Robert Barro

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Robert Barro
Naissance : 28 septembre 1944
New York, État de New York (États-Unis)
Nationalité : américaine
Champs : Économie
Institution : Université d'Harvard
Diplômé : Université d'Harvard
Célèbre pour : équivalence ricardienne, croissance endogène, déterminants de la croissance

Robert Joseph Barro (28 septembre 1944, New York - ) est un macroéconomiste américain de réputation mondiale, professeur d'économie à l'Université Harvard et Fellow à la Hoover Institution à l'Université Stanford. Membre fondateur de la nouvelle macroéconomie classique, il a travaillé sur l'équivalence ricardienne et sur les déterminants de la croissance économique.

Sommaire

[modifier] Biographie

Il commence ses études au California Institute of Technology, sous la direction de Richard Feynman[1]. Il obtient une licence de physique en 1965 puis bifurque vers l'économie à l'Université Harvard. II y obtient son Ph.D en économie en 1970. Alors influencé par la théorie keynésienne, il se tourne progressivement vers l'école de Chicago de Milton Friedman et George Stigler.

Il commence par enseigner l'université à l'Université de Rochester, à l'Université de Chicago puis à l'Université Brown. Il enseigne à l'Université Harvard depuis 1987[2], université dans laquelle il occupe la chaire Paul Warburg.

Il collabore au National Bureau of Economic Research. Son nom a été plusieurs fois cité comme possible « Nobelisable ».[2][3]

Il rédige aussi des articles dans le Wall Street Journal depuis 1991. Il s'est ainsi montré critique de la Fondation Bill & Melinda Gates dans un article publié le 19 juin 2007; il y explique que Gates a plus apporté au bien-être des habitants du monde par la création de Microsoft que par des aides philanthropiques aux effets incertains[4]. Il écrit également régulièrement une rubrique dans BusinessWeek.

Il se revendique libertarien ou libéral classique[1], et considère que la fonction essentielle de l’État consiste « à définir et à protéger les droits de propriété »[5].

[modifier] Travaux

En 1974, il publie un article, « Are Government Bonds Net Wealth? », dans lequel il montre que, sous certains conditions, le financement des dépenses publiques par de la dette ou des impôts n'a aucun impact : en prévision des impôts futurs nécessaires pour rembourser la dette, les ménages économiseront davantage, neutralisant les effets de toute politique de relance. Cet article est l'un des plus importants dans la macroéconomie contemporaine. Il approfondit l'équivalence ricardienne, soulevée par l'économiste classique britannique David Ricardo, et souvent appelée « effet Ricardo-Barro ».

En 1976 il avance dans son article « Rational Expectations and the Role of Monetary Policy » que les banques centrales n'ont réussi à faire baisser le chômage que lorsqu'elles ont trompé les acteurs du marché sur les anticipations d'inflation. Il remet par là en cause la Courbe de Phillips et s'inscrit dans la théorie des anticipations rationnelles de Robert E. Lucas. Il appliqua cette même réflexion fondée sur les asymétries d'information dans un article de 1983 sur les banques centrales. Il conclut que, pour être crédibles et efficaces, les banques centrales doivent se donner un objectif d'inflation et ne pas en dévier.

Depuis les années 1990, ses recherches portent sur les déterminants de la croissance économique, avec en particulier son ouvrage Determinants of Economic Growth: A Cross-Country Empirical Study. S'il déclare qu'« il n'existe aucune solution miracle pour favoriser la croissance économique »[6], il distingue néanmoins certains facteurs favorables : la garantie des droits de propriété et de la règle de droit ainsi qu'un commerce libre tant sur le marché domestique que vis à vis du reste du monde. Il ajoute également, toujours sur la base de ses études statistiques, l'investissement dans certaines infrastructures et l'éducation ou la santé. A l'inverse, des mesures qu'il qualifie de plus « sociales » n'ont pas d'impact sensible : protection de l'environnement, lutte contre les inégalités de revenus, etc.

Il a par ailleurs développé avec Xavier Sala-i-Martin l'idée de convergence à terme des différentes régions d'un pays vers le même niveau de vie. Ils se sont fondé sur l'exemple des Etats du sud des Etats-Unis qui, entre 1880 et 1980, ont rattrapé progressivement les états du nord, au rythme d'environ 2 à 3% par an. Ses deux manuels Macroéconomie (1984) et Croissance économique (1995) restent des classiques.

Dans les années 2000, il travaille avec son épouse, Rachel McCleary, sur l'impact de la religion sur la croissance économique. Il observe que les croyances religieuses fortes jouent plutôt un rôle positif dans le développement économique mais qu'une pratique trop assidue de la religion a l'effet inverse.

Avec six articles-cultes, il figure dans le peloton de tête d’une liste récente des 146 articles économiques les plus influents depuis 1970. Il partage cet honneur avec deux autres économistes seulement (Eugene Fama et Joseph Stiglitz)[1].

[modifier] Œuvres

[modifier] Œuvres en anglais

  • Robert Barro et Xavier Sala-i-Martin, Economic Growth, MIT Press, Cambridge, 2003 (2e édition), 672 p. (ISBN 978-0262025539)
    Ce livre présente la théorie de la croissance néoclassique, le rôle du capital humain et du progrès technologique dans la croissance
  • Nothing Is Sacred: Economic Ideas for the New Millennium, MIT Press, Cambridge, 2002, 184 p. (ISBN 978-0262025263)
    Ouvrage destiné au grand public dans lequel il accentue le développement des idées de son livre précédent, Getting it Right
  • Robert Barro et Alberto Alesina, Currency Unions, Hoover Institution Press, Palo Alto, 2001, 86 p. (ISBN 0817928421)
  • Determinants of Economic Growth: A Cross-Country Empirical Study, MIT Press, Cambridge, 1998 (réédition), 157 p. (ISBN 978-0262522540)
  • Getting it Right: Market and choices in a free Society, MIT Press, Cambridge, 1996, 208 p. (ISBN 978-0262024082)
    Ouvrage destiné au grand public. Il y expose le rôle du droit de propriété et des marchés libres par rapport a l'atteinte d'un niveau de vie élevé
  • Black Monday and the Future of Financial Markets, 1988, 400 pp., ISBN 1556231385
  • Macroeconomics, 1984

[modifier] Œuvres traduites en français

  • Rien n'est Sacré ! : Des idées en économie pour le nouveau millénaire, Economica, Paris, 2004, 161 p. (ISBN 978-2717847802)
    Traduction de Nothing is sacred
  • Les facteurs de la croissance économique, Economica, Paris, 2000, 128 p. (ISBN 978-2717839777)
    Traduction de Determinants of Economic Growth: A Cross-Country Empirical Study

[modifier] Notes et références

  1. abc [pdf]Portrait de Robert Barro, Fonds monétaire international, septembre 2007
  2. ab (en)Harvard Economist Robert Barro to Join Columbia, 10 avril 1998
  3. (en)Robert Barro
  4. [pdf](en)Bill Gates' Charitable Vistas, The Wall Street Journal, 19 juin 2007
  5. Robert Barro, Getting it Right: Markets and Choices in a Free Society, introduction
  6. Repris par Michael Parkin et Robin Bade dans Introduction a la macroéconomie moderne, 2002, ISBN 978-2761310888

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes