Service action

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Le Service action du SDECE est devenu la Direction des opérations de la DGSE dont le quartier général se trouve au fort de Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis).

[modifier] Aujourd'hui

Elle dispose de camps d’entraînement à Perpignan et Cercottes pour les « parachutistes spécialisés » et Roscanvel pour les « nageurs de combat ».

Depuis 1981, la Division action est articulée autour du 11e Choc (Régiment parachutiste de Choc) et subdivisée en trois groupes :

  • commandos avec le Centre parachutiste d'instruction spécialisée (CPIS), stationné à Perpignan ;
  • appui aérien avec le Centre parachutiste d'entraînement spécialisé (CPES), stationné à Cercottes ;
  • Centre parachutiste entraînement opérations maritimes (CPEOM) à Quelern.

En outre, elle dispose de l’appui des avions gros porteurs et des hélicoptères du GAM56, basé à Évreux, pour les moyens de transports longue distance.

[modifier] Histoire

Suite à la guerre d'Indochine, le colonel Jacques Morlanne créé, à partir d'un fichier de tous les anciens volontaires spéciaux des unités aéroportées, le noyau du Service Action du SDECE [1]. Au printemps 1947, il envoie R. Mautaint à Montlouis pour animer et entraîner le 11e bataillon de Choc, bras armé du Service Action du SDECE, qui sera par la suite dirigé par Paul Aussaresses. Avant de rejoindre Montlouis, Mautaint rédige de nombreuses notes sur l'enseignement reçu au SOE (Special Operations Executive, le service secret britannique) afin de préparer celui des futurs agents du Service Action [2].

Morlane demande ensuite à Paul Aussaresses, qui arrive au Service Action en juillet 1947 [2], tandis que les effectifs augmentent [2], de remplacer Mautaint [2], avec pour mission, selon les mots d'Aussaresses, de:

«  mener ce qu'on appelait alors la « guerre psychologique », partout où c'était nécessaire, et notamment en Indochine (...) Je préparais mes hommes à des opérations clandestines, aéroportées ou non, qui pouvaient être le plasticage de bâtiments, des actions de sabotage ou l'élimination d'ennemis... Un peu dans l'esprit de ce qu'avais appris en Angleterre. [3] »

À son retour d'Indochine, en 1952, Aussaresses fut chargé par Morlanne d'éliminer ceux qui soutenaient la rébellion algérienne. Dans son livre Pour la France : Services spéciaux 1942-1954, il raconte que « Morlane était persuadé qu'une invasion soviétique était imminente et il s'était occupé de créer des dépôts d'armes secrets sur le territoire pour que, le moment venu, une résistance puisse s'organiser. » [4]

Selon Constantin Melnik, qui supervisait, à l’époque, l’action des services secrets et de renseignements du premier ministre Michel Debré, le Service Action du SDECE a assassiné, pendant la seule année 1960, 135 personnes (dont plusieurs trafiquants d'armes qui approvisionnaient le FLN, tués par la Main rouge); coulé six bateaux et détruit deux avions [5].

[modifier] Références

  1. Ministère de la Défense, Service historique de la Défense, Département de l'innovation technologique et des entrées extraordinaires, Bureau des témoignages oraux, Histoire orale. Inventaire analytique de la sous-série 3K, tome III, par Sébastien Laurent, Hervé Lemoine, Marilyne Morais, Stéphane Simmonet, Guillaume Zeller. Château de Vincennes, 2005. p.137
  2. abcd Ministère de la Défense, Service historique de la Défense, op.cit., p.210
  3. Entretien avec Marie-Monique Robin cité in Marie-Monique Robin, Escadrons de la mort, l'école française [détail des éditions], 2008, chap. IV, p.49
  4. Paul Aussaresses, Pour la France : Services spéciaux 1942-1954, Editions du Rocher, 2001, p.257, cité in Marie-Monique Robin, Escadrons de la mort, l'école française [détail des éditions] chap. VI, p.76
  5. 135 personnes éliminées par le SDECE en 1960, L'Humanité, 20 janvier 1996