Serge Halimi

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Serge Halimi est un journaliste du mensuel Le Monde diplomatique depuis 1992 et écrivain français d'origine tunisienne. Depuis mars 2008, il en est directeur de la rédaction[1].

Docteur en sciences politiques de l’Université de Berkeley, puis professeur associé à l’université Paris-VIII de 1994 à 2000, Serge Halimi est un spécialiste des États-Unis. Auteur d’essais à succès, il décline la plupart des invitations dans les médias. Il est parfois invité dans l’émission Là-bas si j’y suis, sur France Inter.

Sommaire

[modifier] Les nouveaux chiens de garde

En 1997, Serge Halimi se fait connaître du grand public par le succès que rencontre son livre Les Nouveaux Chiens de garde. En faisant référence à Paul Nizan avec son livre Les Chiens de garde, Serge Halimi met à plat les liens entre journalistes et hommes politiques. Il démontre comment un petit groupe « d’intervenants permanents » prescrit l’opinion. Journalisme de révérence, journalisme de connivence, journalisme de marché, telles sont les formes de journalisme décrites dans ce livre :

« Un petit groupe de journalistes omniprésents - et dont le pouvoir est conforté par la loi du silence - impose sa définition de l’information-marchandise à une profession de plus en plus fragilisée par la crainte du chômage. »

Evoquant la censure, Serge Halimi souligne :

« La censure est cependant plus efficace quand elle n’a pas besoin de se dire, quand les intérêts du patron miraculeusement coïncident avec ceux de « l’information ». »

Refusant de promouvoir son livre dans les médias, Serge Halimi n’est guère couvert d’éloges. Après un silence de plusieurs mois, la plupart des « chiens de garde » cités dans l’ouvrage – ainsi que leurs auxiliaires - réagissent avec véhémence. « Serge Halimi accomplit dans Les Nouveaux Chiens de garde le prodige rétro de constituer tous les non-marxistes de France en serviteurs du Grand Capital » réplique ainsi Alain Finkielkraut (Le Monde, 12 décembre 1997). Patrick Poivre d'Arvor s’énerve : « C'est du terrorisme intellectuel doublé d'une façon archaïque de voir le monde. » (Télérama, 31 janvier 1998) Autre héros du livre, et pas des moindre, Alain Duhamel condamne : « La fraternelle entraide qu'il caricature est aussi, croyez-moi, un système de concurrence sauvage. C'est un livre archaïque » (Télérama, 31 janvier 1998). Les critiques négatives font florès : Laurent Joffrin dans Libération, 12 mai 1998 ; Philippe Tesson dans le Figaro Littéraire, 8 avril 1999, etc.

En février 1998, fait unique, Edwy Plenel, alors directeur de la rédaction du Monde, prend sa plume dans … Le Monde Diplomatique, pour critiquer vertement Les nouveaux chiens de garde.

Le livre est un succès, 220 000 exemplaires vendus, et se voit, en 2005, actualisé et augmenté. Dans cette nouvelle version, il est aussi question du traitement médiatique du référendum sur le Traité constitutionnel européen.

[modifier] L'Opinion, ça se travaille

En 2000, il publie ensuite avec Dominique Vidal L'Opinion, ça se travaille, où les auteurs expliquent comment, bien que n'ayant pas d'informations suffisamment sérieuses et crédibles à publier, les grands médias ont pris position en faveur des guerres de l’OTAN, et notamment celle du Kosovo. La cinquième édition, parue en 2006, a été également rédigée avec Henri Maler, co-animateur d'Acrimed.

[modifier] Quand la gauche essayait

Dans Quand la gauche essayait, publié en 2000, Serge Halimi analyse les réussites et les échecs des gouvernements de gauche depuis 1924.

« Mais il fut un temps où la gauche essayait. Et c’est ce temps-là qui nous intéresse. (…) Révolution ? réforme ? Ce débat qu’on prétend frappé de caducité était indissociable de ce à quoi servait la gauche quand on se mobilisait pour elle. »

[modifier] Le grand bond en arrière

Publié en 2004, Le grand bond en arrière revient sur les transformations économiques du dernier quart de siècle et leurs implications sur le monde politique. L’ouvrage dressant une situation accablante des rapports de force dans le système capitaliste se conclut par une lueur d’espoir :

« Nous avons connu d’autres ambitions collectives que celle de punir les pauvres, d’autres définitions de la liberté que celle de choisir entre deux marques de produit. Cette utopie-là vaut bien celle des autres. Et c’est aussi grâce à elle que nous savons que nous ne sommes pas condamnés à vivre dans le monde où nous vivons. »

[modifier] Autre

Serge Halimi fait une apparition dans les films de Pierre Carles Pas vu pas pris, Enfin pris ? et La sociologie est un sport de combat. Il collabore au journal de critique des médias PLPL, devenu Le Plan B depuis mars 2006 suite à sa fusion avec Fakir. Adhérent de Attac, il participe à la commission "médias" de cette organisation altermondialiste et contribue fortement à l'élaboration de la plate-forme de ses relations avec la presse.

Il est le fils de la célèbre avocate Gisèle Halimi.

[modifier] Notes et références

  1. Serge Halimi, nouveau directeur du Monde diplomatique, Les Amis du Monde Diplomatique

[modifier] Bibliographie

[modifier] Liens externes