Renato Schifani

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Renato Giuseppe Schifani (né le 11 mai 1950 à Palerme) est un homme politique italien, président du Sénat italien depuis le 29 avril 2008.

[modifier] Biographie

Avocat, diplômé en droit, Renato Schifani appartient à Forza Italia et depuis 2008 au Peuple de la liberté. Il a été élu député des XIIIe, XIVe, XVe et XVIe législatures.

Auparavant il était membre de la DC. Il a toujours été élu en Sicile depuis 1996, dans la région palermitaine d'Altofonte-Corleone ou dans une circonscription qui l'englobe.

Porte son nom et celui du sénateur Antonio Maccanico (L'Olivier), la loi approuvée en juin 2003 destinée à bloquer les procès en cours contre Silvio Berlusconi, appelée lodo Maccanico-Schifani, avec pour prétexte de donner l'immunité aux « cinq principales charges de l'État » (même si aucun procès en cours ne concernait les quatre autres). Mais cette loi a été déclarée contraire à la Constitution italienne le 13 janvier 2004[1].

Une des ses phrases célèbres a été : « Nous les avons eus ! (Li abbiamo fregati!) », après le vote de la loi dite du « soupçon légitime » qui devait permettre de faire déplacer des procès contre Berlusconi et Cesare Previti de Milan à Brescia, 1er août 2002.

Il a défendu au Parlement la stabilisation de l'article 41bis qui a transformé de façon définitive l'ainsi dénommée « prison dure » (carcere duro) pour les délits de type mafieux (auparavant disposition provisoire). Il a dirigé le groupe de Forza Italia au Sénat lors des XIVe et XVe législatures (de 2001 à 2008).

Le 10 mai 2008, lors d'une émission sur Rai Tre (« Che tempo che fa » conduite par Fabio Fazio), le journaliste Marco Travaglio a pointé la décadence des hommes politiques élus à la seconde charge de l'État (présidence du Sénat) et a souligné les différentes amitiés et les collusions de l'intéressé avec la mafia. Le lendemain Antonio Di Pietro a « exprimé sa solidarité avec Marco Travaglio parce qu'il a été de son devoir de raconter simplement les faits. Des épisodes qui ne peuvent pas être modifiés ou tus seulement parce que, après quelque temps, une personne est devenue présidente du Sénat, et seulement à cause de ça, effacer avec un coup d'éponge son histoire et son passé »[2]. Le surlendemain, c'est au tour de Dario Fo, le prix Nobel de littérature, de commenter : « Ce jaillissement d'indignés [ceux des personnalités politiques de droite comme de gauche] est un prélude à une action qui sera, cette fois-ci, pré-emballée et terrible. Bipartisane. Finalement, la droite et la gauche se retrouvent enfin unies à l'intérieur d'une seule et même culture : celle qui ne supporte pas la satire et la [juste] dénonciation de chaque délit. Pour la première fois, à l'intérieur de presque tout l'arc politique de notre pays, il a été décidé d'imposer le silence, la paix de l'esprit et surtout des idées »[3].

Renato Schifani a été élu dès le premier scrutin président du Sénat, avec 178 voix, soit 16 de plus que le quorum de 162, et quatre de plus que ceux de la coalition PdL, LN et MPA.

[modifier] Références

  1. Se li conosci li eviti de Peter Gomez et Marco Travaglio, éditions Chiarelettere, mars 2008
  2. Blog d'Antonio Di Pietro, repris par La Repubblica et tous les médias italiens le 11 mai 2008.
  3. «Questo schizzare di indignati prelude a un'azione questa volta sì preconfezionata e terribile. Bipartisan. Finalmente destra e sinistra si ritrovano coinvolte dentro a una medesima cultura: quella dell'insofferenza verso la satira e la denuncia di ogni illecito» ha detto il premio Nobel prendendo le difese di Travaglio. «Per la prima volta, dentro tutto o quasi l'arco politico del nostro Paese si è deciso di imporre il silenzio, la pace dello spirito e soprattutto delle idee»