Discuter:Silence

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Bonjour. Je souhaie participer au recyclage. Je supprime donc la signature de E.U.G. (modif faite sous IP), et je tente de dégager une planification. Guffman 4 janvier 2006 à 01:33 (CET)

Sommaire

[modifier] planification faite.

... Ben ... Le plan parle de lui même : il est excellent. En revanche, faut garder le plan, et remplacer le texte de chaque paragraphe, pour que l'article ait un intérêt encyclopédique. Guffman 4 janvier 2006 à 01:41 (CET)


je remets l'essai philosophique dans son ensemble (en supprimant le pseudo). en effet, il est impensable qu'on puisse le couper. cela dit, on peut tj faire un article "silence" suivant les thèmes proposés. on gardera en entier ou pas l'essai.

[modifier] Essai philosophique

travail original, déplacé depuis l'article - phe 1 novembre 2006 à 05:02 (CET)
Parler du silence c’est déjà faire grand bruit. On ne comprend pas très bien, si c’est le mystère qu’il dissipe qui nous attire, la curiosité supplantant le désir de connaître, ou bien tout au contraire sa translucidité qui le rend loin d’être énigmatique puisque le silence en ne disant rien, dit tout.

Voilà donc le clivage qui détermine tout le problème à savoir ce caractère à la fois explicite et implicite, l’entêtement se le disputant à l’absurdité. En effet, discourir du silence c’est tenter d’expliquer l’or avec l’argent ou encore bâtir une maison en paille, faire face à la tempête et s’attendre à l’inévitable puisque Dieu explique tout mais justement tout n’explique pas Dieu. D’où la difficulté, car si « la parole est d’argent, le silence est d’or » alors pour l’approcher avec des mots il faut ruser, effectuer une opération de conversion et mettre sur l’un des deux plateaux de la balance plus d’argent que l’on a mis d’or sur l’autre. Le silence est donc avant tout affaire d’argent, car il s’agit bien d’économiser son temps de parole. De ce fait, le silence n’est pas seulement présent lorsque la solitude nous envahit, mais au contraire il n’est jamais si important que lorsque nous sommes en société c'est-à-dire a minima à deux. En sorte que le silence est dans l’idée cette tangibilité du vide, là où le néant se fait palper, sentir et entendre, s’attaquant bien plus à notre sensibilité qu’à notre entendement.

Faute de mieux, le silence in concreto n’est pourtant pas celui de l’espace infini là où justement les sons ne se propagent pas et où il serait parfait, pur, et vierge mais celui de la rue, là où un bruit de fond ne fait que couvrir un silence insupportable. Voilà pourquoi, le silence est partout sauf dans les lieux stériles, car pour qu’il puisse exister il faut déjà que des mots et des cris aient pris le dessus. De ce fait, le silence est partout et nulle part à la fois, il est en tout temps et aucun temps, c’est dire son omniprésente et son éternelle absence. On comprend donc pourquoi le silence invite au calme et à la sérénité sans préciser cependant que la violence et le désordre risquent d’être eux aussi au bal.

Or, comment ne pas se demander si le silence n’est pas tout d’abord un remède, car « toute vérité n’est pas bonne à dire » ou encore s’il n’est pas préférable de parler plus tard, passer sous silence pour laisser réfléchir ? Après tout, il nous faut toujours un temps de réflexion pour tirer des conclusions ou tout simplement se retrouver avec soi-même afin de pouvoir vraiment penser tel Descartes qui pour rédiger les Méditations Métaphysiques quitte la France pour la Hollande ou Schopenhauer pour achever Le monde comme volonté et comme représentation se retire dans sa maison de campagne à Dresde. Aussi, la paix de l’âme et de l’esprit passe par le silence c'est-à-dire le moment où personne ne vient troubler notre propre désinvolture. C’est sans doute ce qui inspire à Paul Valéry ces vers sublimes « O mon silence !… Edifice dans l’âme, / mais comble d’or aux mille tuiles. Toit ! » [silence] qui se transforme finalement en tumulte jamais si espéré « rompez vagues ! Rompez d’eaux réjouies / Ce toit tranquille où picoraient des focs ! » (Le cimetière marin).

Pourtant et pour cause, le silence est aussi au principe du mensonge, car pour dire ce qui n’est pas, il faut déjà cacher et taire ce qui est. Il s’agit là de sauver les apparences, faire tout pour que le silence prenne le dessus du vrai et du juste peut-être même du beau en tout cas extérieur dans la mesure où parfois voire même souvent rester muet c’est éviter de s’exposer au danger, bref « mulieren ornat silencium » [le silence embellit la femme] qui a donné d’ailleurs « sois belle et tais-toi ». On comprend donc pourquoi le silence doit faire face à une question d’ordre catégorique à savoir « peut-on se taire et si oui quand ? ».

Or, I. Kant dans Les fondements de la métaphysique des mœurs voit dans le mensonge l’anéantissement de l’idée même de promesse et c’est pourquoi il dénonce plus tard, dans la Critique de la raison pratique, la perversion que peuvent prendre les impératifs hypothétiques. Mais alors comment concilier deux exigences morales, l’une ordonnant de faire exactement le contraire de l’autre ? Sous la torture, un prisonnier « refuse de donner les noms et les adresses qu’on veut lui arracher » (Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception), tenant à sa vie, il ment. L’exception révèle alors une faille dans la pensée kantienne si on considère qu’il n’y a pas de hiérarchie dans les impératifs catégoriques. C’est le contexte qui sauve I. Kant, car le prisonnier maintient, en mentant, la promesse tacite qu’il avait fait avec ses camarades. Ce n’est donc pas du tout « l’exception qui confirme la règle » d’autant plus que dès qu’une fente est trouvée, les mathématiques découvrent une loi plus générale qui parvient à l’englober. « Le dire » est donc bien une épreuve à la fois psychologique et sociologique qui bouleverse tout et n’importe quoi, attendu que rien ne change, puisque la vérité demeure, mais aussi tout change puisque les regards ne sont plus et ne seront jamais plus les mêmes, pour ne pas dire qu’ils divergent définitivement.

