Roger Fressoz

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Roger Fressoz, alias André Ribaud, (né en 1921 à La Compôte en Savoie, mort le 26 mars 1999) est un journaliste français, ancien directeur du Canard enchaîné.

Sommaire

[modifier] Origine

Savoyard, né en 1921, ancien élève du collège diocésain de Chambéry, Notre-Dame-de-la Vilette. Il prépara l'École normale supérieure en khâgne au lycée Henri-IV. La menace du STO (Service du travail obligatoire) le contraint à renoncer à ce projet en 1944. Il est licencié ès lettres.

[modifier] Journaliste

Il fait ses débuts de journaliste en 1944 comme critique cinéma à Cordées, mais débute réellement en 1945 au bureau parisien de L'Union de Reims, où il reste jusqu'en 1967. À L'Union, comme à L'Indépendant de Perpignan, ou à Franc-Tireur, il est spécialisé dans l'écho politique et la rubrique parlementaire.

Il entre comme journaliste au Canard enchaîné en 1952 après quelques piges effectuées précédemment. Il est le rédacteur, à partir du 21 septembre 1960, et jusqu'en juin 1969, d'un pastiche des mémorialistes des XVIIe et XVIIIe siècles, intitulé « La Cour ». Il rédige, dans le style du cardinal de Retz et du duc de Saint-Simon, des articles où se trouvent dénoncés la militarisation du régime, l'exercice solitaire du pouvoir, la restriction des libertés publiques, le contrôle de l'information. Illustrée par Roland Moisan, qui dessinait des décors versaillais et des courtisans à perruque, cette rubrique, à la mort du général de Gaulle, devint « La Régence ».

En décembre 1969, à la mort de Ernest Reynaud, dit R.Tréno, Roger Fressoz prend la direction du Canard enchaîné. C’est sous sa direction que l'hebdomadaire évolue vers la dénonciation des scandales divers qui vont éclabousser le pouvoir : l’affaire Aranda, l’affaire Boulin, les « micros du Canard »… et l’affaire des diamants de Valéry Giscard d’Estaing. Il a transformé le Canard en journal d'investigation et multiplié sa diffusion par cinq. Le Canard est passé de 6 à 8 pages. Il quitte la direction du Canard enchaîné en 1992, passant la main à Michel Gaillard.

[modifier] Citations

  • « On est plus fort quand on est poli. »
  • « M. de Bré (…) était un homme d'une taille médiocre, assez boudin de figure, l'œil enfoncé, la mine basse, le cheveu noir, fort garçon d'ordre, avec une sorte de raideur, pour qui des riens continuellement étaient des hydres, le propos moral et sentencieux, l'air plein de sévérité et à se faire craindre des plus humbles à proportion qu'il était lui-même plus bas devant le Roi » [On aura reconnu le portrait au vitriol de Michel Debré.]

[modifier] Bibliographie

  • La Cour, chronique du royaume. Dessins de Roland Moisan. Julliard, 1961. Ouvrage qui recueille les célèbres chroniques d'André Ribaud parues de 1958 à 1961 au Canard enchaîné et retraçant sous la forme d'un pastiche de Saint-Simon les premières années de la présidence du Général de Gaulle. Elles furent à l'époque une source de vive irritation pour le pouvoir en raison de leur caractère particulièrement bien informé.
  • Le Roi, chronique du royaume. Dessins de Roland Moisan. Julliard, 1962.
  • Le règne, chroniques de la Cour. Dessins de Roland Moisan. Julliard, 1967.