Rocky (film, 1976)

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Rocky
Titre original Rocky
Réalisation John G. Avildsen
Acteur(s) Sylvester Stallone
Talia Shire
Burt Young
Carl Weathers
Burgess Meredith
Scénario Sylvester Stallone
Musique Bill Conti
Photographie James Crabe
Montage Scott Conrad
Producteur(s) Robert Chartoff
Irwin Winkler
Budget 1,200,000 $
Durée 114 minutes
Sortie  21 novembre 1976
 27 mars 1977

Rocky est un film américain, écrit par Sylvester Stallone, réalisé en 1976 par John G. Avildsen.

Sommaire

[modifier] Synopsis

Novembre 1975, Philadelphie. Rocky Balboa travaille pour Tony Gazzo, un usurier, et dispute de temps à autre, pour quelques dizaines de dollars, des combats de boxe sous l'appellation de « l'Étalon Italien ». Cependant, Mickey, son vieil entraîneur, le laisse tomber, et son ami Paulie, qui travaille dans un entrepôt frigorifique, encourage Rocky à sortir avec sa sœur Adrian, une jeune vendeuse réservée d'un magasin d'animaux domestiques.

Pendant ce temps, le championnat du monde de boxe catégorie poids lourd est prévu pour le jour du nouvel an 1976, année du bicentenaire des États-Unis. Quand le challenger n°1 du champion invaincu Apollo Creed se blesse, l'entrepreneur du combat recherche un nouvel adversaire pour remettre le titre en jeu mais la plupart des champions refusent de se mesurer à Creed.

L'idée d'un match contre un boxeur local de Philadelphie naît alors. Décidé à donner une chance de remporter le titre de champion du monde des poids lourds à un boxeur de seconde zone (en étant cependant sûr de sa propre victoire), Apollo Creed porte son choix sur Rocky Balboa, une fausse patte - c'est-à-dire un gaucher - dont le surnom de « L'étalon italien » l'amuse.

Pour se préparer au combat, Rocky prend pour entraîneur l'ex-boxeur des années 20, Mickey Goldmill, qui venait pourtant de le jeter de sa salle d'entraînement peu de temps auparavant. Quant à son meilleur ami Paulie, il le laisse frapper sur des carcasses de viande dans l'entrepôt où il travaille.

Pendant son entraînement, Rocky flirte avec Adrian, la discrète sœur de Paulie. La nuit avant le match, Rocky confie à Adrian qu'il n'espère pas battre Creed, mais tout ce qu'il veut c'est tenir la distance contre le champion en titre, tenir les 15 rounds contre lui.

Au départ, Creed prend le combat à la légère, pensant ne faire qu'une bouchée de l'amateur. Mais le boxeur amateur le met au tapis dès le premier round et le match s'intensifie. Au quatorzième round, Rocky tombe au tapis mais se relève là où tout le monde lui conseille de laisser tomber. Au bout des 15 rounds, chaque boxeur est exténué et souffre de beaucoup de blessures. Apollo Creed est néanmoins annoncé vainqueur par décision des juges, ce que Rocky n'a que faire, vrai gagnant mentalement, qui rejoint Adrian, tombe dans ses bras et lui dit qu'il l'aime.

[modifier] Production

Le concept original de Rocky et son personnage principal a été inspiré à Sylvester Stallone par un combat entre Muhammad Ali and Chuck Wepner[1]. L'idée qu'un boxeur inconnu tienne le match entier et contre toutes les espérances intéresse Stallone. Il commence donc l'écriture du scénario Paradise Alley. Après la lecture du script, les producteurs Irwin Winkler et Robert Chartoff demandent à le rencontrer. L'acteur américain expose alors son concept de Rocky, ce qui impressionne Chartoff. Les deux hommes décident de soutenir financièrement Stallone pour qu'il finalise ce scénario, avec l'assurance qu'ils seraient les premiers à le voir une fois terminé.

Le studio pense proposer le film à des stars établies telles que Burt Reynolds ou James Caan, entre autres. Stallone s'y oppose, demandant qu'on lui donne une chance de briller dedans. Il affirmera plus tard qu'il ne se serait jamais pardonné si le film avait rencontré le même succès avec quelqu'un d'autre à l'affiche. Il sait que le contrat de Winkler et Chartoff avec le studio leur permet de lancer un projet si le budget est assez faible.

