâtre et cinéma

L'écrivain vaudois, Charles Ferdinand Ramuz, écrivit en 1906 La Grande Guerre du Sonderbund, en 1982 le cinéaste suisse, Alain Bloch le met en scène sous le même titre, il sera mis en scène au théâtre par François Rochaix sous forme d'un spectacle poético musico pictural.

L'histoire raconte les péripéties de l’aventure d'un soldat parti en 1847 de son village vaudois pour se battre contre les catholiques fribourgeois. Il évoque par son pouvoir poétique, toutes les guerres mais aussi la destinée des hommes. Avec une belle intensité, Ramuz brosse les moments d'émotion, les détails cocasses qui se succèdent dans l'existence de citoyens devenus soldats.

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