De sorte qu’avouer c’est affronter vraiment sa condition et par des mots se battre contre le silence général. Tout comme, on brise le silence lorsque séropositif on parvient enfin à le dire ou remontant le torrent social on déclare enfin son homosexualité. Des mots peuvent ainsi enterrer le silence d’un homme sans pour autant arriver à effleurer l’unique et grave silence qui lui subsiste et ne connaît l’usure que par un temps très long ou à coup de révolutions. Autrement dit, le silence bien que partout ne devrait jamais être l’objet d’une ou plusieurs volontés, cette évidence étant encore plus flagrante là où il triomphe. Aussi, le proverbe « qui ne dit mot, consent » est paradoxal puisque justement ne rien dire, ce n’est peut-être pas dire « non », mais ce n’est surtout pas dire « oui ».

Pourtant, l’histoire lui vient au secours lorsque, par exemple, un peuple accepte tacitement l’extermination d’un autre, ou une jeune fille, le choix marital de son père. Il y a donc un retour du prosaïque dans ce qui se voudrait justement tout sauf matériel et même pas spirituel mais seulement conceptuel. En sorte que le silence est d’abord une affaire politique, où sa rencontre avec l’économie et la morale vient forger un enjeu qui n’est rien d’autre que celui de la vie. Primo Levi renverse alors complètement la donne : passer sous silence c’est refuser à condition que la liberté ne soit plus de la partie, cela suite à la célèbre formule de Alain « penser c’est dire non » (Propos sur les pouvoirs) car justement le silence teinté de liberté est inexcusable, celui teinté de despotisme plus que légitime. Voilà sans doute ce qui fait dire à ce dernier philosophe que les tyrans ou les dictateurs n’ont jamais peur du suffrage universel, au contraire, mais seulement du bulletin secret.

Pourtant, une politique commune semble vouloir justement l’inverse c'est-à-dire persister dans un silence dont elle ne prononce même pas le mot. Il n’y a rien à voir et surtout rien à dire. Voilà que la démocratie se trahit elle-même par l’abstentionnisme, par des discriminations dites « positives » ou tout simplement dans son idée même qui prône « l’égalité à la naissance » alors qu’à la minute qui suit, nous ne le sommes déjà plus. Voilà des délits et des pratiques qui ne datent pas d’aujourd’hui, et qui toutefois font la Une des journaux sans jamais être comptés puisque nous croyons ingénument qu’ils sont rarissimes (ou comme on peut le lire dans des affiches du métro : « la violence moins on en parle, plus ça fait mal »).

Le seul silence alors capable d’éveiller les consciences est donc celui des morts, car il impose un devoir de mémoire et par là même à respecter ceux qui ne sont plus ou bien mépriser ce qui fut dans son immense monstruosité. Hasard ou pas, on retrouve l’idée grecque antérieure même à Platon, dont Homère se veut le père fondateur : la mort n’a ici rien à voir avec un Jugement, elle n’est que l’âme qui arrachée à un corps se retrouve telle une ombre qui donnerait tout, elle qui n’a plus rien à offrir, pour pouvoir parler et transmettre tel ou tel message. Or, c’est bien à cela qu’est confronté Ulysse dans l'Odyssée quand suite aux conseils de Circé il doit égorger suffisamment de moutons pour que le sol s’empreigne de leur sang et que les ombres des morts puissent reprendre chair et ainsi mettre fin à leur silence. Nulle raison de s’étonner ensuite si le silence renferme toujours du surprenant ou plutôt, devrait-on dire, du terrifiant, du pétrifiant, l’inconcevable tel Ulysse qui apprend la mort de sa mère par la bouche de celle-ci même.

Mais alors parmi tant d’accords communs pour éviter de parler et tant d’inconvenances sacralisées, que peut faire la philosophie sans trop grossir le verbiage ? Seulement poser une question : à quoi bon souhaiter l’effondrement du silence lorsqu’on sait qu’il ne peut avoir lieu qu’en amont de la fameuse interrogation kantienne « que nous est-il permis d’espérer » ? C’est que le silence est soumis au préalable à la tolérance qui doit déterminer seule quand il devient vraiment inacceptable. Il s’agit donc de doser cette médecine préventive pour en extraire le maximum de bénéfices sans jamais oublier qu’il ne faut jamais en abuser, la morphine apaisant nos douleurs mais pouvant aussi nous guérir de la vie. E.U.G.

[modifier] Un peu bcp

Ca me parait un peu beaucoup comme seuil: "un signal audio est considéré comme silencieux si son niveau sonore est en dessous de 40dB."Filou 23 janvier 2007 à 10:18 (CET)

[modifier] Autre doute

« La référence mathématique de 0dB, autrement dit aucun son ne peut être perçu » ... Celui qui aurait dit cela n'est sûrement pas un matheux ! Cham 31 juillet 2007 à 12:52 (CEST)