Certains éléments de l'histoire sont changés pendant le tournage. Au départ, le ton du film devait être plus sombre, Mickey étant dépeint comme un raciste. Même la fin était différente, Rocky devait abandonner le combat après avoir réalisé qu'il ne voulait pas faire partie du monde de la boxe professionnelle.[1]

Bien que Winkler et Chartoff soient enthousiastes pour ce projet, ils hésitent d'abord à laisser Stallone jouer le rôle principal. Les producteurs rencontrent aussi quelques soucis pour attribuer les autres personnages principaux. Le véritable boxeur Ken Norton est le premier pressenti pour interpréter Apollo Creed mais le rôle est finalement donné à Carl Weathers. Pour les traits d'Adrian, Carrie Snodgress est tout d'abord choisie mais des problèmes d'argent poussent à abandonner la piste et à chercher ailleurs. Susan Sarandon auditionne aussi mais est jugée trop mignonne pour le rôle. Après l'audition de Talia Shire, Chartoff et Winkler insiste pour que l'actrice soit finalement engagée[2].

La steadicam de Garrett Brown est utilisée pour filmer pour la scène de la montée des marches. Elle sert aussi pour certains plans des scènes de combat. Elle peut d'ailleurs être aperçue aux premières loges pendant le match final. Rocky est souvent cité par erreur comme le premier film à utiliser cette technique de caméra mais la première production à l'utiliser est En route pour la gloire (1976) de Hal Ashby[3]. Pour la scène finale, les séquences sont enregistrées dans l'ordre inverse, les acteurs commençant lourdement maquillés[1].

Durant le tournage, Sylvester Stallone et Carl Weathers souffrent de blessures causées par le combat final : Stallone est contusionné aux côtes tandis que Weathers est touché au nez. L'interprète de l'étalon italien doit même s'arrêter trois semaines pour récupérer.

[modifier] Accueil

[modifier] Critique de la presse

A sa sortie en 1976, Rocky obtient des critiques positives. Roger Ebert du Chicago Sun-Times donne au film une note de 4 étoiles sur 4[4] et le Box Office Magazine affirme que le public pourrait être « ...tenté de voir Sylvester (Sly) Stallone comme une nouvelle star »[5],[6],[7]. Cependant, Vincent Canby du New York Times l'appelle une « pure tradition de faire des années 30 »[8] et remet en cause les qualités d'acteur de Stallone et celles de réalisateur d'Avildsen[9].

Plus de 30 ans après la sortie, le film jouit d'une réputation de classique et reçoit encore régulièrement des critiques positives[10].

L'avis du site en ligne BBC Films, associant celui du critique Almar Haflidason et un vote des internautes, est une note de 5 étoiles sur 5[11]. Dans le livre 1001 Movies You Must See Before You Die de Steven Jay Schneider, l'auteur explique que le film est « parfois perçu comme de la graisse d'oie »[12],[13].

En 2006, le film est sélectionné pour être conservé dans le National Film Registry américain.

[modifier] Récompenses

Rocky apparait aussi dans divers classements de l'American Film Institute :

L'année de sa sortie, le syndicat des réalisateurs américains récompense Rocky comme meilleur film lors de ses Directors Guild of America Award de 1976. En 2006, le scénario original de Rocky est classé 78e meilleur scénario de tous les temps par la Writers Guild of America, syndicat des auteurs américains[19].

[modifier] Box Office

La film, réalisé avec seulement un budget de 1,2 millions $[20], est mis en boite rapidement, en 28 jours. Mais ses recettes au box office américain s'élèvent à 117,2 millions de dollars[21], ce qui fait de lui le film le plus rentable de toute la saga.

[modifier] Bande originale

La bande originale de Rocky' est composée par Bill Conti. Le thème principal Gonna Fly Now reste numéro 1 du Billboard Hot 100 pendant une semaine (du 2 juillet au 8 juillet 1977)[22]. Et selon le classement des meilleures chansons de film établi par l'American Film Institute, le titre est 58ème[23]. Ce morceau est notamment devenu le générique de l'émission de radio les grosses têtes de Philippe Bouvard, sur RTL.

La bande originale entière ressort en 1988[24].

[modifier] Fiche technique

[modifier] Distribution

[modifier] Influence

[modifier] Marches de Rocky

La statue, située juste au nord est des marches.
La statue, située juste au nord est des marches.

La célèbre scène de Rocky courant pour monter les marches du Philadelphia Museum of Art est devenu une icône culturelle. En 1982, une statue du personnage, posée par Stallone pour le tournage de Rocky III, est mise en haut des marches. Dick Doran affirme que Stallone et Rocky ont plus fait pour l'image de la ville que « n'importe qui depuis Ben Franklin »[25][26]

Des différents d'opinion au sujet de la statue et de son emplacement ont poussé à la déplacer sur le trottoir à l'extérieur de la Wachovia Spectrum Arena, même si elle a temporairement séjourné à sa place originelle en 1990 pour Rocky V et en 2006 pour l'anniversaire des 30 ans du premier film. Elle se situe depuis à un endroit près des marches[26].

La scène est régulièrement parodiée dans les médias. Dans l'épisode I'm Spelling as Fast as I Can des Simpsons, Lisa Simpson court jusqu'en haut en portant le même genre de survêtement que celui de Rocky[27].

Lors du relai de la flamme olympique des Jeux Olympiques d'été de 1996, Dawn Staley, originaire de Philadelphie, est choisie pour courir en haut des marches.

[modifier] Autres films et médias

Dans le but de surfer sur la vague de Rocky, le film érotique de 1970 Party at Kitty and Stud's ressort peu de temps après Rocky sous le titre de L'Étalon italien (The Italian Stallion), en référence au surnom de Balboa[28]. Ce film met en scène Sylvester Stallone à 24 ans pour son premier film[29].

Cinq suites succèdent au premier Rocky. La première, Rocky II (1979), montre Rocky Balboa revenir pour une revanche contre Apollo Creed. Ce film réunit le casting entier du premier épisode et a récolté plus de 200 millions de dollars à travers le monde[30].

Un nouveau personnage intègre l'univers dans Rocky III, sorti en 1982. Clubber Lang, interprété par Mr. T, est jeune boxeur arrogant qui défie un Rocky blasé. Le personnage soviétique de Ivan Drago (Dolph Lundgren) apparait dans Rocky IV (1985). Réalisé en 1990, Rocky V diffère du reste de la saga, Rocky Balboa n'étant plus professionnel. Il est devenu l'entraineur de Tommy Gunn, joué par le véritable boxeur Tommy Morrison. Le film est aussi le premier à installer Robert Balboa, le fils de Rocky, en tant que personnage principal. Le dernier opus de la saga Rocky est Rocky Balboa[31], sorti en 2006. Stallone y joue un Rocky âgé de 59 ans qui se voit la chance de disputer un match contre le champion en titre, Mason Dixon. C'est Antonio Tarver, médaillé de bronze de boxe (catégorie mi-lourd) aux Jeux Olympiques d'été de 1996 qui lui prête ses traits.

[modifier] Anecdotes

[modifier] La série

[modifier] Notes

  1. abc IMDB Trivia Page
  2. The Rocky Scrapbook par Sylvester Stallone, Grosset & D, NY (25 juin 1979), (ISBN 978-0448144337 et ISBN 0448144336)
  3. Steadicam 30th anniversary press release
  4. (en) Roger Ebert, « Roger Ebert Rocky Review », 1 janvier 1977. Consulté le 14 septembre 2007
  5. (en) « ...touting Sylvester (Sly) Stallone as a new star »
  6. (en) Box Office Magazine Rocky Review, 22 novembre 1976. Consulté le 14 septembre 2007
  7. Arizona Daily Star Review
  8. « pure '30s make believe »
  9. Vincent Cabny Rock Review for New York Times, November 22, 1976
  10. Par exemple, Rotten Tomatoes donne au film une évaluation de 93% - Rocky @ Rotten Tomatoes
  11. Rocky @ BBC Films
  12. (en) « often overlooked as schmaltz »
  13. Schneider, Stephen Jay (2005). {{{title}}}, 615. 
  14. IMDb Academy Awards 1977
  15. AFI 100 Years, 1998
  16. AFI 100 years (10th anniversary edition0, 2007
  17. AFI 100 Quotes, 2005. Consulté le 29 September
  18. AFI 100 heroes and Villains
  19. 100 Best Screenplays by Writers Guild
  20. Rocky Budget
  21. Rocky Movie Gross @ Screen Source
  22. Popculturemadness.com list of 1977 number ones, based on Billboards lists, July 2-July 8, 1977
  23. AFI 100 songs, June 22 2004
  24. Billboard.com - Rocky Soundtrack. Consulté le 14 October
  25. (en) « anyone since Ben Franklin. »
  26. ab Rocky Statue
  27. I'm Spelling as Fast as I Can @ TV.com
  28. The Italian Stallion at Urban Legends, 9 June 1997
  29. Sylvester Stallone @ IMDb. Consulté le 14 November
  30. Données financières de Rocky II sur Internet Movie Database
  31. Official Rocky Balboa Movie Blog, November 10, 2006. Consulté le 15 November
  32. Rocky - John G. Avildsen - Fluctuat.net

[modifier] Lien externe