Raid sur Reims

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Jeanne d’Arc au sacre du roi Charles VII, toile de Dominique Ingres (1780-1867)
Jeanne d’Arc au sacre du roi Charles VII, toile de Dominique Ingres (1780-1867)

Une fois le siège d'Orléans levé et après la bataille de Patay, l'étau Anglo-Bourguignon est desserré. Jeanne d'Arc convainc le Dauphin Charles d’aller se faire sacrer à Reims. Cette chevauchée au cœur du territoire contrôlé par les Bourguignons est couronnée de succès et donne à Charles VII le trône dont il avait été évincé par le traité de Troyes.

Sommaire

[modifier] Contexte

Depuis le traité de Troyes de 1420, le dauphin est déshérité en faveur de Henri V. Ce dernier a épousé la fille du roi Charles VI de France et son fils Henri VI sera son successeur sur les trônes de France et d'Angleterre. Mais Henri V meurt en 1422 et son fils n'a pas encore 1 an ; la régence est confiée au duc de Bedford.
Le souhait le plus ardent du dauphin est de ceindre la couronne de France mais, il est passablement discrédité par une majorité de la population qui le suspecte d'être le fils adultérin de Louis d'Orléans et aussi d'être l'assassin de Jean sans Peur. Seul un signe divin peut le relégitimer auprès du peuple. C'est ce rôle que va jouer Jeanne d'Arc qui va fait percevoir comme miraculeux la levée du siège d'Orléans et comme une volonté de Dieu, le sacre du dauphin à Reims en plein territoire bourguignon.

Icône de détail Articles détaillés : Traité de Troyes et Jeanne d'Arc.
1429██ Territoires contrôlés par Henri V ██ Territoires contrôlés par le duc de Bourgogne  ██ Territoires contrôlés par le Dauphin Charles ██ Principales batailles      Raid Anglais de 1415      Itinéraire de Jeanne d'Arc vers Reims en 1429
1429██ Territoires contrôlés par Henri V ██ Territoires contrôlés par le duc de Bourgogne ██ Territoires contrôlés par le Dauphin Charles ██ Principales batailles

     Raid Anglais de 1415

     Itinéraire de Jeanne d'Arc vers Reims en 1429

[modifier] La chevauchée sur Reims

La marche vers la ville du sacre commença à Gien, le 29 juin 1429. La facilité de la chevauchée montra à la fois la fragilité de la domination anglo-bourguignonne et la restauration de la confiance en la cause de Charles VII de France. Au cours de la chevauchée, Auxerre resta neutre, Troyes capitula[1] et Châlons-en-Champagne ouvrit ses portes. Le samedi 16 juillet, le roi entrait à Reims.

[modifier] Conséquences

Le 17 juillet 1429, Charles VII recevait l'onction sainte des mains de l'archevêque Renault de Chartres « Or est exécuté le plaisir de Dieu », déclara Jeanne en rendant hommage à son roi. La cérémonie, vu les circonstances, s'était déroulée dans la simplicité ; la couronne, le sceptre, le globe, étaient à Saint-Denis, entre les mains des Anglais ; seuls, parmi les pairs, étaient présents les trois pairs spirituels. Mais le rite essentiel était accompli : le huitième sacrement, qui faisait les rois et les marquait du signe sacré du pouvoir légitime, avait été conféré à Charles VII. Aucune hésitation n'était plus possible entre le Valois authentiquement désigné par Dieu, et le Lancastre, imposé par les armes ennemies et la signature irresponsable d'un roi malade. Les jeux sont faits, car les Français ont trouvé ce qui leur manquait pour vaincre.

[modifier] Notes et références

  1. L'armée troyale, arrivée devant Troyes, les habitants refusent, pendant 5 jours d'ouvrir leurs portes. La sixième, craignant que leur ville soit prise d'assaut, ils se décident à la rendre au dauphin, mais à condition que les soldats n'y séjourneront pas et qu'ils passeront la nuit en dehors des remparts ; Charles VII et les principaux capitaines pourront seuls y demeurer. Cette clause de la capitulation s'explique sans peine quand on sait les violences, les déprédations de toutes sortes, auxquelles se livraient les soldats à cette époque, même dans les villes, amies ou alliées. Charles VII confia à Ambroise de Loré le commandement en chef des troupes qui vont rester au camp. Aucune réclamation et aucun désordre ne se produisit.

    « Et le lendemain tous passèrent par la dite cité en belle ordonnance, dont ceux de la ville étaient bien joyeux. »

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