Scherzo

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D'origine italienne désignant une composition de caractère plaisant ou divertissant, le scherzo figure ensuite une évolution du menuet dont il garde la structure de deux reprises, un trio d'une ou deux reprises, un da capo sans reprise, et se terminant souvent par une Coda. La carrure thématique est généralement de seize mesures se divisant en deux demi-phrases égales articulées en deux fois quatre mesures. Les menuets et les scherzos s'écrivent toujours avec une mesure à trois temps, 3/4 le plus souvent, évoluant parfois vers un 3/8, voire un 9/8. La différence essentielle réside dans la manière de prendre la pulsation, de battre la mesure :

  • le menuet, battu à la noire le plus souvent dans un tempo modéré, est une danse à trois temps binaires, le premier un peu appuyé, le deuxième en écho, le troisième rebondi ;
  • le scherzo est pris à la mesure, le temps égal à la blanche pointée devient ternaire ; contrairement à la valse qui suit une évolution parallèle, ce n'est plus une danse mais uniquement une musique instrumentale. Le trio change souvent de tonalité et parfois de mesure.

Pièce à part entière ou faisant partie d'une sonate ou d'une symphonie, il prend la place du menuet chez Haydn (les six quatuors op. 33 par exemple) ou chez Beethoven (les symphonies). Généralement en troisième position dans la forme musicale sonate traditionnelle, on le retrouve aussi bien en deuxième mouvement comme par exemple dans la symphonie n° 9 de Beethoven où il prend des proportions monumentales.

Le terme, signifiant littéralement « plaisanterie », est apparu au XVIIe siècle dans la musique italienne. Pièce de divertissement, assez (voire très) rapide, il devient une œuvre indépendante chez Chopin (Scherzo dit le « Banquet Infernal »), Brahms (Scherzo pour piano) ou encore Stravinski (Scherzo fantastique, Scherzo à la russe… ). Le plus célèbre est sans nul doute le poème symphonique de Paul Dukas d'après la ballade de Goethe et popularisé par Walt Disney dans Fantasia : L'Apprenti sorcier, scherzo symphonique.

Le genre est également bien développé à l'orgue puisque l'on doit de nombreux scherzos à des organistes compositeurs. Les deux plus connus sont le Scherzo de Maurice Duruflé et celui d'Eugène Gigout, auxquels on ajoutera ceux de Jehan Alain, Gabriel Pierné, Georges Jacob, Marcel Dupré, Jean Langlais (Moonlight scherzo), etc.

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