Rave party

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Une Rave ou Rave Party est une fête Techno se tenant généralement dans un lieu inhabituel, tel une forêt, une prairie, une plage, une grotte, des bâtiments divers et variés, désaffectés ou non.

Le terme rave party désigne aussi assez souvent une soirée Hardtek, Hardcore, House, Trance et Trance-Goa.

L'esthétique du lieu, la décoration et l'environnement visuel sont généralement extrêmement soignés dans ce type de soirée.

Sommaire

[modifier] Origine du terme

Le verbe anglais to rave peut se traduire par « délirer », « divaguer » ou « s'extasier ».

Le terme rave a été utilisé pour désigner une soirée (party) dès les années 1960 à Londres par les descendants des immigrants venus des Caraïbes ; il fut ensuite repris dans les années 1980, lors de la naissance de l'Acid House à Chicago et en Grande-Bretagne ensuite.

[modifier] Rave prochaines

Rave très prisé des Québécois[1]

[modifier] Confusion entre Free party et Rave party

Le terme rave était initialement un équivalent du terme free party et désignait les « fêtes libres » dans leur globalité, soirées qui se déroulaient hors du cadre législatif réglementant les fêtes en terme de sécurité et de droits d'exploitation.

Mais même s'il y a souvent confusion entre rave party et free party du fait de leur origine commune, car les deux termes font références à la fête libre, ils désignent maintenant deux courants bien distincts :

  • la Free party qui revendique un côté underground et tekno avec un accès sur donation;
  • la Rave party qui désigne une fête Techno plus officielle et réglementée avec un accès à prix fixe.

Cette scission des deux termes et des deux publics est apparue d'abord en France dès le milieu des années 1990, notamment sous l'impulsion des Spiral Tribe qui commençaient alors à utiliser le terme de Free party sur leur fly plutôt que celui de rave.

[modifier] Contexte historique

Le phénomène des rave parties est né de l'intersection d'un certain nombre de facteurs. Même s'il s'est d'abord répandu en Grande-Bretagne, il a suivi la même ligne de progression dans la plupart des pays où le mouvement commença par être balbutiant avant d'émerger en rencontrant un franc succès qui poussa les services gouvernementaux à légiférer.

[modifier] Répression envers les contre-cultures

Dans le milieu des années 1980, le gouvernement Thatcher opère une répression stricte sur les mouvements contre-culturels d'abord en expulsant les squats, qui iront naturellement renforcer le mouvement traveller avec lequel ils entretiennent des liens forts. Cet afflux de population vers le mouvement traveller le place alors à un niveau de visibilité qui lui vaut une vague de répression « musclée » qui politise un mouvement qui se voulait surtout pacifiste. Cela le prépare favorablement à accueillir tout mouvement « opprimé » et donc naturellement la techno dès qu'elle sera stigmatisée par la répression et la législation.

[modifier] L'émergence de la musique Techno

Malgré la mauvaise image de cette musique auprès du grand public et le refus de la plupart des radios de diffuser ce type de musique, les clubs Techno se multiplient et se remplissent sans même avoir recours à la publicité. Devant cet engouement du public, certains propriétaires de clubs britanniques ont l'idée de dissocier vente d'alcool et horaires d'ouverture. En effet, traditionnellement au Royaume-Uni, les clubs ferment à l'heure où le permis de vente d'alcool expire. En ajournant volontairement leur licence de vente d'alcool, ces clubs peuvent non seulement rester ouverts toute la nuit mais aussi être ouverts aux mineurs. Ces clubs proposent des boissons énergisantes type smart drink ou energy drink pour compenser le manque à gagner sur la vente d'alcool. Cette situation ira crescendo, attisant les foudres des propriétaires de bars et des producteurs d'alcool, de sorte qu'en 1988, la loi impose aux clubs de fermer à deux heures du matin.

