Robert le Fort

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Robert le Fort, (né entre 815 et 820, semble-t-il en Neustrie - tué le 15 septembre 866 à la bataille de Brissarthe, Maine-et-Loire) était un membre important de l'aristocratie franque, issu de la famille des Robertiens, ancêtre de la dynastie capétienne, et marquis de Neustrie à partir de 862. Il fut comte de Tours et d'Anjou. Le roi Charles II le Chauve le nomme en 853 missus dominicus pour ces régions.

Après une révolte contre Charles II en 855, il devient duc de Neustrie, la région entre Seine et Loire et s'illustra dans sa lutte contre les Bretons et les Normands.


Sommaire

[modifier] Biographie

Robert le Fort est très probablement fils de Robert († 834), comte de l'Oberrheingau et de Wormsgau, et de Waldrade, sœur d'Eudes d'Orléans. Lors d'un colloque scientifique tenu à Angers en 1987 à l'occasion du millénaire capétien, l'historien Karl Ferdinand Werner a confirmé[1] l'origine rhénane de Robert le Fort en s'appuyant sur le témoignage de Réginon de Prüm et a confirmé la réussite de son implantation dans la région ligérienne par les attaches familiales qui l'auraient lié au clan animé par le sénéchal Adalard et à deux groupes de parenté de l'Ouest, les comtes Géroldiens installés à Blois, Châteaudun et Angers et les Widonides basés dans la marche de Bretagne. Toutefois, pour d'autres, l'ancêtre des rois capétiens, Robert le Fort, dont l'origine demeure assez mystérieuse quoi qu'on en dise, serait le fils d'un boucher… (in : Jean Duché, Histoire de France racontée à Juliette, p 112).

Robert le Fort est cité dès 836, mais sans être titré. Lors des luttes de pouvoir entre les fils de Louis Ier le Pieux, il prit parti pour Charles le Chauve, qui était le gendre d'Eudes d'Orléans, et il dut abandonner ses terres, incorporées dans le royaume de Lothaire Ier, pour se réfugier à l'Ouest, dans sa famille maternelle. En 852, Charles le Chauve le fait abbé laïc de Marmoutier, puis l'année suivante missus dominicus des régions de Tours et d'Angers et probablement comte de Tours.

En 858, Charles le Chauve installe son fils Louis II le bègue à la tête du comté du Mans et Robert, inquiet, se révolte en rejoignant Louis le Germanique. Il ne se soumet qu'en 861, en échange du marquisat de Neustrie.

Après les premières offensives des Vikings — qui ont établi des bases à l'embouchure de la Loire (853) et de la Seine (856) — contre les royaumes francs, Charles le chauve, qui règne sur ces territoires charge Robert le Fort de les défendre. Il fut donc de sa responsabilité de lutter contre les Bretons et les Normands et il fut finalement tué en combattant ces derniers à la bataille de Brissarthe en 866.

[modifier] Mariage et enfants

L'épouse de Robert le fort n'est pas mentionnée par les documents contemporains. Une interpolation de la chronique de Saint-Bénigne de Dijon, laisse penser qu'il s'agit d'Adélaïde, fille d'Hugues d'Alsace, comte de Tours. Il semblerait qu'il s'agisse en fait d'une fille de Conrad Ier de Bourgogne et cette Adélaïde, fille qui pourrait se prénommer Emma.

Il est le père d'Eudes et Robert Ier de France qui furent tous deux rois de France. Par ce dernier, il est l'arrière-grand-père d'Hugues Capet et donc l'ancêtre de toute la lignée capétienne.

[modifier] Légende

Une légende prétendait qu'il serait le fils d'un boucher... (par exemple dans : Jean Duché, Histoire de France racontée à Juliette, Paris : Amiot-Dumont, 1954, p.112). Dante, dans la Divine Comédie, affirmait la même chose d'Hugues Capet. Les travaux actuels en ont démontré la fausseté et ont montré que l'entourage familial de Robert le Fort plonge dans des familles proches du pouvoir et est issu de l'aristocratie franque.

[modifier] Bibliographie

  • Pays de Loire et Aquitaine de Robert le Fort aux premiers Capétiens, actes du colloque scientifique international (Angers, septembre 1987), réunis et préparés par Olivier Guillot et Robert Favreau, in-8°, 266 pages, Société des antiquaires de l'Ouest, Poitiers, 1997 ; [Mémoires de la Société des antiquaires de l'Ouest et des musées de Poitiers, 5e sér., t.4].

[modifier] Source

[modifier] Notes et références

  1. Voir les actes du colloque, publiés en 1997, sous la direction d'Olivier Guillot et Robert Favreau, par la Société des antiquaires de l'Ouest