Kulturkampf

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Le Kulturkampf, ou combat pour la culture, est un conflit qui opposa le chancelier du Reich Otto von Bismarck, à l’Église catholique et au Zentrum, parti des catholiques allemands, entre 1871 et 1880.

Pour Bismarck, prussien et protestant, le catholicisme apparaît comme un élément étranger qui menace l’unité du nouvel Empire allemand (18 janvier 1871), d'autant plus que la proclamation du dogme de l'infaillibilité pontificale heurta les protestants. Il y a aussi «le côté polonais de la question»[1] qui, aux dires de Bismarck, a été déterminant dans sa décision. En effet, les pangermanistes parlent avec indignation des «Daicz katolicki», ces Allemands établis dans la Pologne prussienne et qui auraient été polonisés par le clergé catholique. Vers la fin du siècle, Tannenberg, qui représente le pangermanisme populiste, évoqua ces jeunes Polonaises qui vont travailler en Allemagne et ramènent un fiancé allemand ; le mariage est béni par le curé et les enfants élevés à polonaise : «Le grand-père s'appelait Schroeter, le petit-fils s'appelle Szreda et est un agitateur polonais de première classe !»

Le chancelier souhaite établir de nouveaux rapports entre l’État et l’Église catholique, défendue au Reichstag par le parti Zentrum. Il mène contre elle un combat législatif en Prusse et dans l’Empire allemand entre 1871 et 1887. Ainsi, le Paragraphe de la chaire (10 décembre 1871) prévoit la prison pour les prédicateurs qui critiquent l’État. La Loi du 11 mars 1871 sur l’inspection des écoles établit le contrôle des écoles par l’État. Le 4 juillet 1872 les Jésuites sont expulsés. Les lois de mai de 1873 contrôlent la formation et la nomination du clergé. Enfin, le mariage civil devient obligatoire en Prusse en 1874 et le 6 février 1875 dans l’Empire allemand.

À partir de 1880, Bismarck commence à modifier sa politique : il supprime, adoucit ou laisse en sommeil certaines lois. En effet, le Zentrum est devenu un partenaire incontournable, puisqu’il a gagné aux élections du Reichstag en 1874 12 % de voix en plus.

[modifier] En Suisse

Un mouvement semblable exista simultanément en Suisse, où il aboutit à la révision de la Constitution de 1874 et à l'adoption des articles d'exception, expulsant les Jésuites, rendant non-éligibles prêtres et moines, limitant le nombre d'évêchés et la création de nouveaux couvents.

[modifier] Notes

  1. Article de Cliotextes