San Martin txiki

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San Martin txiki (ou ttipi) est la traduction de Saint Martin le petit. Ce saint revient très souvent dans les légendes basques. Parmi les humains, il fut le premier laboureur à cultiver la semence de blé. Il s'enquérit de l'époque où il fallait la semer, il fit de même avec la maïs, le navet et il cultiva ces trois végétaux. Il fut également le premier qui déroba au Basajaun la méthode permettant de confectionner la scie, de souder le fer avec un fondant, de faire un axe de roue de moulin. Il fut donc un civilisateur aux yeux des Basques.

Voici quatre légendes très connues:

A Ataun (Guipuscoa/Gipuzkoa) on dit que San Martin txiki alla au mont Muskia, au village même, pour rendre visite au Basajaun, ces êtres surnaturels qui récoltaient sur ces hauteurs de grandes quantités de blé. Discutant avec eux, il tomba délibérément dans un tas de blé qui se trouvait là et remplit ses chaussures de grains. C'est ainsi que lorsqu'il revint au village il amena avec lui sa précieuse semence. S'apercevant de cela l'un des Basajaun lança sa hache en direction de San Martin txiki, mais il n'atteignit pas son but. Peu de temps après, notre héros entendit chanter les Basajaun:

"Or irtete, arto ereitte; or erorte, gari ereitte; Sanlorentzota arbi ereitte".
"A l'apparition de la feuille semer le maïs; à la chute de la feuille semer le blé; pour la Saint Laurent semer le navet".

A Oiartzun (Guipuscoa/Gipuzkoa) le Basajaun fabriquait la scie. San Martin txiki (connu aussi sous San Martiniko) ne pouvait en faire autant, il n'avait pas de modèle. Désirant percer le secret, il envoya son domestique annoncer que San Martin avait fabriqué la scie. En entendant cela le Basajaun s'adressa à lui:

"Ton maître aurait-il vu la feuille de châtaignier ?"
"Non, il ne l'a pas vue, mais il va la voir" répondit le garçon qui rapporta cela à San Martin.

Ce dernier examina la feuille en question et fabriqua ainsi sa première scie. Le Basajaun entra de nuit dans la forge de San Martin txiki afin de s'assurer qu'il avait bien réussi à fabriquer quelques scies. En les voyant, il tordit les dents de façon alternées, il pensait bien qu'ainsi elles seraient inutilisables. Mais en réalité il l'améliora car, lui ayant donné de la voie, la lame put circuler plus librement dans la fente. A partir de ce moment, la technique de fabrication de la scie se répandit dans le monde.

A Kortezubi (Biscaye/Bizkaia) le Basajaun soudait le fer dans sa forge. San Martin txiki voulut savoir comment Basajaun s'y prenait pour réusir a souder deux pièces de fer entres elles. Il demanda donc de faire savoir qu'il avait découvert le procédé permettant de souder le fer. Le Basajaun demanda à cet annonceur:

"Est-ce que Martiniko asperge les pièces de fer avec de l'eau argileuse?"
"Non, il ne le faisait pas jusqu'ici, mais maintenant il le fera" lui répondit l'homme.

Suite à ce nouveau secret arraché au Basajaun, la technique de la soudure du fer se propagea parmi les peuples.

A Sare (Labourd/Lapurdi) on raconte de l'axe de la roue du moulin était en chêne, il brûlait quand il s'en servait. En revanche, celui du moulin du diable durait beaucoup plus longtemps. San Martin txiki fit déclarer que son moulin fonctionnait maintenant, et sans aucune défaillance.

"Ce qui veut dire qu'il a mis un axe en aulne" dit le diable, en commentant la nouvelle.
"il le fera" répondit l'homme.

C'est ainsi que grâce à la ruse de San Martiniko (ou San Martin txiki, San Martin ttipi), les hommes purent bénéficier de moulins dans le monde entier.

Sommaire

[modifier] Étymologie

Txiki ou ttipi signifient "petit" en basque. le suffixe a désigne l'article: txikia se traduit donc par "le petit".

[modifier] Note

Il n'existe pas de genre (masculin, féminin) dans la langue basque et toutes les lettres se prononcent. Il n'y a donc pas d'association comme pour le français ou QUI se prononce KI.

[modifier] Bibliographie

  • José Miguel Barandiarán, Dictionnaire Illustré de Mythologie Basque, traduit et annoté par Michel Duvert, Donostia, éditions Elkar, 1994. ISBN: 2-913156-36-3
  • Wentworth Webster Légendes basques, traduction Nicolas Burguete, éditions Aubéron, 2005. ISBN: 2-84498-080-5
  • Jean François Cerquand, Légendes & récits populaires du Pays Basque, éditions Aubéron, 2006. ISBN: 2-84498-093-7

[modifier] Liens internes

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