[modifier] Répression législative

Les fêtards, cherchant d'autres lieux où continuer la fête après la fermeture des clubs, se trouvent naturellement en contact avec les populations contre-culturelles des squats et des travellers, et de nombreuses fêtes clandestines s'élaborent sur un modèle de sound system itinérant engageant un véritable « jeu du chat et de la souris » avec les forces de l'ordre. En mai 1992, Avon Free Festival est le premier festival Techno gratuit organisé de manière clandestine et à grande échelle : trois jours de musique ininterrompue sont organisées à Castlemorton pour des milliers de ravers, au mépris total de la loi britannique. Le gouvernement réplique et, le 3 novembre 1994, le parlement britannique vote la clause Criminal Justice Bill du Criminal Justice and Public Order Act qui définit la rave comme « un rassemblement en plein air de cent personnes et plus (autorisées ou non à occuper le lieu) dans lequel de la musique amplifiée caractérisée par des pulsations répétitives est jouée pendant la nuit ». Cette loi permet entre-autres aux policiers de forcer les ravers à évacuer les lieux s'ils génèrent des nuisances et les contrevenants s'exposent à des peines de prison. Cette loi poussera de nombreux sound systems britanniques, dont les Spiral Tribe à s'exiler, notamment en France, créant ainsi le mouvement Free party.

[modifier] Rave party et drogue

Bien que la formulation « transe collective » donne une idée assez floue concernant la consommation de drogue dans ce mouvement, l'opinion publique a associé rave party et drogue.

En 1990, une jeune fille de 21 ans est retrouvée morte à l'Haçienda, le club le plus populaire de Manchester ; la presse s'en empare et la mort est imputée à l'absorption de deux ecstasy sans que rien ne prouve que les deux cachets en question en aient été. La virulence de la campagne de presse qui entoura ce fait divers est à rapprocher de ce qui entoura les scandales des punks en 1977.

Le mouvement rave party n'a d'ailleurs jamais nié les problèmes inhérents à la consommation de drogue, cherchant toujours dans la mesure du possible à mettre en œuvre le maximum de prévention concernant ce problème, que ce soit par l'information ou par la mise en place d'espaces calmes comme les chill out. D'autre part, il existait sur certains rassemblements Techno un stand de testing afin de mettre en évidence la présence de certaines molécules étrangères dans les produits consommés.

Il reste cependant que la consommation de substances hallucinogènes, amphétamines et dérivés, cannabis etc.. y est très largement répandue, omniprésente et facile d'accès, la vente et le troc s'y faisant de façon comparable à un marché (selon la taille du rassemblement) sans étalage mais néanmoins de manière très ostensible. La libre consommation de drogues ne constitue pas à elle seule une revendication du mouvement (du moins pas explicitement) mais elle tend à devenir l'activité principale de la plupart des rave parties localisées appelées couramment "teufs". La Techno servant parfois plus de prétexte à la consommation qu'autre-chose, l'intérêt pour la musique ainsi que sa qualité y est parfois délaissée. Si cette affirmation semble exagérée ou emprunte d'une opinion personnelle, (pour avoir été consommateur et raver moi-même) (j')invite quiconque me contredisant à modifier cet article en connaissance de cause et en son âme et conscience.

[modifier] Évolution du mouvement

La Techno n'est plus considérée comme une musique déroutante et elle a gagné sa place dans les clubs, la plupart des pays ayant mis en place une législation permettant de différencier les soirées officielles des soirées clandestines.

[modifier] États-Unis d'Amérique

Le rave act est proposé en 2002, mais ne sera accepté qu'en 2003. Il sera alors intégré au Illicit Drug Anti-Proliferation Act : ce texte rend responsable les propriétaires de clubs ou les organisateurs d'événement de la consommation de drogues dans leur établissement ou pendant leur événement, ce qui place la promotion de « toute rave, danse, musique ou événement de divertissement dans lequel organisateur sait ou peut penser qu'il sera fait usage de substances illicites » au niveau de crime fédéral. Ce texte a été abandonné en février 2005.

[modifier] France

En 1995, une circulaire émise par la Direction générale de la police nationale, intitulée « Les soirées raves : des situations à hauts risques », présente les rave parties comme « des points de vente et d'usage de stupéfiants » et liste les différentes opérations de police qui peuvent y intervenir.

Une grande vague de répression suivra cette circulaire et, fin 1998 (notamment suite à des événements comme la Techno parade), les Ministères de la Défense, de la Culture et de l’Intérieur signent une nouvelle circulaire où une nette distinction est faite entre les organisateurs qui font une demande auprès des services administratifs — organisateurs de raves payantes pour la plupart — et ceux qui organisent clandestinement — organisateurs de free party.

Cette circulaire opère alors une véritable scission entre les deux mouvements, tant musicale que légale, même si cette scission s'était déjà opérée devant le succès grandissant des rave parties comme les Boréalis — cycle de festivals techno ayant lieu en été dans le sud de la France de 1993 à 2000 et dont les derniers n'étaient plus clandestins — avec l'instauration de « contre-festivals » tel que les Fuck boréalis.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes